[fessenheim-tn] LA DESINFORMATION NUCLEAIRE - VERSION 2

philippe.brousse at sortirdunucleaire.fr philippe.brousse at sortirdunucleaire.fr
Do Jan 27 14:50:45 CET 2005


La désinformation nucléaire
Version 2 ­ diffusée le 27 janvier 2005

Précision : 
Voici la seconde version du texte "La désinformation nucléaire" publié par
le Réseau "Sortir du nucléaire".
La première version nécessitait quelques remaniements afin de préciser
plusieurs questions. En particulier, il y a lieu de faire une réelle
différence entre, d'une part, les programmes de désinformation du lobby
nucléaire et, d'autre part, les instances de concertation officielle - un
débat de la CNDP (Commission nationale du débat public) ou une CLI
(Commission locale d'information) auxquelles il peut se révéler respectable
de participer dans le cadre d'une stratégie soigneusement pesée et pensée.
Par ailleurs, un des principaux objectifs de ce texte est bien d'alerter les
associations sur la réalité des instances, initiatives, programmes auxquels
elles peuvent être amenées à participer en toute bonne foi.
Enfin, cette seconde version de "La désinformation nucléaire" présente des
éléments nouveaux comme, par exemple, la mise en lumière des raisons de la
forte implication du lobby agro-productiviste dans les programmes
"post-Tchernobyl" mis en place par le lobby nucléaire.

Ce texte a pour but de faire connaître les programmes mis en ¦uvre par le
lobby nucléaire pour :
- désamorcer les mobilisations contre l'enfouissement des déchets
radioactifs et contre la construction de nouveaux réacteurs nucléaires (EPR,
ITERŠ) ;
- cacher les conséquences réelles de la catastrophe de Tchernobyl mais aussi
celles d'une éventuelle catastrophe en Europe de l'Ouest ;
Ce texte montre aussi comment le lobby agro-productiviste collabore avec le
lobby nucléaire et les autorités dans le but d'écouler les productions
agricoles contaminées par un accident nucléaire. De façon générale, ce texte
montre comment les autorités et les différents lobbies se préparent
soigneusement à l'éventualité d'un nouveau Tchernobyl au lieu de tout mettre
en ¦uvre pour empêcher qu'un tel drame ne se produise.

LA MISSION GRANITE : FIN D'UNE EPOQUE "BENIE"

Si vous ne voulez pas d'un site de stockage de déchets nucléaires près de
chez vous, sachez qu'il existe des stratégies pour tenter d'obtenir en fin
de compte votre accord. Ces stratégies concernent d'ailleurs globalement la
façon dont se préparent aujourd¹hui tous les nouveaux investissements de
l¹industrie nucléaire.
En effet, pendant des décennies, le pouvoir ne s¹est pas embarrassé de
consultations et autres processus supposés démocratiques : les compagnies de
CRS ont systématiquement réprimé les populations locales qui manifestaient
leur refus et leurs colère. Aujourd¹hui, les données sont différentes : la
diffusion de l'information et l'organisation de la mobilisation citoyenne
peuvent se faire rapidement et efficacement sans grands moyens financiers,
notamment grâce à Internet. Ensuite, dans les pays riches comme la France,
les entreprises soignent particulièrement leur image dans l¹opinion, et
préfèrent éviter de construire leurs installations à grand renfort de
charges de CRS et de gaz lacrymogènes : ce qui est mauvais pour l¹image est
mauvais pour les profits ! Cela ne signifie pas que les méthodes
autoritaires et répressives ne sont plus utilisées (les faucheurs d'OGM en
ont fait la triste expérience) mais, avant d'en arriver là, les
multinationales et le pouvoir tentent de faire accepter leurs projets "en
douceur", en particulier par la "concertation".
En France, l¹épopée de la "mission granite", au premier semestre 2000,
marque certainement la fin d¹une époque "bénie" où le lobby nucléaire
pouvait faire à peu près ce qu¹il voulait, sans se soucier des populations.
Cette "mission", composée de trois hauts-fonctionnaires, était chargée
d'étudier l'implantation possible dans un site granitique d'un "laboratoire
souterrain" pour le stockage des déchets nucléaires. Quinze sites avaient
été sélectionnés, dans l'Ouest et le Massif central. Dès le début de la
mission, le 7 mars 2000, de nombreuses manifestations anti-nucléaires se
sont déroulées dans les départements concernés, notamment en Mayenne où la
"mission granite" a été symboliquement mais fermement reconduite jusqu'aux
limites du département par de milliers de manifestants. Fait remarquable,
attestant de la maturité citoyenne du mouvement, toutes les manifestations
étaient organisées avec le mot d'ordre "Les déchets nucléaire : ni ici, ni
ailleurs" battant en brèche les accusations de "nymbisme" ­ autrement dit :
"Pas de ça chez moi mais, si c'est loin, alors ça va" ­ qui ont souvent
adressées aux manifestants.
Dans un rapport publié fin juillet 2000, la "mission granite" reconnaissait
son échec (voir annexe 1, document b). A priori, une belle victoire pour les
opposants au nucléaire qui, dès le 27 janvier 2000 s'étaient procurés et
avaient rendue publique la liste, alors confidentielle, des quinze sites
pressentis (Voir communiqué du Réseau "Sortir du nucléaire", annexe 1,
document a). Pourtant, en lisant avec attention le communiqué final de la
"mission granite", on peut voir que le lobby nucléaire envisage déjà sa
contre-attaque : "Sur un sujet aussi complexe que la meilleure solution pour
gérer des déchets radioactifs, il faut du temps et de la méthode pour
arriver à une vision suffisamment partagée des recherches entreprises, des
enjeux et des risques (Š) Une réflexion plus générale sera menée sur les
conditions et les modalités de la concertation, ainsi que sur l'information
de l'opinion" 


DE NOUVELLES METHODESŠ MAIS TOUJOURS POUR IMPOSER LE NUCLEAIRE AU BOUT DU
COMPTE

Dans le camp des pro-nucléaires, un personnage est bien placé pour analyser
l'échec de la "mission granite". Il s'agit de Gilles Hériard-Dubreuil,
directeur de "Mutadis consultant" : un cabinet fortement financé depuis des
années ­ par les industriels mais aussi l'argent public - pour travailler
sur les façons de faire accepter le nucléaire. La participation de Mutadis à
la "mission granite" était limitée mais d'une grande importance stratégique
: il s'agissait d'organiser et d'animer un groupe de travail avec des
associations. Gilles Hériard-Dubreuil est un véritable magicien : dans un
contexte troublé extrêmement défavorable, il est parvenu à convaincre des
associations de participer à son groupe de "concertation" (Voir annexe 1,
document c), même si cela n'a heureusement pas suffit à changer le cours des
choses.
M. Hériard-Dubreuil considère certainement que l'échec global de la "mission
granite" conforte ses thèses. De 1997 à 1999, il a coordonné le programme
européen Trustnet ( www.trustnetgovernance.com ; voir annexe 2) : un
"processus de réflexion collective concernant la gestion sociale des risques
industriels, naturels et sanitaires en Europe" qui a rassemblé "quatre-vingt
participants (fonctionnaires, chercheurs, industriels, associatifs)" pour
élaborer, "le concept de gouvernance des activités à risque, et définir un
modèle de décision reposant sur la construction d'une confiance mutuelle".
La revue "Environnement & Technique" de Janvier-Février 2000 (N° 193) a
publié les premiers résultats du programme Trustnet sous le titre "En débat
: acceptabilité - Justifier le risque en justifiant l'activité (à risque)".
Ce que ce titre laisse craindre est confirmé dans le document : à aucun
moment il n¹est question de remettre en cause l'existence de l¹activité à
risque. L¹hypothèse que cette activité soit jugée trop dangereuse, et
abandonnée, n¹est jamais évoquée. Le seul objectif est de parvenir, par des
stratégies adaptées, à faire accepter cette activité par les populations,
les associations, les élus : "La construction collective d'une prise de
décision autour d'une activité à risque donne plus de chance à l'activité en
question d'être durablement acceptée" ou encore "L¹opérateur doit accepter
d'aborder la justification de l'activité introduisant un risque pour ne pas
se mettre dans une situation défensive : il augmente ainsi ses chances de
parvenir à définir le risque et de rendre ainsi acceptable l'activité à
risque." Trustnet se met de toute évidence du côté des opérateurs auxquels
elle apporte des conseils pour arriver à leurs fins, même lorsque l¹affaire
est mal engagée : "La construction collective d'une prise de décision permet
aussi, dans certains cas, de débloquer des situations délicates." Trustnet
se propose même de faire gagner du temps (et donc de l¹argent) aux
opérateurs en accélérant les opérations lorsque la situation le permet, en
se rapprochant d¹un modèle de décision "technocratique et autoritaire", ce
qui montre bien le peu de considération porté aux droits et libertés des
populations concernées :
"Le décideur peut désormais se référer à deux modèles de prise de décision :
- d'une part, le modèle technocratique et autoritaire (Trustnet définit le
"paradigme d'autorité") utilisé autour des grands choix scientifiques et
techniques depuis une cinquantaine d'années
- d'autre part le modèle de la concertation (Trustnet définit le "paradigme
de confiance mutuelle") qui repose sur la mise en oeuvre d'une véritable
démarche de concertation associant l'ensemble des acteurs concernés."
Lorsqu'il n'est pas possible de passer en force, Trustnet conseille de
construire alors une "confiance mutuelle". Celle-ci n¹est donc basée sur
aucune sincérité de la part de l¹opérateur ou du décideur. Il s¹agit bel et
bien de tromper les citoyens par la ruse : "Chaque processus de décision est
un dosage différent de ces deux modèles. Il appartient au décideur de
définir, dans chaque cas de figure, le dosage le plus adapté au sujet et aux
circonstances". Est-il besoin d'en rajouter ?

Citons aussi l' "Institut Européen de Cindyniques" (IEC ; www.cindynics.org
; voir annexe 2), sponsorisé par des poids lourds des industries à risques :
EDF, Cogéma, Total, SNCF : "Le mot grec kindunos, qui désigne le danger, a
été proposé pour désigner une science émergente dans les industries
suivantes : production d'électricité par le nucléaire, transport aérien,
programmes spatiaux, grande chimie, grande métallurgie." (voir sur
www.cindynics.org ). L'incontournable Gilles Heriard-Dubreuil,
vice-président du comité scientifique de l'IEC, était président du comité de
Programme d'un grand colloque, "Activités à risques et démocratie : vers de
nouvelles formes de gouvernance ?" organisé par l'IEC à Paris les 17, 18 et
19 mars 2003, avec le parrainage de l'Office parlementaire d'évaluation des
choix scientifiques et technologiques (OPECST). La clôture et la synthèse de
ces travaux ont d'ailleurs été réalisées par le Président de l'OPECST,
Claude Birraux, un des députés les plus engagésŠ dans la relance du
nucléaire en France.

