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<TITLE>LA DESINFORMATION NUCLEAIRE - VERSION 2 </TITLE>
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<B>La désinformation nucléaire<BR>
<I>Version 2 diffusée le 27 janvier 2005<BR>
</I><FONT COLOR="#800000"><BR>
<I>Précision : <BR>
Voici la seconde version du texte "La désinformation nucléaire" publié par le Réseau "Sortir du nucléaire". <BR>
La première version nécessitait quelques remaniements afin de préciser plusieurs questions. En particulier, il y a lieu de faire une réelle différence entre, d'une part, les programmes de désinformation du lobby nucléaire et, d'autre part, les instances de concertation officielle - un débat de la CNDP (Commission nationale du débat public) ou une CLI (Commission locale d'information) auxquelles il peut se révéler respectable de participer dans le cadre d'une stratégie soigneusement pesée et pensée. Par ailleurs, un des principaux objectifs de ce texte est bien d'alerter les associations sur la réalité des instances, initiatives, programmes auxquels elles peuvent être amenées à participer en toute bonne foi. <BR>
Enfin, cette seconde version de "La désinformation nucléaire" présente des éléments nouveaux comme, par exemple, la mise en lumière des raisons de la forte implication du lobby agro-productiviste dans les programmes "post-Tchernobyl" mis en place par le lobby nucléaire.<BR>
</I></FONT></B><BR>
Ce texte a pour but de faire connaître les programmes mis en ¦uvre par le lobby nucléaire pour :<BR>
- désamorcer les mobilisations contre l'enfouissement des déchets radioactifs et contre la construction de nouveaux réacteurs nucléaires (EPR, ITERŠ) ;<BR>
- cacher les conséquences réelles de la catastrophe de Tchernobyl mais aussi celles d'une éventuelle catastrophe en Europe de l'Ouest ;<BR>
Ce texte montre aussi comment le lobby agro-productiviste collabore avec le lobby nucléaire et les autorités dans le but d'écouler les productions agricoles contaminées par un accident nucléaire. De façon générale, ce texte montre comment les autorités et les différents lobbies se préparent soigneusement à l'éventualité d'un nouveau Tchernobyl au lieu de tout mettre en ¦uvre pour empêcher qu'un tel drame ne se produise.<BR>
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<B>LA MISSION GRANITE : FIN D'UNE EPOQUE "BENIE"<BR>
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Si vous ne voulez pas d'un site de stockage de déchets nucléaires près de chez vous, sachez qu'il existe des stratégies pour tenter d'obtenir en fin de compte votre accord. Ces stratégies concernent d'ailleurs globalement la façon dont se préparent aujourd¹hui tous les nouveaux investissements de l¹industrie nucléaire. <BR>
En effet, pendant des décennies, le pouvoir ne s¹est pas embarrassé de consultations et autres processus supposés démocratiques : les compagnies de CRS ont systématiquement réprimé les populations locales qui manifestaient leur refus et leurs colère. Aujourd¹hui, les données sont différentes : la diffusion de l'information et l'organisation de la mobilisation citoyenne peuvent se faire rapidement et efficacement sans grands moyens financiers, notamment grâce à Internet. Ensuite, dans les pays riches comme la France, les entreprises soignent particulièrement leur image dans l¹opinion, et préfèrent éviter de construire leurs installations à grand renfort de charges de CRS et de gaz lacrymogènes : ce qui est mauvais pour l¹image est mauvais pour les profits ! Cela ne signifie pas que les méthodes autoritaires et répressives ne sont plus utilisées (les faucheurs d'OGM en ont fait la triste expérience) mais, avant d'en arriver là, les multinationales et le pouvoir tentent de faire accepter leurs projets "en douceur", en particulier par la "concertation".<BR>