DES PROGRAMMES POUR FAIRE ACCEPTER LES DECHETS NUCLEAIRESŠ

Un autre programme, le projet COWAM (Community Waste Management ;
http://cowam.com ; voir annexe 2) a été mené de septembre 2000 à septembre
2003 sur le même thème de l' "acceptabilité", mais spécifiquement à propos
des déchets nucléaires : "Une action concertée à l'échelle européenne
soutenue par la Commission Européenne (DG Recherche) dont l'objectif est de
développer des recommandations pratiques en vue d'améliorer la qualité des
processus de décision en matière d'implantation et d'exploitation
d'installations de gestion de déchets nucléaires." Le secrétariat de Cowam
est à nouveau assuré par le cabinet "Mutadis consultant" qui s'avère
incontournable et dont le chiffre d'affaire doit être impressionnant, gonflé
par notre argent, qu'il provienne de subventions publiques (il s'agit alors
de nos impôts) ou des entreprises du lobby nucléaire (principalement
nourries par nos factures d'électricité).
D'ailleurs, c'est encore Mutadis qui coordonne le projet COWAM2 : "La
deuxième phase, dite "COWAM 2", va se dérouler entre 2004 et 2006 avec pour
objectif de poursuivre l¹activité de réseau, d¹élargir le champ des
partenaires et d¹étudier les conditions de mise en ¦uvre de nouveaux modes
de gouvernance en matière de gestion de déchets radioactifs.. Huit groupes
de travail pluri-institutionnels se répartiront les différents thèmes
d¹étude. Ce projet représente un budget de 2,3 millions d'euros avec un
financement pour moitié de la Commission européenne, et pour moitié de
sponsors au niveau national et local (IRSN, EDF, CEA, ANDRA)." (Gilles
Hériard-Dubreuil, déclaration du 20 février 2003 à la CSPI (Commission
Spéciale et Permanente d¹Information) près de l¹Etablissement COGEMA de La
Hague ; cf www.commissionhague.unicaen.fr/cspi/reunion_20fevrier2003.htm ).
Jusqu'au Ministère de l'environnement (favorable au nucléaire depuis juin
2002), on ne cache pas l'espoir de voir "COWAM 2" déminer les mobilisations
:"Vote au Parlement en 2006, pour statuer sur le devenir des déchets
nucléaires en France (...) De précédentes expériences, comme l'échec de la
"mission Granite", peuvent faire craindre des oppositions assez vives au
moment de la prise de décision. A ce titre, il semble particulièrement
intéressant de suivre les travaux effectués dans le cadre d'un projet de
recherche européen, appelé COWAM 2, coordonné par l'institut MUTADIS. (...)
Ce programme de recherche présente un mode de fonctionnement lui-même
innovant, dans la mesure où il s'appuie sur la participation d'un large
cercle d'acteurs de la société civile, porteurs d'enjeux, et concernés à
divers titres par la gestion des déchets nucléaires. Ces acteurs participent
à l'orientation des recherches, et seront conviés à l'évaluation de
l'ensemble des résultats. On trouve dans ce "cercle extérieur" des
représentants des communautés locales, des élus, et des associations, ainsi
que des experts en sciences humaines, des experts techniques, et des acteurs
traditionnels du secteur des déchets nucléaires (opérateurs, autorités
nationales, producteurs de déchets)." On voit bien ici l'importance
fondamentale attachée à la présence d' "acteurs extérieurs", désignés aussi
par le terme "société civile". A la limite, peu importe leur compétence,
leur légitimité, leur représentativitéŠ C'est leur seule présence qui va
permettre de faire passer le projet pour l'aboutissement d'un processus
démocratique et non pour ce qu'il est : un crime contre la planète, contre
les générations actuelles et futures. De toute évidence, les enseignements
de l'échec de la "mission granite" ont été tirés. On pouvait s'y attendre :
dans le compte-rendu officiel de la "mission", on trouve par exemple un
document (voir ici : www.tchernoblaye.org/echec-granite.htm ) qui analyse en
détail les raisons de l'échec de la mission. Désormais, le mouvement
antinucléaire doit apprendre à se protéger et, certainement, à refuser de se
laisser "ausculter" par les chercheurs qui étudient les mobilisations,
l'acceptabilité du risque, les processus de "concertation".. Même s'ils ne
sont pas menés pour ça, le fait est que de tels travaux peuvent être très
utiles aux autorités et aux industrielsŠ

ŠET DES PROGRAMMES POUR FAIRE ACCEPTER LA CATASTROPHE NUCLEAIRE

Le lobby nucléaire ne se contente pas d'étudier de très près les façons de
faire accepter aux populations les futurs sites de déchets nucléaires. Le
risque de catastrophe, en particulier nucléaire, est aussi décortiqué sous
tous les angles. Et, bien entendu, quel "meilleur" exemple que Tchernobyl
pour mener des études ? Problème : même si le nuage de Tchernobyl a traversé
une grande partie de l'Europe, ce sont l'Ukraine et surtout la Biélorussie
qui ont été les plus touchées. Or, c'est en Europe de l'Ouest, que le lobby
nucléaire est le plus puissant, en particulier en France avec EDF, la Cogéma
(désormais composante du groupe Areva), le Commissariat à l'énergie atomique
(CEA), ou l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN). Qu'à
cela ne tienne : ces quatre puissantes structures sont unies dans le CEPN
("Centre d¹étude sur l¹évaluation de la protection dans le domaine
nucléaire" ; www.cepn.asso.fr ; voir annexe 2) qui leur sert de véritable
cheval de Troie pour s'imposer partout où leurs intérêts sont en jeu.
Bénéficiant d'une manne financière d'environ 2 millions d'euros par an,
soutenu qui plus est par des financements publics, le CEPN a mis en ¦uvre
plusieurs programmes Ethos, Core) dont la finalité dépasse l'entendement.
Michel Fernex, Professeur honoraire à la Faculté de Médecine de Bâle
(Suisse), a produit sur le sujet un excellent article dans le n°22 de Trait
d¹union, revue de la Criirad.. Extrait : "Le lobby nucléaire cherche à
établir des directives en vue du prochain accident nucléaire qui serait
inéluctable selon les experts. En cas d'accident, la priorité devrait être
la réduction des dépenses. Ceci implique de considérer comme intangible le
dogme de la non-nocivité des faibles doses de rayonnements ionisants. (...)
Les responsables d'Ethos ont demandé au ministre biélorusse chargé des
problèmes de Tchernobyl de se substituer à l'institut indépendant de
radioprotection Belrad, dirigé par le Professeur V.B. Nesterenko, dont ils
utilisaient les données de mesures depuis quelques années. La lettre du
ministère, du 25.01.2001, communiquait en conséquence au directeur de
Belrad, que la gestion d'une série de villages du district de Stolyn lui
était enlevée au profit de Ethos-2, " conformément à la demande de ces
derniers. "" Michel Fernex ajoute "Si les conséquences sanitaires de
Tchernobyl étaient connues, elles mettraient fin au programme de
développement nucléaire mondial" (Politis, 13 décembre 2003).. Sans
surprise, Mutadis consultant est le coordonnateur des programmes Ethos et
Core qui, contrairement à ce que prétendent leurs promoteurs, n'ont rien
d'humanitaires. En effet, la meilleure défense étant l'attaque, le lobby
nucléaire met en ¦uvre ces programmes dans le but d'imposer dans l'opinion
un certain nombre de contrevérités :
- les conséquences d'un désastre nucléaire seraient bien moins graves qu'on
ne le pense généralement
- seule une petite zone géographique devrait être évacuée
- vivre en zone contaminée serait tout à fait possible
- consommer des produits contaminés ne serait pas dangereux (à condition
tout de même de prendre quelques précautions !)
- la plupart des maladies dans les zones contaminées sont en réalitéŠ
psychosomatiques ! Elles ne seraient pas dues à la radioactivité mais à un
choc psychologique post-catastropheŠ
Sur ce dernier point, Francis Sorin, directeur du pôle information de la
Société Française d¹Energie Nucléaire (la SFEN, qui regroupe plusieurs
milliers de cadres de l'industrie nucléaire), explique sans plaisanter le 18
novembre 2004 dans l'Yonne Républicaine : "L¹accident a été un drame pour
les populations résidentes avec l¹apparition incontestable de pathologies
notamment psychosomatiques avec troubles cardiaques, maladies digestives,
anxiété."
L'affaire est claire : pour éviter sa disparition pourtant méritée, le lobby
nucléaire empêche l'opinion publique de découvrir les conséquences réelles
de la catastrophe de Tchernobyl. Pire, il se prépare à renouveler cette
immense manipulation : si une catastrophe nucléaire se produit en France, le
discours ne sera pas "Nous avons eu tort, le nucléaire est vraiment trop
dangereux, il faut programmer la fin la plus rapide de cette industrie". Ce
sera : "Bien sûr, cet évènement est regrettable, mais la situation n'est pas
si grave. Grâce aux études que nous avons menées après Tchernobyl, nous vous
assurons que vous allez pouvoir continuer à vivre tout à fait normalement".

ENTRAINEMENT POUR UN TCHERNOBYL EN EUROPE DE L'OUEST ET EN PARTICULIER EN
FRANCE

Si vous pensez qu'il s'agit là d'un procès d'intention et que les gens du
nucléaire n'oseront pas aller aussi loin dans le cynisme, sachez que vous
vous trompez et que cette nouvelle étape de manipulation est déjà en marche,
sous le nom de SAGE (Strategies And Guidance for establishing a practical
radiation protection culture in Europe in case of long term radioactive
contamination after a nuclear accident. En français : "Stratégies pour le
développement d¹une culture de protection radiologique pratique en Europe en
cas de contamination radioactive a long terme suite a un accident
nucléaire"). Sur le site Internet dédié (www.ec-sage.net), on peut lire "A
l'issue du Projet Ethos, la Commission Européenne a reconnu l¹intérêt
d¹engager une réflexion sur les conditions et les moyens d¹application de la
démarche pour l¹Europe occidentale et, à cette fin, soutient le projet Sage.
Ce dernier vise à élaborer un cadre stratégique pour le développement d¹une
culture de protection radiologique pratique en cas de contamination
radioactive à long terme, aussi faible soit elle, suite à un accident
nucléaire ou tout autre événement ayant entraîné une dispersion de
radioactivité dans l¹environnement." D'ailleurs, nous ne devrions pas tarder
à découvrir comment vivre heureux en zone contaminée puisque "Le CEPN
organise les 14 et 15 Mars 2005 un séminaire européen intitulé "Surveillance
radiologique et culture pratique de radioprotection pour les populations
habitant dans les territoires contaminés à long terme", pour présenter les
résultats du projet Sage"
 D'ailleurs, des "travaux pratiques" ont d'ores et déjà été mis en ¦uvre
dans le département de l'Aube (voir ici :
www.cc-pays-de-gex.fr/assoc/atsr-ri/c_grenoble/conf15.pdf ). Il faut dire
que c'est un département quasiment colonisé par l'industrie nucléaire avec
la centrale nucléaire de Nogent et surtout les sites de stockage des déchets
nucléaires de Soulaines et de Morvilliers. Extraits : "A la demande du
Préfet de l¹Aube, différents groupes de travail se sont intéressés aux
conséquences et à la gestion d¹un accident nucléaire fictif sur la centrale
de Nogent-sur-Seine. Le groupe "Décontamination des sols et chaîne
alimentaire", animé par la Direction Départementale de l¹Agriculture et de
la Forêt et composé de représentants de la Direction Départementale des
Services Vétérinaires, de la Chambre Départementale d¹Agriculture et de
l¹Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a analysé les
conséquences d¹un accident fictif sur l¹agriculture locale afin d¹élaborer
des stratégies de gestion post-accidentelle des productions animales et
végétales contaminées et de réhabilitation de l¹espace agricole." (Voir
document complet en annexe 4). Si vous pensez qu'il n'est pas inutile de
repérer les productions contaminées si c'est pour empêcher leur
consommation, sachez que ce n'est pas vraiment l'objectif des autorités et
de leurs partenairesŠ

ECOULER LES PRODUCTIONS AGRICOLES CONTAMINEES

Il est tout à fait intéressant de noter que le lobby agro-productiviste, en
particulier le lobby des grands céréaliers français, est présent dès le
lancement du programme Ethos, par l'intermédiaire de l¹Institut National
d¹Agronomie de Paris-Grignon (INAPG), vite rejoint par l'association Sols et
civilisation : "La deuxième phase du projet (2000-2001), co-financée par la
Commission Européenne, le Ministère Suisse des Affaires Etrangères,
l¹Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, l'association Sol et
Civilisation, ainsi qu' Electricité de France et COGEMA"
(www.cepn.asso.fr/fr/ethos.html ).
Sol et civilisation est une émanation des grandes structures
agro-productivistes, fortement liée à la FNSEA. (voir ici :
www.soletcivilisation.fr ). D'ailleurs, le programme Core a été rejoint par
le groupe FERT (Formation, Épanouissement, Renouveau de la Terre), dirigée
par Gérard de Caffarelli, ancien président de la FNSEA, et dont le Directeur
du développement est un dénommé Michel Mollard, ingénieur Agronome àŠ
l'INAPG. Sur le site web www.fert.fr, on peut lire que "FERT s'appuie sur
les ressources humaines du groupe Les Céréaliers de France (Š) FERT confie
la gestion technique des projets qu'elle appuie à sa filiale FERTILE, S.A.
au capital de 7.500.000 FRF, principaux actionnaires : FERT, UNIGRAINS, Sol
et Civilisation." Ces riches structures imposent en France l'agriculture
productiviste, extrêmement polluante, fortement subventionnée et
exportatrice (entre autre au détriment des productions locales des pays du
Sud). Elles ne cachent par ailleurs pas leur soutien aux OGM (voir annexe 4)
dont la problématique est fortement comparable à celle du nucléaire.
Mais cette analogie ne suffit pas à expliquer que le lobby de l'agriculture
productiviste prenne la peine (et l'argent) de financer et participer à
différents programmes comme Ethos ou Core. Cet engagement semble clairement
lié au problème de l'écoulement des productions agricoles contaminées en cas
d'accident nucléaire en Europe de l'Ouest et particulièrement en France.
D'ailleurs, comme par hasard, Core décrète que l'on peut consommer des
produitscontaminés à condition de prendre quelques précautionsŠ et surtout
de nier les graves conséquences sur la santé de la contamination (ingestion
de particules radioactives). Ainsi, sur son site web, FERT valorise sa
participation à Core "depuis 2001" et explique :"Le programme d'amélioration
de la qualité radiologique et de l'économie de la production de pommes de
terre dans les territoires contaminés (Š) a permis de diffuser des
techniques qui ont contribué à l'amélioration de la qualité radiologique de
25 à 30% et à un accroissement des rendements de 250%." Bon appétit : vous
reprendrez bien un peu de ces aliments contaminés à "seulement" 70%. Et vous
en reprendrez bien 2,5 fois plus : c'est fou ce que ça pousse bien en zone
contaminée ! Par ailleurs, sur le site web de l'IRSN on peut lire : "En
Ukraine, sur la plus grande partie des territoires contaminés, les
entreprises agricoles et les particuliers produisent des produits
alimentaires conformes aux normes en vigueur depuis le 25 juin 1997 (pour le
137Cs : 100 Bq/l pour les produits laitiers, 200 Bq/kg pour la viande, 20
Bq/kg pour les pommes de terre et le pain)." (Voir annexe 4). Le même texte
explique que seuls 90 000 hectares sont exclus de toute production agricole
alors qu'il y a au moins 8 millions d'hectares de terres contaminées. A
peine 1% des terres contaminées sont donc exclues de production agricole.
Voilà un rapport qui doit convenir aux grands producteurs agricoles dans
l'hypothèse d'un accident nucléaire en France. D'ailleurs, dès 1998, Ethos
avait publié un album poétique de photos en couleurs sur papier glacé,
montrant des paysans intemporels aux prises avec un "monde nouveau". La
publication de propagande se terminait par cette phrase : "...vivre sous
Tchernobyl, c'est réapprendre à vivre, à vivre autrement, intégrer au
quotidien la présence de la radioactivité comme composante nouvelle de
l'existence..."
Mais, peut-être doutez encore d'une aussi machiavélique motivation à
participer aux programmes sur les conséquences de Tchernobyl. Après tout,
peut-être est-ce simplement une démarche humanisteŠ Alors prenez
connaissance de Farming (Food and Agriculture Restoration Management
Involving Networked Groups ; www.ec-farming.net ). Il s'agit d'un programme
financé par la commission européenne dont l'objectif est de mettre en place
"un groupe de travail qui, en cas d¹accident nucléaire affectant
l¹agriculture, l¹alimentation et la vie rurale en France, pourrait fournir
des données pour des décisions stratégiques", mais aussi de travailler sur
"deux problèmes clé : la gestion des produits alimentaires contaminés après
un accident ; et les stratégies pour un retour des territoires à la
production agricole tout en minimisant les quantités de déchets générés".
Ces "déchets", ce sont bien les productions agricoles contaminées. Il s'agit
d'en "minimiser" la quantitéŠ en décrétant que la plus grande part de ces
productions peut être consommée. Voir ici :
www.ec-farming.net/stakeholderpage/french_stake ; cliquer sur "Prisentation
de Farming" (sic !)
Rappelons que le Pr Bandajevski, qui a mené des recherches en Biélorussie
montrant les conséquences dramatiques de l'ingestion de produits contaminés
(même faiblement) par le césium, a été condamné en juin 2001 à 8 ans de
réclusion, ce qui n'empêche pas les membres du programme Core de coopérer
"fructueusement" avec les autorités de la dictature Biélorusse. Notons
encore que l'INAPG participe à Farming par l'intermédiaire de plusieurs
responsables dont Henry OllagnonŠ déjà engagé dans Core ! D'ailleurs,
l'INAPG revendique la connexion entre ces différents programmes : "INAPG,
contractor/ in charge of the French Farming group, was then relied on its
experiences within the framework of the projects towards the "rehabilitation
of the living conditions in the contaminated territories of Belarus
following the accident of Tchernobyl" (projects Ethos 1 and 2, then project
Core)" et avoue l'implication de la FNSEA, des grands producteurs de lait et
du lobby nucléaire dont l'incontournable CEPN : "This process, for which the
ISP/INAPG played the role of facilitor, joined together, in addition to the
French farmers national association (FNSEA), the National Milk Producers
Federation (FNPL), the Nuclear Protection Evaluation Centre (CEPN) and the
Institute for Radiological Protection and Nuclear Safety (IRSN), ten
institutes and technical national centers for agriculture."
Enfin, notons que la liste des participants français au programme Farming
est édifiante (Voir ici : www.ec-farming.net/stakeholderpage/french_stake ;
cliquer sur "Farming-D16 French report"). On trouve des représentants :
- du lobby agro-productiviste : FNSEA, INAPG, Sol et Civilisation, mais
aussi la Sopexa (www.e-sopexa.com/francais/index.html), une structure
spécialisée dansŠl'exportation des production agricoles françaises ! ; (Voir
annexe 4)
- du lobby nucléaire (CEPN, IRSN) ;
- de l¹Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) qui se
prépare à cautionner la consommation de produits contaminés
- et bien sûr de l'Etat avec le ministère de l'agriculture mais aussi les
ministèresŠ de l'Intérieur et de la Défense.
La présence de ces derniers confirme les craintes émises par diverses
associations lors de la parution le 8 septembre 2003 d'un décret
présidentiel "portant création du comité interministériel aux crises
nucléaires ou radiologiques", attribuant un rôle prépondérant au Secrétaire
général de la défense nationale. En cas d'accident nucléaire, il ne fera
sûrement pas bon être antinucléaire et tenter d'informer la population du
danger de consommer des produits contaminés, même faiblement.

REPERER ET ETUDIER DE PRES LES OPPOSANTSŠ

Nous avons vu que, en cas de catastrophe nucléaire, les militants
antinucléaires peuvent légitimement craindre pour leur liberté d'action et
d'expression, et peut-être même pour leur liberté tout court. Cependant, ce
n'est pas seulement dans cette hypothèse ultime qu'ils doivent se méfier.
Ainsi, d'une certaine façon, la "mission granite" n'est pas un échec total
pour le lobby nucléaire qui a décidé d'en tirer tous les enseignements.
Après coup, la mobilisation des opposants a été décortiquée jusque dans les
moindres détails. Les apparitions dans les médias des opposants, de chaque
porte-parole ou représentant associatif, ont été minutées, décortiquées en
détail, classées par registre. Un travail dont l'aspect titanesque montre
bien l'importance qui lui est donnée par le lobby nucléaire.
Mais, bien entendu, l'intérêt pour les entreprises et les autorités est de
repérer les opposants le plus tôt possible, et si possible avant le début du
processus de "concertation". Ainsi, la FNTP (Fédération nationale des
travaux publics) vient d'éditer une brochure très complète sur la façon de
mener et réussir une "concertation". (Voir ici :
www.fntp.fr/publications/guide-collectivite.pdf ) Dans cette brochure, on
peut lire : "Identifier les acteurs "à risque". Sur les dossiers
"sensibles", les maîtres d¹ouvrage s¹adjoignent parfois les services d¹un
sociologue afin d¹identifier, de repérer, en amont de la démarche,
l¹ensemble des acteurs susceptibles de prendre part à la discussion,
notamment ceux qui pourraient se révéler des opposants". Il ne s'agit bien
sûr pas pour nous d'accuser de façon générale les chercheurs, mais ceux-ci
doivent néanmoins se méfier de l'instrumentalisation dont ils peuvent faire
l'objet. Certains doivent s'interroger sur l'abondance, l'origine, et les
objectifs des financements de leurs travaux : il est normal de se poser des
questions si, avant la mise en ¦uvre d'un projet, une entreprise propose
d'importants moyens pour identifier les "acteurs à risque". Quant aux
associations, elles doivent réfléchir à la finalité des sollicitations qui
leur sont faites avant de répondre à des chercheurs souhaitant étudier les
mobilisations citoyennes.
Par ailleurs, il est important de savoir que le lobby nucléaire tente par
diverses méthodes de diviser les opposants. Ainsi, en 2004, les fameux
Gilles Hériard-Dubreuil et Henry Ollagon ont réussi à se "glisser" dans un
livre sur Tchernobyl, témoignant ainsi aux côtés de militants antinucléaires
estimés. Cela pouvait éventuellement se comprendre si l'ouvrage avait
clairement présenté un "face à face" entre opposants et défenseurs du
nucléaire. Mais il est véritablement problématique que le directeur de
Mutadis puisse passer pour un philanthrope venant en aide aux victimes de la
catastrophe de Tchernobyl dont, par ailleurs, il minimise méthodiquement les
conséquences à travers les programmes Ethos, Core, Sage. De plus, lorsqu'il
présentera les résultats du projet Cowam2 sur la meilleure façon de faire
accepter un site de déchets nucléaires, rien n'empêchera M.
Hériard-Dubreuil, pour crédibiliser ses propositions et repousser toute
accusation, de rappeler qu'il travaille "avec la société civile" sur la
question de Tchernobyl.