En France, l¹épopée de la "mission granite", au premier semestre 2000, marque certainement la fin d¹une époque "bénie" où le lobby nucléaire pouvait faire à peu près ce qu¹il voulait, sans se soucier des populations. Cette "mission", composée de trois hauts-fonctionnaires, était chargée d'étudier l'implantation possible dans un site granitique d'un "laboratoire souterrain" pour le stockage des déchets nucléaires. Quinze sites avaient été sélectionnés, dans l'Ouest et le Massif central. Dès le début de la mission, le 7 mars 2000, de nombreuses manifestations anti-nucléaires se sont déroulées dans les départements concernés, notamment en Mayenne où la "mission granite" a été symboliquement mais fermement reconduite jusqu'aux limites du département par de milliers de manifestants. Fait remarquable, attestant de la maturité citoyenne du mouvement, toutes les manifestations étaient organisées avec le mot d'ordre "<I>Les déchets nucléaire : ni ici, ni ailleurs</I>" battant en brèche les accusations de "nymbisme" autrement dit : "<I>Pas de ça chez moi mais, si c'est loin, alors ça va</I>" qui ont souvent adressées aux manifestants. <BR>
Dans un rapport publié fin juillet 2000, la "mission granite" reconnaissait son échec (voir annexe 1, document b). A priori, une belle victoire pour les opposants au nucléaire qui, dès le 27 janvier 2000 s'étaient procurés et avaient rendue publique la liste, alors confidentielle, des quinze sites pressentis (Voir communiqué du Réseau "Sortir du nucléaire", annexe 1, document a). Pourtant, en lisant avec attention le communiqué final de la "mission granite", on peut voir que le lobby nucléaire envisage déjà sa contre-attaque : "<I>Sur un sujet aussi complexe que la meilleure solution pour gérer des déchets radioactifs, il faut du temps et de la méthode pour arriver à une vision suffisamment partagée des recherches entreprises, des enjeux et des risques (Š) Une réflexion plus générale sera menée sur les conditions et les modalités de la concertation, ainsi que sur l'information de l'opinion</I>" <BR>
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<B>DE NOUVELLES METHODESŠ MAIS TOUJOURS POUR IMPOSER LE NUCLEAIRE AU BOUT DU COMPTE<BR>
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Dans le camp des pro-nucléaires, un personnage est bien placé pour analyser l'échec de la "mission granite". Il s'agit de Gilles Hériard-Dubreuil, directeur de "Mutadis consultant" : un cabinet fortement financé depuis des années par les industriels mais aussi l'argent public - pour travailler sur les façons de faire accepter le nucléaire. La participation de Mutadis à la "mission granite" était limitée mais d'une grande importance stratégique : il s'agissait d'organiser et d'animer un groupe de travail avec des associations. Gilles Hériard-Dubreuil est un véritable magicien : dans un contexte troublé extrêmement défavorable, il est parvenu à convaincre des associations de participer à son groupe de "concertation" (Voir annexe 1, document c), même si cela n'a heureusement pas suffit à changer le cours des choses.<BR>
M. Hériard-Dubreuil considère certainement que l'échec global de la "mission granite" conforte ses thèses. De 1997 à 1999, il a coordonné le programme européen Trustnet ( www.trustnetgovernance.com ; voir annexe 2) : un "<I>processus de réflexion collective concernant la gestion sociale des risques industriels, naturels et sanitaires en Europe</I>" qui a rassemblé "<I>quatre-vingt participants (fonctionnaires, chercheurs, industriels, associatifs)</I>"<I> </I>pour élaborer<I>, "le concept de <B>gouvernance des activités à risque</B>, et définir un modèle de décision reposant sur la construction d'une <B>confiance mutuelle</B></I>". <BR>
La revue "Environnement & Technique" de Janvier-Février 2000 (N° 193) a publié les premiers résultats du programme Trustnet sous le titre "<B><I>En débat : acceptabilité - Justifier le risque en justifiant l'activité (à risque)</I></B>". Ce que ce titre laisse craindre est confirmé dans le document : à aucun moment il n¹est question de remettre en cause l'existence de l¹activité à risque. L¹hypothèse que cette activité soit jugée trop dangereuse, et abandonnée, n¹est jamais évoquée. Le seul objectif est de parvenir, par des stratégies adaptées, à faire accepter cette activité par les populations, les associations, les élus : "<I>La construction collective d'une prise de décision autour d'une activité à risque <B>donne plus de chance à l'activité en question d'être durablement acceptée</B>" </I>ou