MANIPULER ET INSTRUMENTALISER DES ASSOCIATIONS

C'est bel et bien le lobby nucléaire, par l'intermédiaire du CEPN et de
Mutadis, qui est à l'origine des programmes de désinformation
"post-Tchernobyl", à commencer par le premier d'entre eux, Ethos. En voici
la preuve. Sur le site web du CEPN, on peut lire : "Le projet Ethos a été
mis en ¦uvre par une équipe de recherche impliquant quatre organismes
scientifiques : le Centre d¹étude sur l¹Evaluation de la Protection dans le
domaine Nucléaire (CEPN), l¹Institut National d¹Agronomie de Paris-Grignon
(INAPG), l¹Université de Technologie de Compiègne (UTC) et le groupe d¹étude
Mutadis (gestion sociale du risque) qui assurait la coordination
scientifique." (www.cepn.asso.fr/fr/ethos.html ). L¹Université de
Technologie de Compiègne (UTC) a clairement été recrutée par Mutadis : "Nous
avons été contactés par Gilles Hériard-Dubreuil, directeur de Mutadis
Consultants, spécialiste dans la gestion des risques qui étudiait depuis
1986 les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, pour participer à une
mission de trois ans dans les territoires contaminés"
(www.utc.fr/evenements/utc-infos/n1107.pdf ). Nous n'avons pu trouver
d'information sur les conditions exacte de l'arrivée de l'INAPG dans Ethos,
mais il apparaît clairement que ce sont le CEPN et Mutadis qui sont à
l'origine de tout. Par contre, ces structures ont inlassablement travaillé à
l'intégration continue de nouveaux partenaires d'horizons divers
(associations, médecins, ONG, établissements scolaires, etc.).
Ainsi, peu à peu, Ethos et Core n'apparaissent plus comme l'émanation du
lobby nucléaire mais comme des programmes pluridisciplinaires, humanitaires
et humanistes. Le fin du fin a été atteint à partir de la fin 2004 : des
conférences de présentation du programme Core sont maintenant animées par
les seules associations ou organismes "de la société civile": le lobby
nucléaire n'a même plus besoin de se déplacer ni d'apparaître, ce qui
éveillerait légitimement les soupçons. Les documents diffusés comportent
simplement, parmi une longue liste, le sigle CEPN dont presque personne ne
sait qui il cache. Ainsi, le 26 novembre 2004 à Bordeaux, une conférence
intitulée "Tchernobyl et les villages oubliés" a été organisée et présentée
par des associations participant au programme Core qui a été évoqué et vanté
avec insistance, sans que jamais la responsabilité totale de l'industrie
nucléaire, ni même sa présence dans ce programme ne soit évoquée. Cet
"oubli" a été rectifié par des militants antinucléaires qui ont pu se rendre
à cette conférence, mais on peut légitimement craindre que le subterfuge ne
fonctionne en d'autres occasions.
Notons aussi le rôle que joue le ministère des affaires étrangères de
Suisse, qui a intégré Ethos et Core et les subventionne : questionnés sur
leur présence dans ces programmes, plusieurs associations et organismes
jurent qu'ils sont invités et financés par ce ministère Suisse et qu'ils
n'ont aucun lien avec le lobby nucléaire. Pourtant, nous savons par exemple
que "la deuxième phase du projet Ethos (2000-2001) a été co-financée par la
Commission Européenne, le Ministère Suisse des Affaires Etrangères,
l¹Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, l'association Sol et
Civilisation, ainsi qu'EDF et COGEMA." (cf www.cepn.asso.fr/fr/ethos.html).
Ces différentes structures sont bel et bien unies dans la mise en ¦uvre de
leurs projets et il est un peu trop facile de ne prétendre être invité que
par les Suisses. C'est par exemple le cas de l'association "Patrimoine sans
frontière", organisatrice principale de la conférence de Bordeaux, dont la
présidente a justement tenu ce discours qu'il est encore plus légitime de
mettre en doute lorsqu'on lit le compte-rendu de l'AG 2004 de cette
association. Extraits :
- arrivée d'Amelia V.K, juriste et spécialiste du droit du nucléaire,
anciennement en poste à l'OCDE
- Nadzeya Y. a été chargée du suivi du projet Core depuis avril 2003
- arrivée de Guillaume K., en poste depuis le 1er février 2004. Ce dernier
était précédemment Chargé de mission près de l'Ambassade de France en
Biélorussie, ce qui lui a valu de suivre de très près la mise en place du
programme Core pour le compte du ministère des Affaires étrangères.
On ne peut être qu'étonné par la présence d'une experte du droit du
nucléaire, mais aussi par les capacités d'une modeste association à salarier
de tels spécialistes. Quant au fait de ne pas avoir de rapport avec le lobby
nucléaire, il suffit de vérifier sur le site web de Core que la Présidente
de Patrimoine sans frontière co-anime directement un sous-programmeŠ avec le
CEPN. (Voir ici : 
http://www.core-chernobyl.org/eng/projects/topicalprojects/culture/radikultu
re).
Enfin, le lobby nucléaire a atteint son objectif principal : il ne ressort
jamais des programmes Core et Ethos que la sortie du nucléaire serait, ne
serait-ce que sous forme d'hypothèse, un bon moyen pour éviter une nouvelle
catastrophe nucléaire. Le discours qui est tenu est que, quoi que l'on en
pense, le nucléaire est là et qu'il faut faire avec. Que le risque nucléaire
est là et qu'il faut l'accepter. Que la catastrophe nucléaire est possible,
voire probableŠ et donc qu'il faut s'y préparer !

FAUT-IL SE PREPARER À LA CATASTROPHE NUCLEAIREŠ OU BIEN EMPECHER QU'ELLE NE
SURVIENNE ?

On nous dit que le danger est là et qu'il n'est pas inutile de se préparer
au pire. A cette remarque qui peut sembler de bon sens, nous répondons
plusieurs choses :
- l'expérience montre que rien ne peut vraiment limiter les conséquences
d'une catastrophe nucléaire. La mise en ¦uvres de programmes comme Sage et
Farming pourra certainement sauver des intérêts économiques, industriels,
politiques. Mais cela ne protègera en rien les populations. Que faire contre
un nuage comme celui de Tchernobyl ?
- des questions fondamentales ne reçoivent jamais de réponse : à Tchernobyl,
800 000 liquidateurs se sont sacrifiés pour stopper la catastrophe. Qui ira
si une nouvelle catastrophe nucléaire se produit ? Par ailleurs, comment
évacuer des millions de personnes ? Et où les évacuer ?
- les programmes de "réhabilitation" des zones contaminées reposent sur deux
graves mensonges : d'abord, il existerait un seuil en dessous duquel une
dose de radioactivité ne serait pas dangereuse. Or, un tel seuil n'a jamais
été démontré. Ensuite, l'ingestion de particules radioactives, c'est-à-dire
la contamination, ne serait pas particulièrement grave. Or, nous l'avons
déjà mentionné, le Pr biélorusse Bandajewski a démontré exactement le
contraire auprès des enfants vivant dans les zones contaminées.. Ces enfants
sont atteints de maladies qui n'affectent normalement que des personnes
âgées (foie, c¦ur, rhumatismes, etc.), leurs organes étant gravement
endommagés par le césium ingéré.
- pire : il existe des dizaines de produits de fission contenus dans un
nuage de type Tchernobyl. On sait bien qu'ils sont radioactifs mais la
plupart sont des éléments artificiels dont on ne connaît pas le comportement
chimique dans l'organisme et les effets en cas d'ingestion. Pour le Césium,
Bandjevski a commencé à montrer que les conséquences sont graves. Qu'en
est-il de l'américium ? De l'actinium ? Du Neptunium ? Etc. De fait,
prétendre qu'on peut tolérer ces produits dans l'alimentation tant humaine
qu'animale, même en quantité limités, sans en avoir mesuré les conséquences
n'est ni plus ni moins qu'un crime. On pourrait même parler d'empoisonnement
avec préméditation, comme dans l'affaire du sang contaminé.
- de fait, les distributions de pastilles d'iode sont dérisoires : elles ne
protègent que de l'Iode radioactif ­ et encore, dans certaines conditions
précises qui risquent bien de ne pas être respectées en situation de
panique. Mais les pastilles d'iode ne protègent en rien de tous les autres
produits. Pastilles ou non, les personnes situées à proximité de l'accident
nucléaire mourront en quelques heures ou quelques jours, et de millions
d'autres seront touchées. Les distributions de pastilles servent surtout à
abuser les citoyens en leurs faisant croire qu'ils sont protégés.
- c'est la même chose pour les exercices et autres simulations d'accident
sont ridicules : un nuage radioactif restera-t-il dans le périmètre de 10
kilomètres concerné par les exercices officiels alors que celui de
Tchernobyl a, lui, traversé toute l'EuropeŠ Il est clair que rien ne se
passera comme prévu en cas de véritable catastrophe : les exercices ne
peuvent reproduire les réactions de panique. La majorité des gens auront la
réaction naturelle de tenter de s'échapper en voiture avec leur famille.
Imaginez-vous dans un embouteillage gigantesque, et le nuage radioactif qui
arrive...
- enfin, nous considérons qu'il est choquant, scandaleux, inhumain et
criminel de se positionner dans l'hypothèse du désastre nucléaire. La seule
chose sérieuse à faire est d'éviter par tous les moyens qu'un nouveau
Tchernobyl ne se produise. Et la seule solution réelle est de fermer au plus
vite toutes les installations nucléaires. Cela ne fera d'ailleurs pas
disparaître tous les problèmes, en en particulier pas les déchets
radioactifs, mais ce sera déjà un grand progrès pour la planète et pour
l'humanité.


Conclusion
Dans les mois à venir, le lobby nucléaire va tenter d'imposer plusieurs
projets indispensable à sa perpétuation : l'enfouissement des déchets
nucléaires (à Bure dans la Meuse, pour imposer comme en Finlande l'idée que
la question des déchets "haute activité vie longue" est réglée) ; un ou
plusieurs réacteurs nucléaires EPR dont une tête de série à Flamanville
(Basse-Normandie) ; une nouvelle usine de production du combustible
nucléaire (usine Georges Besse 2, en remplacement de la première,
vieillissante, située à Pierrelatte dans la Drôme). Parallèlement, les
centrales nucléaires actuelles sont vieillissantes alors que les budgets de
maintenance subissent d'importantes restrictions budgétaires : les risques
d'accident nucléaire, voire même de catastrophe, n'ont jamais été aussi
élevés. Le lobby nucléaire (Etat, multinationales comme EDF ­ ex-service
public ­ et Areva) est prêt à utiliser toutes les méthodes pour arriver à
ses fins mais aussi pour survivre à un nouveau Tchernobyl.
Pour ne pas que l'irréparable se produise, il faut déjouer les pièges tendus
par le lobby nucléaire et organiser la résistance citoyenne, en ne perdant
pas de vue que le colosse nucléaire que nous avons face à nous a des pieds
d'argile. A l'échelle mondiale, l'heure de vérité approche : plus le pétrole
deviendra cher, et plus apparaîtra l'incapacité du nucléaire à représenter
une alternative. En effet, les réserves planétaires d'uranium ­ le
combustible qui "nourrit" les réacteurs nucléaires ­ seront épuisées vers
2050, et bien plus tôt encore en cas d'augmentation du nombre de réacteurs
nucléaires sur la planète. Aucun "miracle" ne permettra à l'industrie
nucléaire d'éviter cette fin inéluctable : après l'échec criant de
Superphénix, la filière du retraitement des déchets montre son incapacité à
relever le défiŠ tout en démultipliant les risques.
Le nucléaire, manifestement incapable "sauver" l'humanité du réchauffement
climatique et de la montée du prix du pétrole, va redevenir aux yeux de
l'opinion ce qu'il n'a jamais cessé d'être à nos yeux : une industrie
injustifiable qui doit disparaître au plus vite.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" ­ Janvier 2005

NB : Après la publication de la première version de "La désinformation
nucléaire", un certain nombre d'associations membres du Réseau "Sortir du
nucléaire" ont reçu une "réponse" du cabinet Mutadis, qui assure le
secrétariat ou la "coordination scientifique" de divers programmes du lobby
nucléaire dont il prétend pourtant être totalement indépendant. Nous ne
reviendrons pas sur cette réponse, tant les éléments apportés dans "La
désinformation nucléaire" sont édifiants mais nous nous contenterons
néanmoins d'apporter deux précisions :
- La "démocratie participative" a pour caractéristique principale que se
sont les citoyens qui prennent les décisions au bout du compte. Or, ce n'est
jamais le cas dans les "concertations" concernant le nucléaire, qui n'ont
donc rien à voir avec une quelconque forme de "démocratie participative".
- L'Etat français et l'Union européenne (en particulier à travers le traité
Euratom) dépensent beaucoup d'argent - notre argent ! - dans la promotion et
la mise en ¦uvre du nucléaire. Il est donc proprement ridicule de prétendre
être indépendant du lobby nucléaire sous prétexte de recevoir aussi de
l'argent issu des budgets publics et d'ailleurs attribué à dessein pour
soutenir les projets de l'industrie nucléaire.
-------------------------------------------------------------
 Annexe 1 ­ L'échec de la "mission granite"

Document a) Une victoire du mouvement antinucléaire

Communiqué du Réseau "Sortir du nucléaire"

Communiqué du Réseau "Sortir du nucléaire" révélant la liste des quinze
sites pressentis. Ce communiqué a été diffusé à toutes les associations
concernées, mais a aussi été repris par de nombreux médias. Grâce à cette
initiative les associations et populations locales ont eu le temps de
s'organiser en prévision de la venue de la "mission granite".

Information exclusive - Communiqué de presse du 27 janvier 2000
15 sites granitiques potentiels pour un "laboratoire" prélude à
l'installation d'un centre d'enfouissement des déchets nucléaires hautement
radioactifs : qu'en pensent les populations ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" (fédération de 487 associations basée à
Lyon) a pu récupérer la liste et les cartes détaillées, jusqu'ici
confidentielles (1), des 15 sites potentiels pour l'implantation d'un pseudo
"laboratoire" prélude à l'installation d'un centre d'enfouissement des
déchets nucléaires à haute activité et à vie longue dans un sous-sol
granitique. Ces informations, retenues depuis plusieurs semaines, n'ont pas
encore été communiquées aux communes concernées. Une mission de concertation
collégiale avait été mandatée par le gouvernement pour travailler sur cette
question et rien ne devait être dévoilé au minimum avant la mi février 2000.
Les 15 sites potentiels sélectionnés par l'ANDRA (Agence Nationale pour la
gestion des Déchets Radioactifs) sont :

Le Finistère (canton de Huelgoat), les Cotes d'Armor (cantons de Plouaret,
Quintin, Dinan), l'Orne (canton de Athis), la Mayenne (canton d'Izé), la
Vienne (canton de St Barbant Port-de-Salle), la Haute Vienne (canton
d'Auriat), la Creuse (canton de Crocq-Sernöel), la Corrèze (canton de St
Julien Le Vendornois), le Cantal (canton de Glénat), l'Aveyron (canton de
Sanvensa), la Dordogne (canton de Piegut-Pluviers), la Vendée (canton
d'Avrillé), les Deux-Sèvres (canton de Neuvy-Boin).

Après l'autorisation, en août 99, d'un site destiné à préparer un stockage
en grande profondeur à Bure (site acheté aux élus de la Meuse à coup de
millions); après l'accident du Blayais sur lequel la lumière est loin d'être
faite, le gouvernement a lancé une mission de recherche d'un second "labo"
d'enfouissement dans un site granitique, malgré une opinion publique
réticente aux projets de stockage de déchets radioactifs. La masse et la
toxicité des déchets radioactifs s'accumulant, il s'agit toujours pour
l'industrie nucléaire de les cacher et de rendre présentable à l'opinion
publique un nucléaire propre et exportable. Il s'agit également de préparer
cette opinion à l'allongement de la durée de vie des réacteurs existants
ainsi qu'au renouvellement du parc des centrales nucléaires.
Les populations des sites granitiques doivent d'abord compter sur
elles-mêmes, comme l'on déjà fait celles des départements concernés depuis
dix ans, en s'opposant aux projets d'enfouissement.
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", la méthode de mystification de l'ANDRA
a été bien rodée : 
- convaincre d'abord les élus et les "décideurs" du bien fondé économique du
projet de "labo", 
- faire miroiter une manne financière importante et acheter le silence des
populations, 
- limiter la consultation au minimum,
- et enfin imposer une prise de décision rapide des conseils généraux et
municipaux en les mettant en concurrence.
La volonté du lobby nucléaire d'enfouir définitivement les déchets
radioactifs n'a d'égal que la volonté des nucléocrates d'escamoter le débat
démocratique sur les choix énergétiques nationaux et sur la sortie du
nucléaire. 
Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les populations à refuser les
projets de "laboratoires" d'enfouissement et à interpeller les élus. La
seule solution pour les déchets radioactifs, c'est d'arrêter d'en produire
en sortant au plus vite du nucléaire.
(1) Cartes détaillées sur simple demande au 04 78 28 29 22

 Annexe 1 ­ L'échec de la "mission granite"

Document b) Dépêche AFP

Laboratoire souterrain: la "mission granite" reconnaît son échec
PARIS, 28 juil 2000 (AFP) - Les trois sages nommés par le gouvernement pour
étudier l'implantation éventuelle d'un laboratoire souterrain sur le
stockage des déchets radioactifs reconnaissent leur échec et expliquent
qu'ils se sont heurtés à "un refus pur et simple de la concertation", dans
un rapport publié jeudi.
La mission était chargée d'étudier l'implantation éventuelle d'un
laboratoire souterrain dans un site granitique. Quinze sites avaient été
sélectionnés, dans l'Ouest et le Massif central. Depuis le début de la
mission, le 7 mars, de nombreuses manifestations anti-nucléaires se sont
déroulées dans les départements concernés, notamment en Mayenne où les trois
hauts-fonctionnaires de la "mission granite" ont été symboliquement expulsés
jusqu'aux limites du département.
"La concertation voulue par le parlement et mise en oeuvre par le
gouvernement avec la création de la mission n'a pas été comprise. Elle s'est
souvent heurtée à un refus de discuter", souligne le rapport remis jeudi aux
trois ministres concernés (environnement, recherche et industrie). Sur seize
départements envisagés, quinze ont dit leur refus du laboratoire et un a
refusé de recevoir la mission.
Selon les trois hauts-fonctionnaires, "deux motifs principaux expliquent ce
refus pur et simple de la concertation": d'une part l'action des opposants
au nucléaire qui veulent démontrer qu'il n'y pas de solution au problème des
déchets et qu'il faut renoncer à ce type d'énergie; d'autre part, le fait
que "la solution du stockage en profondeur a semblé déjà acquise et avoir
les faveurs de l'Etat".
La mission regrette également que la solution du stockage géologique soit
perçue comme une dissimulation des déchets --"une gestion par l'oubli"--,
sans que le moindre élément de comparaison soit avancé avec les autres modes
de gestion. 
Une gageure - La mission relève également qu'en tête des arguments avancés
pour dire non au projet figure le problème d'image de la région, notamment
sur les plans touristique et agricole. Pourtant, sur quatre sites examinés
et sur lesquels figurent d'importantes installations nucléaires (La Hague,
Bure, Chinon et Soulaines), "aucun impact négatif durable et mesurable n'a
été enregistré sur l'activité agricole ou touristique", selon la mission.
En filigrane, les trois sages se montrent critiques sur la façon dont cette
mission leur a été confiée. "Nous avons la conviction, écrivent-ils, que sur
un sujet aussi complexe que la meilleure solution pour gérer des déchets
radioactifs, il faut du temps et de la méthode pour arriver à une vision
suffisamment partagée des recherches entreprises, des enjeux et des
risques". La mission estime également "qu'engager une procédure lourde (de
concertation) sur quinze sites est une gageure", et qu'il vaudrait mieux,
"après des contacts préalables, n'engager la phase de concertation que sur
quelques sites". 
De leur côté, les trois ministres auxquels a été remis ce rapport
"réaffirment l'attachement du gouvernement à toutes les voies de recherche"
sur les déchets nucléaires, notamment sur le "stockage réversible en
profondeur sur deux sites géologiques différents". Un laboratoire est en
cours de construction sur un site argileux, à Bure (Meuse). Un deuxième site
reste donc à trouver pour mener des recherches dans le granite.
"Une réflexion plus générale sera menée sur les conditions et les modalités
de la concertation, ainsi que sur l'information de l'opinion", conclut le
communiqué.

Annexe 1 ­ L'échec de la "mission granite"

Document c) Extraits du bilan officiel de la "mission granite"

Mission Granite - MUTADIS ­ Groupe Méthode - Version 4 (définitive) ­
23/06/00 
Participants associatifs du Groupe de travail : M. David Boiley, ACRO; Mme
Bérengère Chambon, Gers Action Ecologie; M. Pierre Gut, Poitou Charente
Nature; M. Vincent Perrot, CLCV; M. Bernard Schockaert, UFC-Que Choisir; M.
Francis Thube, Graine Poitou Charente; Mme Monique Sene, GSIEN

Propositions (groupe de travail associatif) -résumé-

Contribution des associations à la concertation :
- indemnisation des participants associatifs (frais, temps passé, congé
représentation) dans les structures de concertation,
- renforcement du statut des participants associatifs dans les instances de
concertation,
- reconnaissance de la participation à des actions d¹intérêt public dans le
statut des chercheurs,
- création de moyens (taxes) pour développer le recours à l¹expertise
contradictoire dans les instances de concertation locales (budgets gérés de
façon paritaire par ces instances de concertation),
- groupe de travail (Etat, opérateurs, collectivité, associations) pour
préciser les limites de la confidentialité (faire appliquer le principe de
justification de la confidentialité)
- réflexions sur le fonctionnement des instances et dispositifs locaux de
concertation (CLIS, Enquête publique, etc.) en vue d¹une participation plus
effective des citoyens et des associations
(Š) 
"La Mission a constitué un groupe de travail avec des interlocuteurs
associatifs qui l¹ont accepté (...) Les trois premières réunions, tenues les
5, 13 et 25 avril, ont porté sur l¹apport associatif et l¹organisation de la
concertation. La Mission Granite a tenu une dernière réunion associative le
31 mai 2000 pour recueillir les propositions des associations citées plus
haut sur le projet de laboratoire et sur la contribution possible de ces
mêmes associations à la concertation. Pour l¹animation de ce groupe de
travail, la Mission Granite a reçu le soutien technique et logistique de
Mutadis Consultants".
----------------------------------------------------------------------------
Annexe 2 : organismes et programmes destinés à faire accepter par
les populations les installations nucléaires et les risques associés

a) Le CEPN : Centre d¹étude sur l¹évaluation de la protection dans le
domaine nucléaire.

Présentation officielle sur www.cepn.asso.fr/fr/present.html :

"Le CEPN est une association à but non lucratif créée en 1976 pour
constituer un pôle de recherche et d'études dans les domaines de
l'évaluation des risques pour la santé et l'environnement associés au cycle
électronucléaire et l'optimisation de la protection radiologique."

Les membres actuels du CEPN sont au nombre de quatre :
- Electricité de France (EDF),
- Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)
- Commissariat à l'Energie Atomique (CEA )
- Compagnie Générales des Matières Nucléaires (COGEMA)

Conseil d'Administration du CEPN :
Président : D. Quéniart (IRSN)
Vice-Président : H. Bernard (CEA)
Secrétaire : A. Sugier (IRSN)*
Trésorier : Y. Garcier (EDF)

Placé sous la direction de Jacques Lochard, le Groupe de Recherche est
composé essentiellement d'économistes, d'ingénieurs et de physiciens. Il
accueille régulièrement des stagiaires étudiants et des thésards. L'effectif
est toujours resté de l'ordre d'une vingtaine de personnes.

Implication des acteurs dans la gouvernance du risque radiologique -
Principales études 2002 ­ 2003 :
… Contribution au développement de recommandations pratiques pour la
protection radiologique des populations de sites et de territoires
contaminés (IRSN). L'objectif de cette étude est de tirer les enseignements
du projet EHTOS sur le plan de la radioprotection pratique. Il vise à
proposer les bases pour le développement d'un dispositif de mesure de la
radioactivité et d'une culture radiologique pratique pour les populations
vivant dans un environnement durablement contaminé.
… Participation au réseau européen sur la gouvernance des activités à
risques : TRUSTNET (Commission Européenne - DG-Recherche)
… Analyse comparative des modes de gouvernance des rejets radioactifs et
chimiques des installations industrielles - RISKGOV (Commission Européenne -
DG-Recherche)
… Projet européen SAGE : développement de procédures pratiques en cas de
contamination radioactive durable de l'environnement après un accident
nucléaire (Commission Européenne)
… Projet CORE : coopération pour la réhabilitation durable de la qualité de
vie pour les habitants des territoires contaminés par l'accident de
Tchernobyl (Ministère des Affaires Etrangères)

* Mme Annie Sugier est aussi présidente du Groupe Radioécologie Nord
Cotentin (GRNC)
Annexe 2 : organismes et programmes destinés à faire accepter par
les populations les installations nucléaires et les risques associés

b) Le programme européen TRUSTNET
www.trustnetgovernance.com/inshort.htm

Le programme européen Trustnet est un " processus de réflexion collective
concernant la gestion sociale des risques industriels, naturels et
sanitaires en Europe " qui s'est déroulé de 1997 à 1999 dans le cadre du
quatrième Programme de Recherche de la Commission Européenne. 80
participants (fonctionnaires, chercheurs, industriels, associatifs) ont
élaboré, à partir d'une étude de cas, le concept de "gouvernance des
activités à risque", et défini un modèle de décision reposant sur la
construction d'une confiance mutuelle.

Composition du Comité de pilotage :

- Vincenzo CAVICCHIA, ENEL, member of E7, Italy
- Jacques DESARNAUTS, Atofina, France
- Eva DIETRICHSON, KEMI, Sweden
- Gilles HERIARD DUBREUIL, TRUSTNET Coordinator, France
- Neale KELLY, DG Research , European Commision
- Notis LEBESSIS, Forward Studies Unit, European Commision
- Jean LE GUEN, Health and Safety Executive, UK
- Jacques LOCHARD, Centre d'Evaluation de la Protection dans le domaine
nucléaire (CEPN), France
- Ortwinn RENN, Centre of Technology Assessment, Germany
- Annie SUGIER, IPSN, France

Le secrétariat est à nouveau assuré par la société Mutadis Consultants :
TRUSTNET SECRETARIAT c/o MUTADIS CONSULTANTS 3 rue de la fidélité - 75010
Paris - France - Tél: +33 1 48 01 88 77 - Fax: +33 1 48 01 00 13

La liste des membres français de Trustnet
www.trustnetgovernance.com/network/members2.htm
Elle comprend :
- des représentants de structures étatiques ou institutionnelles : CNRS,
Institut Français de l'Environnement, Agence du médicament, Ecole
Polytechnique, Université de Technologie de Compiègne, Mairie de Dunkerque.
- des composantes du système nucléaire français : IPSN, DRIRE Nord Pas de
Calais, Mutadis
- des chercheurs en sciences humaines : Laboratoire de Psychologie de
l'Environnement, EHESS
- Michel Turpin, Vice-Président de l'ERAP et membre du Conseil Scientifique
de l'Institut Européen de Cindyniques (IEC)
- une entreprise (Péchiney)
- et une association de protection de l¹environnementŠ

Commentaire Réseau "Sortir du nucléaire" :
Nous avons déjà évoqué plus haut ce programme dont le seul objectif est de
parvenir, par des stratégies adaptées, à faire accepter une activité ou une
installation à risque par les populations, les associations, les élus.

Annexe 2 : organismes et programmes destinés à faire accepter par
les populations les installations nucléaires et les risques associés

c) Le "projet européen COWAM" (sept 2000- sept 2003)
http://cowam.com/present_fr.htm

Le ton est donné dès la page de présentation :
" Résultat attendu du projet COWAM : des recommandations concrètes destinées
à améliorer la qualité des processus de décision en matière d'implantation
de sites de gestion des déchets nucléaires "

En d¹autres termes : " Les populations se mobilisent lorsqu¹on veut leur
imposer un site de stockage des déchets nucléaires. Comment s¹y prendre pour
empêcher le développement de telles mobilisations ? "

Composition du Comité de pilotage du " Projet Cowam " :
(http://cowam.com/committee.htm )

- Mr Harald ÅHAGEN, Oskarshamn municipality
- Mr Detlef APPEL, AKend, German Working group on Site Selection Procedure
- Mr Gilles HERIARD DUBREUIL, Mutadis, Cowam Co-ordinator
- Mr George-Neale KELLY, European Commission, DG RTD
- Mr Yves LE BARS, Andra , Agence nationale pour la gestion des déchets
radioactifs, France
- Mrs Shelly MOBBS, National Radiation Protection Board (NRPB), Leader of
the Waste Management Group, UK
- Mr Bertrand NEERDAEL, SCK.CEN, Head of Waste Disposal Department
- Dr Serge PRETRE, Former Director of HSK (Swiss Radiation Protection
Authority) 
- Mr Thierry SCHNEIDER, CEPN (Centre d'études sur l'évaluation de la
Protection dans le domaine nucléaire)
- Mr Olof SÖDERBERG, Special Adviser for Nuclear Waste Disposal
- Mr Mariano VILA D'ABADAL, AMAC, Organisation of Spanish Municipalities
with Nuclear Power Plants
- Mr Magnus WESTERLIND, SKI (Swedish Nuclear Safety Authority)

Le secrétariat est assuré par la société Mutadis Consultants :
COWAM SECRETARIAT c/o MUTADIS CONSULTANTS 3 rue de la fidélité - 75010 Paris
- France - Tél: +33 1 48 01 88 77 - Fax: +33 1 48 01 00 13

Commentaire Réseau "Sortir du nucléaire" :
On peut noter en particulier la présence de
- Mutadis et du CEPN, protagonistes principaux de notre enquête,
- L¹Andra qui a sur les bras d¹immenses quantités de déchets nucléaires, du
fait de l¹imposant parc nucléaire français.
- La Commission européenne qui souhaite imposer à tous les pays nucléarisés
de l¹Union européenne un site d¹enfouissement profond des déchets
nucléaires.

Annexe 2 : organismes et programmes destinés à faire accepter par
les populations les installations nucléaires et les risques associés

d) L'Institut Européen de Cindyniques - www.cindynics.org
La liste des sponsors est édifiante '(cf www.cindynics.org/iec-sponsors.htm)
: EDF, Cogéma, Total, SNCF, l¹AMRAE*, le CNPP**. Gilles Heriard-Dubreuil est
vice-président du comité scientifique de l'Institut Européen de Cindyniques
( cf : www.cindynics.org/iec-historique.htm )

Le mot grec KINDUNOS qui désigne le danger a été proposé par la Sorbonne
pour désigner une science émergente dont attestaient les efforts convergents
des méthodes des Risk Managers dans les industries suivantes : production
d'électricité par le nucléaire, transport aérien, programmes spatiaux,
grande chimie, grande métallurgie.  Les industries, en état de choc en 1987
du fait de la série "Tchernobyl, Bhopal, Challenger" faisaient état de
calculs, de programmes informatiques, de systèmes élaborés de retour
d'expérience. Ces inventaires ont permis la publication de l'Archipel du
Danger comme monographie des laboratoires de recherches Cindyniques et des
concepts utilisés transversalement par les industries les plus avancées. Une
concertation avec l'association américaine RIMS (Risk and Insurance
Management Society) qui groupe les 6000 Risk Managers d'Amérique du Nord a
conduit à la publication de Latest Advances in Cindynics (Ed. Economica
1994). Ce livre a été traduit en français sous la forme d'Eléments
Fondamentaux de Cindyniques (Ed. Economica 1995) avec des compléments tenant
compte de l'avance française dans cette discipline. (
www.cindynics.org/iec-approche.htm )

* L'Association pour le Management des Risques et des Assurances de
l'Entreprise, est une association régie par la Loi 1901, créée en 1993. Elle
rassemble environ 350 Membres, gestionnaires de risques, bénévoles au sein
de l'association représentant plus de 200 entreprises françaises publiques
et privées. www.amrae.asso.fr
** Centre national de prévention et de protection. Expert en prévention et
en maîtrise des risques, développe, diffuse et évalue les connaissances et
le savoir-faire en sécurité des personnes, du patrimoine matériel et
immatériel, de l'environnement, dans toutes les activités et tous les
milieux. www.cnpp.com

e) RISKGOV : un autre exemple de programme d'étude du risque et de la façon
de le faire accepter par les populations. Coordonné par le CEPN.

RISKGOV - COMPARATIVE ANALYSIS OF RISK GOVERNANCE FOR RADIOLOGICAL AND
CHEMICAL DISCHARGES OF INDUSTRIAL INSTALLATIONS (www.riskgov.com )
It is coordinated by the Centre d'Étude sur l'Évaluation de la Protection
dans le domaine Nucléaire (CEPN).
Presentation of the Consortium
The approach adopted in this project being based on an interdisciplinary
approach, the Project Team relies on a Consortium under the leadership of
the Nuclear Protection Evaluation Centre - CEPN.
The Consortium is composed of the following organisations:
CEPN (Nuclear Protection Evaluation Centre - France).
MUTADIS Research Group (France), which expertise is mainly in the fields of
sociology and social risk management and which is co-ordinator of TRUSTNET.
IRSN (Nuclear Protection and Safety Institute - France).
HSL/HSE (Health and Safety Laboratory/Health and Safety Executive - UK).
University of Westminster (UoW - UK), and more particularly the School of
Law, which carries out highly rated research, especially from a socio-legal
perspective, in a range of field, including risk governance issues.
KTH-Royal Institute of Technology, Stockholm (Sweden), and more particularly
the Philosophy Department, which is specialised in the philosophy of risk
and in interdisciplinary risk studies.
----------------------------------------------------------------------------
Annexe 3 : Comment le lobby nucléaire "démontre" qu'il est
somme toute possible de bien vivre en zone contaminée

a) Le projet ETHOS en Biélorussie (1996­2001)
www.cepn.asso.fr/fr/ethos.html

Présentation officielle :
Le projet européen ETHOS avait pour but d'améliorer durablement les
conditions de vie des habitants des villages dont la vie quotidienne a été
fortement affectée par la présence à long terme de contamination radioactive
à la suite de l¹accident de Tchernobyl. Il s¹agissait d¹une nouvelle
démarche pluridisciplinaire basée sur une implication forte de la population
dans l¹évaluation et la gestion du risque radiologique en concertation avec
les autorités locales, régionales et nationales et des experts biélorusses.
Le projet ETHOS a été mis en ¦uvre par une équipe de recherche impliquant
quatre organismes scientifiques : le Centre d¹étude sur l¹Evaluation de la
Protection dans le domaine Nucléaire ­ CEPN (radioprotection, économie),
l¹Institut National d¹Agronomie de Paris-Grignon ­ INAPG (agronomie, gestion
patrimoniale), l¹Université de Technologie de Compiègne ­ UTC
(communication, sécurité) et le groupe d¹étude Mutadis (gestion sociale du
risque) qui assurait la coordination scientifique. Dans une première phase
(1996-1998), financée par la Commission Européenne, la démarche ETHOS a été
mise en ¦uvre dans le village d¹Olmany (District de Stolyn), situé au
sud-est de la Biélorussie, à 200 km environ de Tchernobyl. Des améliorations
très significatives des conditions de vie, notamment sur le plan de la
protection radiologique et de la qualité des productions agricoles privées,
ont été obtenues grâce à une forte implication de la population du village.
Le projet a créé les conditions d¹une prise en charge de la protection
radiologique des enfants par les mères de famille et a permis le
développement d¹une culture radiologique pratique en lien avec les activités
de la vie quotidienne au village. La diffusion de cette culture a été
parallèlement réalisée par l¹école du village dans le cadre de modules
pédagogiques pratiques.
Cette première phase ayant démontré la faisabilité à l¹échelle d¹un village
d¹une implication active de la population dans le processus de
réhabilitation des conditions de vie, les autorités biélorusses (locales et
nationales) ont souhaité que soient étudiées les conditions d¹une diffusion
de cette démarche basée sur un transfert d¹expérience et de méthodologie
vers l¹administration locale biélorusse opérant dans les territoires
contaminés. Au cours de l¹année 1999, un nouveau projet a été préparé en
collaboration avec les autorités biélorusses pour étendre la démarche ETHOS
à l¹échelle du district de Stolyn. La deuxième phase du projet (2000-2001),
co-financée par la Commission Européenne, le Ministère Suisse des Affaires
Etrangères, l¹Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, l'association
Sol et Civilisation, ainsi qu' Electricité de France et COGEMA, s'est
déroulée dans 5 villages du District de Stolyn (90 000 habitants) en
coopération avec des instituts scientifiques biélorusses : le Centre
Régional de Pinsk pour la Recherche sur la Réhabilitation Radiologique,
l'Institut de Recherche Biélorusse en Science des Sols et en Agrochimie et
l'Université de Brest. (Š)
Le projet ETHOS s'est achevée par l¹organisation d¹un Séminaire
International les 15 et 16 novembre 2001 à Stolyn en présence des autorités
nationales biélorusses et de nombreuses organisations internationales
gouvernementales et non gouvernementales. Les objectifs du séminaire étaient
de présenter les résultats du projet et de discuter les enjeux d'une
réhabilitation durable des territoires contaminés et de la prise en charge
des problèmes sanitaires qui restent une préoccupation majeure de la
population. En effet le projet a montré que la protection radiologique est
un objectif qui ne peut être atteint isolément des autres dimensions d'une
amélioration globale des conditions de vie des territoires qui sont affectés
par une forte crise économique. La qualité radiologique n'a de sens que dans
un contexte de redéploiement de la qualité de vie et de prise en charge de
la santé.
Les 150 participants du Séminaire ont adopté une déclaration qui recommande
aux organisations internationales de poursuivre la coopération avec les
autorités locales et nationales et les instituts scientifiques biélorusses
dans le cadre de nouveaux projets visant à favoriser le développement
économique durable et la réhabilitation radiologique des territoires
contaminés et tenant compte de l'expérience du Projet ETHOS.

Annexe 3 : Comment le lobby nucléaire "démontre" qu'il est
Somme toute possible de bien vivre en zone contaminée

b) Le projet CORE en Biélorussie

b1) La propagande :

CORE : coopérer pour réhabiliter et améliorer les
conditions de vie dans les territoires contaminés

" Le programme CORE s¹inscrit dans la continuité du projet ETHOS qui,
reposant sur une démarche pluridisciplinaire et participative, a permis
d¹améliorer la situation radiologique d¹un, puis de cinq villages du
district de Stolyn. Il repose sur une déclaration de principe qui souligne
la nécessité d¹une prise en charge globale du problème de la contamination
et fixe comme objectif d¹améliorer durablement les conditions de vie des
habitants de 4 districts : Stolyn, Tchetchersk, Slavgorod et Braguin. En
janvier 2004, 23 parties prenantes, institutions, autorités, organisations
non gouvernementales, avaient approuvé cette déclaration, autorisant pour la
première fois la mise en place d¹une gouvernance locale, nationale et
internationale pour la réhabilitation des conditions de vie.  "
(www.patrimsf.org/brochure%20CORE.pdf )

b2) la réalité de CORE :

Extrait d'un texte de Wladimir Tchertkoff, secrétaire de l'Association "Les
enfants de Tchernobyl-Belarus" - 18 juin 2003
" Que veut dire concrètement REHABILITATION d'un territoire imbibé de
césium137 ? Quelle peut être la liberté de CHOIX alors qu'on est contraint
de continuer à vivre dans un tel territoire ? Choix entre quoi et quoi ? Les
choix concrets de "réhabilitation", effectués par CORE et financés par les
contribuables européens, ne constituent-ils pas une prédétermination et un
conditionnement en amont des choix de la population ? En 1998, ETHOS publie
un album poétique de photos en couleurs sur papier glacé, montrant des
paysans intemporels aux prises avec un "monde nouveau". Sa publication de
propagande se termine par cette phrase : "...vivre sous Tchernobyl, c'est
réapprendre à vivre, à vivre autrement, intégrer au quotidien la présence de
la radioactivité comme composante nouvelle de l'existence...". En 1958,
l'OMS écrivait déjà que : "... du point de vue de la santé mentale, la
solution la plus satisfaisante pour l'avenir des utilisations pacifiques de
l'énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait
appris à s'accommoder de l'ignorance et de l'incertitude..." [Rapport Oms
N°151, 1958] En effet, la censure des travaux scientifiques de la Faculté de
médecine de Gomel, dirigée par le Recteur Bandazhevsky et de l'Institut
indépendant "Belrad" du Professeur Nesterenko, alliée à cette gestion
virtuelle des conséquences de "l'accident", financée par l'Union Européenne,
garantit "l'ignorance et l'incertitude" dans un monde nouveau, c'est à dire
un monde auquel on est condamné, auquel on devra "s'accommoder"Š "
Annexe 3 : Comment le lobby nucléaire "démontre" qu'il est
somme toute possible de bien vivre en zone contaminée

c) le programme SAGE : application à l'Europe de l'Ouest en cas de
catastrophe

Présentation officielle - www.ec-sage.net/D03_01.pdf

SAGE - Stratégies pour le développement d¹une culture de protection
radiologique pratique en Europe en cas de contamination radioactive a long
terme suite à un accident nucléaire
Introduction - Le projet ETHOS en Biélorussie (1996-2001) [1], soutenu par
la Commission Européenne, a montré que la capacité de la population et des
professionnels locaux à s¹impliquer dans la gestion quotidienne des
problèmes soulevés par la contamination radioactive de l¹environnement,
était une condition nécessaire dans le processus de réhabilitation et de
redéploiement, à long terme, des territoires affectés. (Š) Le concept de "
culture de protection radiologique pratique " repose d¹une part, sur
quelques savoirs élémentaires concernant les différents mécanismes à travers
lesquels les personnes se trouvent exposées à une contamination de
l¹environnement et, d¹autre part, sur un accès direct à des moyens pratiques
de mesure de la contamination des produits alimentaires et du corps humain.
Cela nécessite la mise en place d¹une infrastructure spécifique de moyens de
mesure et de diffusion de " l¹information radiologique ", en lien direct
avec le système de santé et d¹éducation. Pour être fiable et crédible au
sein de la population, et reconnue légitime aux niveaux local, national et
international, cette infrastructure doit s¹appuyer sur une expertise
pluraliste, à travers une contribution complémentaire d¹organismes
gouvernementaux et non gouvernementaux.
Le projet SAGE - A l'issue du Projet ETHOS, la Commission Européenne a
reconnu l¹intérêt d¹engager une réflexion sur les conditions et les moyens
d¹application de la démarche pour l¹Europe occidentale et, à cette fin,
soutient le projet SAGE. Ce dernier vise à élaborer un cadre stratégique
pour le développement d¹une culture de protection radiologique pratique en
cas de contamination radioactive à long terme, aussi faible soit elle, suite
à un accident nucléaire ou tout autre événement ayant entraîné une
dispersion de radioactivité dans l¹environnement. Ce projet constitue une
plate-forme d¹échange et de réflexion dans le domaine du suivi de la
situation radiologique d'une population devant vivre dans un territoire
contaminé durablement. Démarré en novembre 2002 pour une durée de deux ans
et demi, il est coordonné par le Centre d¹étude sur l¹Evaluation de la
Protection dans le domaine Nucléaire ­ CEPN. Il réunit en outre deux
instituts d¹Europe occidentale : le " Forschunzszentrum für Umwelt und
Gesundheit " - GSF en Allemagne et le " National Radiological Protection
Board " - NRPB au Royaume Uni, ainsi que deux instituts biélorusses : le "
Brest Branch of the Research Institute of Radiology " - BB RIR et le "
Belarussian Institute of Radiation Safety " BELRAD. L¹Institut de
radioprotection et sûreté nucléaire - IRSN - (France) et le Comité
Tchernobyl (Biélorussie) ont exprimé leur volonté de s¹engager dans le
projet. 
Un guide à l¹usage des professionnels de la santé - Concrètement, l¹objectif
du projet SAGE est de réaliser un guide pratique destiné en premier lieu aux
professionnels de la santé susceptibles d¹être sollicités en cas de
situation post-accidentelle. (Š) Une synthèse de l¹expérience acquise dans
ce domaine au cours des 17 années qui ont suivi l¹accident de Tchernobyl,
notamment en ce qui concerne l¹implication de la population et des
professionnels locaux dans la gestion, au quotidien, de la situation
radiologique dans les territoires contaminés, est réalisée. Ces synthèses
serviront à l¹élaboration d¹une version préliminaire du guide, présentant
les principes généraux d¹un système opérationnel de mesure radiologique et
d¹information des professionnels de la santé et de la population. (Š)
Références - [1] HERIARD DUBREUIL G. et al, The ETHOS project in Belarus,
Rapport final, 2000.
[2] Site CEPN - www.cepn.asso.fr
---------------------------------------------------------------------------
Annexe 4 : Ecouler des productions agricoles contaminées

a) Le groupe "Les céréaliers de France"

"Les Céréaliers de France" : AGPB, AGPM, ITCF et UNIGRAINS, "plus de 500
cadres, ingénieurs et économistes" (www.cerealiers-france.com ) :
- Créée dans les années 1960 par les céréaliers français, "UNIGRAINS est une
société financière spécialisée dont l'activité d'investisseur s'exerce
spécifiquement dans les entreprises agroalimentaires et agro-industrielles,
dans les biotechnologies et dans les services connexes".
(www.unigrains.fr/fr/presentation ).
- L'AGPB et l'AGPM sont respectivement l'Association générale des
producteurs de Blé et autres céréales (www.agpb.fr ) et l'Association
générale des producteurs de maïs (www.agpm.com ).
- L'ITCF, aussi appelé Arvalis, est l'Institut technique des céréales et du
fourrage (www.arvalisinstitutduvegetal.fr ) qui fait la promotion des
innovations technologiques commeŠ les OGM.

Commentaires Réseau "Sortir du nucléaire" :

Le Directeur général délégué d'UNIGRAINS est M. Philippe Ducroquet, par
ailleursŠ membre du Conseil d'administration de la FNSEA. L'AGPM et l'ITCF
sont présidés par M. Christophe Terrain qui estŠ lui aussi membre du Conseil
d'administration de la FNSEA. De nombreux autres éléments montrent
l'étonnante confusion entre les activités du syndicat FNSEA et celles des
organisations professionnelles.
Exemple : "Dans le cadre des négociations de l¹OMC qui débutent dans
quelques jours à Seattle, Christophe TERRAIN, Président de l¹Association
générale des producteurs de maïs (AGPM) et de la Confédération européenne
des producteurs de maïs (CEPM) a assuré Luc GUYAU, Président de la FNSEA, du
soutien indéfectible des organisations qu¹il représente".
Dans le même texte (www.fnsea.fr/actualites/actu_suite.asp?IdArticle=433 ),
on peut lire "Les producteurs européens sont, dans leur ensemble, très
favorables aux organismes génétiquement modifiés (OGM) qui représentent, à
leurs yeux, une incontestable source de progrès à long terme, tant pour
eux-mêmes que pour les consommateurs".
Sont liés au groupe "Les céréaliers de France" :
- FERT (Formation Épanouissement, Renouveau de la Terre www.fert.fr),
dirigée par Gérard de Caffarelli, ancien président de la FNSEA. "FERT
s'appuie sur les ressources humaines du groupe Les Céréaliers de France.
FERT confie la gestion technique des projets qu'elle appuie à sa filiale
FERTILE (S.A. au capital de 7.500.000 FRF, principaux actionnaires :
Association FERT, UNIGRAINS, Sol et Civilisation."

FERT et Sol et civilisation participent aux programmes Ethos et Core.

- France Export Céréales ( www.franceexportcereales.org ), une association
constituée et financée par les producteurs français de céréales pour
promouvoir leurs productions sur les marchés internationaux.
A connaître aussi, la Sopexa. "Spécialiste du marketing et de la
communication alimentaire, Sopexa intervient en tant que conseil de l'Etat
en matière de promotion des produits agricoles et alimentaires français. Par
ailleurs, elle conçoit et met en place pour le compte de ses clients -
entreprises et filières agroalimentaires- des campagnes de communication
valorisant leurs produits et leurs marques "made in France" sur tous les
marchés" (www.e-sopexa.com). Comme par hasard, Sopexa fait partie du
programme Farming : il s'agit d'exporter coût que coûteŠ même des
productions contaminées ! Il faut dire que la Sopexa a un chiffre d'affaire
(chiffres 2003) de 65 millions d'euros réalisé à 80% à l'exportationŠ

En fin de compte, rien d'étonnant à ce que des structures qui veulent faire
le "bonheur" de l'humanité avec les OGM soient prêtes à en faire de même en
écoulant des produits agricoles contaminés.

Annexe 4 : Ecouler des productions agricoles contaminées

b) Ce qu'en dit l'IRSN
www.irsn.org/vf/05_inf/05_inf_1dossiers/05_inf_17_tcherno/pdf/Tcherno17_chap
3.pdf

Extrait : 
Contamination des produits agricoles en Ukraine.
Une grande partie des produits agricoles cultivés dans les territoires
contaminés est en dessous des limites de contamination fixées par les
autorités ukrainiennes, grâce aux contre-mesures appliquées. Toutefois, une
partie de la production de lait, de viande, de légumes, provenant
principalement de petits producteurs, reste supérieure aux limites fixées.
En Ukraine, sur la plus grande partie des territoires contaminés, les
entreprises agricoles et les particuliers produisent des produits
alimentaires conformes aux normes en vigueur depuis le 25 juin 1997 (pour le
137Cs : 100 Bq/l pour les produits laitiers, 200 Bq/kg pour la viande, 20
Bq/kg pour les pommes de terre et le pain). Depuis 1986, la contamination
des végétaux a été divisée par un facteur de 2 à 4 suivant le type de sol et
la nature des végétaux.
C¹est la capacité du sol à fixer le césium qui est le principal paramètre
dans le processus de contamination d¹un végétal. C¹est ce même processus que
l¹on retrouve dans la contamination du lait qui dépend de la contamination
de l¹herbe consommée par les bovins. La gestion des terres agricoles
contaminées doit être extrêmement rigoureuse. Le facteur de transfert du
césium d¹un sol à la plante peut en effet varier considérablement (de 1 à
20) suivant la composition, la teneur organique, l¹acidité et l¹humidité du
sol. 
En Ukraine, 8,4 millions d¹hectares de terres agricoles contaminées par le
césium font l¹objet de mesures agronomiques :
- 54 900 hectares dans la zone d¹exclusion et 35 600 hectares dans les zones
contaminées au delà de 555 kBq/m2 sont exclus de toute activité agricole,
soit un total de 90 500 hectares ;
- 30 800 hectares sont situés dans des zones contaminées entre 185 et 555
kBq/m2, dont 15 000 hectares de tourbières où le transfert du sol à la
plante est plus élevé pour le césium ;
- 1,1 millions d¹hectares sont situés dans des zones contaminées entre 37 et
185 kBq/m2 dont 99 500 hectares de tourbières ;
- 7 238 millions d¹hectares sont situés dans des zones contaminées entre 3,7
et 37 kBq/m2.
Depuis 1991, la moitié des doses délivrées par irradiation interne est due à
la consommation de lait. Les contre-mesures ont permis de réduire les doses
d¹un facteur 10. La principale contre-mesure consiste à diminuer l¹acidité
du sol. Entre 1986 et 1998, 617 400 hectares ont été amendés afin de réduire
les transferts de césium et de métaux lourds. Toutefois, ce traitement
diminue également la qualité nutritive de l¹herbe, et en définitive la
qualité du lait. De 1986 à 1994, plus de 1,5 million d¹hectares ont été
amendés, permettant de diviser la contamination des produits végétaux
cultivés par un facteur de 2,5 à 5.
Depuis 1994, les difficultés économiques ont entraîné une diminution de
l¹effort d¹amendement et la contamination des produits a, en conséquence,
augmenté à cause d¹une carence des sols en potassium, entraînant une plus
grande disponibilité du césium.

Commentaires Réseau "Sortir du nucléaire" :
- Il est absolument criminel de considérer que l'on peut consommer des
produits qui contiennent du Césium 137 à hauteur de 100 Bq/l pour les
produits laitiers, 200 Bq/kg pour la viande, 20 Bq/kg pour les pommes de
terre et le pain. Les Pr Bandajevski et Nesterenko ont montré que le Césium
s'accumule dans les organes et causent de graves maladies dont sont en
particulier atteints des dizaines milliers d'enfants. Le lobby nucléaire
prétend que ces maladies sont psychosomatiques.
- La conclusion ("la contamination des produits a augmenté" ! ! ) est
limpide : la situation, déjà inacceptable, s'aggrave au fil du temps. On
nous parle de difficultés économiques mais, en réalité, il est tout
simplement impossible de faire disparaître les conséquences d'une
catastrophe nucléaire. Et, même si de l'argent pouvait permettre d'y
arriver, on se demande bien qui voudrait dépenser des sommes pharaoniques
pour sauver les populations vivant en zones contaminées. Pas les entreprises
du nucléaire ou de l'agro-buisness, pas les gouvernementsŠ Et il ne faut pas
croire que cela se passera mieux en France si un accident nucléaire se
produit.

 Annexe 4 : Ecouler des productions agricoles contaminées

c) Le programme Farming
Présentation officielle sur www.ec-farming.net :

FARMING est un projet de recherche financé par la commission européenne dont
l'objectif est de créer un réseau européen de groupes d¹acteurs en vue de
contribuer au développement de stratégies concrètes et pratiques pour la
restauration et la gestion des zones rurales contaminées durablement. Des
liens seront établis entre les organisations qui n¹ont pas jusqu¹à présent
collectivement considéré les implications de la contamination de la chaîne
alimentaire. Ce projet est conduit dans le cadre d'un programme de l'EURATOM
intitulé "Préserver l'écosystème II ­ "Energie nucléaire"", programme d'aide
à l'enseignement et à la recherche auquel a vocation à participer tout
institution d'enseignement et de recherche appartenant à un Etat membre.
Des termes de références, inspirés du groupe de travail anglais, ont été
validés par le comité de pilotage de FARMING (regroupant les quatre équipes
européennes du projet) en mars 2001 :
1. Mettre en place des lieux, langages et procédures de rencontre et de
négociation entre les organisations qui, en cas d¹accident nucléaire,
seraient impliqués dans les décisions d¹intervention et leur application sur
les systèmes agricoles, l¹alimentation et la vie rurale sur le moyen et long
terme.
2. Créer un forum pour la diffusion d¹informations pertinentes sur les
stratégies en matière agricole et alimentaire.
3. Débattre et juger de la faisabilité des différentes stratégies, comme
partie d¹un plan pré-accidentel, et en tirer les implications pour les
pouvoirs publics, l¹agriculture et l¹industrie agro-alimentaire; identifier
les points à travailler.
4. Chercher les conditions et les moyens pour la création d¹un groupe de
travail qui, en cas d¹accident nucléaire affectant l¹agriculture,
l¹alimentation et la vie rurale en France, pourrait fournir des données pour
des décisions stratégiques.

Les participants français : Henry Ollagnon (ISP/ INAPG), Alain Dassonville
(CGGREF/ MAAPAR), Vincent Pupin (ISP/ INAPG), Thomas Jullien (ISP/ INAPG),
Ambroise de Montbel (ISP/ INAPG), Stanislas Moreau (MININT/ Marn), Serge
Dragna (AFSSA), Bruno Dufer (IRSN), André Oudiz (IRSN), Florence Gallay
(IRSN), Brunon Cessac (IRSN), Nicolas Reales (IRSN), Jean-michel Metivier
(IRSN), Eric Giry (DGAL/ MAAPAR), Isabelle Tapie (DGAL/ MAAPAR), Dominique
Maison (MININT/ DGSNR), Gareth Stace (Dairy Industry association limited,
DIAL/ UK), Catherine Baudoin (ACTA), Alain Mouchart (ACTA), Dorothée
Briaumont (FNSEA), Caroline Lataste (ITV France), Jocelyne Fouasssier
(SOPEXA), Samuel Lepicard (CEPN), Jacques Lochard (CEPN), Alain Le Jan
(CGGREF/ MAAPAR), Paul Anthony (UNAF), Luc Champolivier (CETIOM), François
Grosjean (Arvalis - Institut du végétal), Michel Leuillet (Arvalis -
Institut du végétal), Frédéric Giro (ITL), Annick Delaby (FNPL), Jean-Pierre
Gerondeau (CGGREF/ MAAPAR), Elisabeth Pelekhine (CGGREF/ MAAPAR), André
Manfredi (DSV/ MAAPAR), André Carré (CGGREF/ MAAPAR), Michel Chazaud
(Mission défense/ MAAPAR), Jean-Roch Gaillet (ONCFS), Claude Aubert (ITAVI),
Michel Mollard (Sol et Civilisation), Eric Allain (DDAF Aube), Bernard
Fostier (ITP)

Quelques sigles : ACTA : Association de coordination technique agricole ­
AFSSA : Agence française de Sécurité Sanitaire des Aliments ; Arvalis-ITCF :
Institut du Végétal-Institut Technique des Céréales et des Fourrages ;
CETIOM : Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitain ;
CGGREF : Conseil Général du Génie Rural, des Eaux et Forêts ; CNIEL : Centre
National Interprofessionnel de l¹Economie Laitière ; DDAF : Directeur
Départemental de l¹Agriculture et de la Forêt ; DGAL : Direction Général de
l¹alimentation du MAAPAR ; MAAPAR : Ministère de l¹Agriculture, de
l¹Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales ; FNPL : Fédération
Nationale des producteurs de Lait ; FNSEA : Fédération Nationale des
Syndicats d¹Exploitants Agricoles ; ICTA : Instituts et Centres Techniques
Agricoles ; IDPA : Identification, Diagnostic, Prospective, propositions
d¹Actions ; ISP : Institut de Stratégies Patrimoniales ; ITAVI : Institut
Technique de l¹Aviculture ; ITL : Institut Technique du Lin ; ITP : Institut
Technique du Porc ; ITV France : Institut Technique du Vin et de la Vigne ;
MARN : Mission d¹Appui à la gestion du Risque Nucléaire du MININT ; MININT :
Ministère de l¹Intérieur ; NRPB : National Radiological Protection Board ;
ONCFS : Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ; SOPEXA :
Conseil en marketing et communication alimentaire, spécialisé dans la
promotion des produits français en France et à l'international ; STRATEGY :
Sustainable Restoration and Long-Term Management of Contaminated Rural,
Urban and Industrial Ecosystems.

Commentaires Réseau "Sortir du nucléaire" :
Nous avons évoqué largement ce programme dans le texte. Il est néanmoins
intéressant de noter la présence en force des organisations de l'agriculture
productiviste et de différents ministères dont le Ministère de l'intérieur
 Annexe 4 : Ecouler des productions agricoles contaminées


d) Premiers entraînements en France, dans l'Aube

www.cc-pays-de-gex.fr/assoc/atsr-ri/c_grenoble/conf15.pdf
Association pour les techniques et les Sciences de Radioprotection
22ème Congrès - Grenoble - 6,7, et 8 octobre 2004
"Gestion d'une situation d'urgence radiologique"

ABSTRACT : Résultats du groupe de travail " Décontamination des sols et
chaîne alimentaire " mis en place par le Préfet de l¹Aube en 2002 ­ 2003
A la demande du Préfet de l¹Aube, différents groupes de travail se sont
intéressés aux conséquences et à la gestion d¹un accident nucléaire fictif
sur la centrale de Nogent-sur-Seine. Le groupe "Décontamination des sols et
chaîne alimentaire", animé par la Direction Départementale de l¹Agriculture
et de la Forêt et composé de représentants de la Direction Départementale
des Services Vétérinaires, de la Chambre Départementale d¹Agriculture et de
l¹Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a analysé les
conséquences d¹un accident fictif sur l¹agriculture locale afin d¹élaborer
des stratégies de gestion post-accidentelle des productions animales et
végétales contaminées et de réhabilitation de l¹espace agricole. Le scénario
d¹accident a été défini pour que les participants soient confrontés à un
large panel de problématiques :
-hypothèse d¹une contamination radioactive sur plusieurs dizaines de
kilomètres (contamination des départements de l¹Aube et de la Marne), le
pronostic initial d¹évolution possible de l¹accident conduisant à organiser
la mise à l¹abri des populations riveraines sur quelques kilomètres ;
-dépôt composé de radionucléides à vie courte (iode 131) et à vie plus
longue (césium 134 et 137) ;
-choix de dates d¹accident permettant de considérer les productions animales
et végétales dans des situations différentes (grandes cultures quasi à
maturité ou sols nus, cheptels au pâturage ou en stabulation).
Les critères décisionnels retenus pour l¹appréciation de la contamination
des productions agricoles et la délimitation des territoires concernés sont
les Niveaux Maximaux Admissibles (NMA) pour la commercialisation des denrées
alimentaires issus de la réglementation européenne. Sur cette base, le
calcul de la dispersion des rejets dans l¹atmosphère et des transferts aux
différentes productions agricoles a permis la visualisation cartographique
des zones affectées et le suivi, dans le temps, des niveaux de contamination
des différentes productions agricoles. Le croisement de ces informations
avec les données agricoles locales a permis d¹identifier la nature des
produits affectés et d¹estimer les quantités concernées.
Les contre-mesures étudiées pour les productions végétales (céréales,
oléo-protéagineux, betteraves, pommes de terres et vigne) sont de trois
types :
-celles applicables aux cultures présentes au moment du dépôt ;
-celles destinées à limiter la contamination du sol ;
-celles modifiant les transferts " sol-plante ".
Concernant les productions animales, deux types de productions ont été
envisagés : la filière "lait" et la filière "viande". Enfin, étant donné le
caractère rural de la zone potentiellement touchée par les rejets au cours
de l¹accident, ces travaux se sont également attachés à étudier les
stratégies pour certaines denrées alimentaires non commercialisables, telles
que les produits issus de la chasse, de la cueillette ou des jardins privés.

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