encore<I> "L¹opérateur doit accepter d'aborder la justification de l'activité introduisant un risque pour ne pas se mettre dans une situation défensive : il augmente ainsi ses chances de parvenir à définir le risque et de rendre ainsi acceptable l'activité à risque." </I>Trustnet se met de toute évidence du côté des opérateurs auxquels elle apporte des conseils pour arriver à leurs fins, même lorsque l¹affaire est mal engagée : "<I>La construction collective d'une prise de décision permet aussi, dans certains cas, de débloquer des situations délicates." </I>Trustnet se propose même de faire gagner du temps (et donc de l¹argent) aux opérateurs en accélérant les opérations lorsque la situation le permet, en se rapprochant d¹un modèle de décision "<I>technocratique et autoritaire</I>", ce qui montre bien le peu de considération porté aux droits et libertés des populations concernées : <BR>
<I>"Le décideur peut désormais se référer à deux modèles de prise de décision : <BR>
- d'une part, le modèle technocratique et autoritaire (Trustnet définit le "<B>paradigme d'autorité</B>") utilisé autour des grands choix scientifiques et techniques depuis une cinquantaine d'années<BR>
- d'autre part le modèle de la concertation (Trustnet définit le "<B>paradigme de confiance mutuelle</B>") qui repose sur la mise en oeuvre d'une véritable démarche de concertation associant l'ensemble des acteurs concernés</I>."<BR>
Lorsqu'il n'est pas possible de passer en force, Trustnet conseille de construire alors une "<I>confiance mutuelle</I>". Celle-ci n¹est donc basée sur aucune sincérité de la part de l¹opérateur ou du décideur. Il s¹agit bel et bien de tromper les citoyens par la ruse : "<I>Chaque processus de décision est un dosage différent de ces deux modèles. Il appartient au décideur de définir, dans chaque cas de figure, le dosage le plus adapté au sujet et aux circonstances</I>". Est-il besoin d'en rajouter ?<BR>
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Citons aussi l' "Institut Européen de Cindyniques" (IEC ; www.cindynics.org ; voir annexe 2), sponsorisé par des poids lourds des industries à risques : EDF, Cogéma, Total, SNCF : "<I>Le mot grec <B>kindunos</B>, qui désigne le danger, a été proposé pour désigner une science émergente dans les industries suivantes : production d'électricité par le nucléaire, transport aérien, programmes spatiaux, grande chimie, grande métallurgie.</I>" (voir sur www.cindynics.org ). L'incontournable Gilles Heriard-Dubreuil, vice-président du comité scientifique de l'IEC, était président du comité de Programme d'un grand colloque, "<I>Activités à risques et démocratie : vers de nouvelles formes de gouvernance ?</I>" organisé par l'IEC à Paris les 17, 18 et 19 mars 2003, avec le parrainage de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). La clôture et la synthèse de ces travaux ont d'ailleurs été réalisées par le Président de l'OPECST, Claude Birraux, un des députés les plus engagésŠ dans la relance du nucléaire en France.<BR>
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<B>DES PROGRAMMES POUR FAIRE ACCEPTER LES DECHETS NUCLEAIRESŠ<BR>
</B><BR>
Un autre programme, le projet <B>COWAM</B> (Community Waste Management ; http://cowam.com ; voir annexe 2) a été mené de septembre 2000 à septembre 2003 sur le même thème de l' "acceptabilité", mais spécifiquement à propos des déchets nucléaires : "U<I>ne action concertée à l'échelle européenne soutenue par la Commission Européenne (DG Recherche) dont l'objectif est de développer des recommandations pratiques en vue d'améliorer la qualité des processus de décision en matière d'implantation et d'exploitation d'installations de gestion de déchets nucléaires</I>." Le secrétariat de Cowam est à nouveau assuré par le cabinet "<B>Mutadis consultant</B>" qui s'avère incontournable et dont le chiffre d'affaire doit être impressionnant, gonflé par notre argent, qu'il provienne de subventions publiques (il s'agit alors de nos impôts) ou des entreprises du lobby nucléaire (principalement nourries par nos factures d'électricité).<BR>
D'ailleurs, c'est encore <B>Mutadis</B> qui coordonne le projet <B>COWAM2</B> : "<I>La deuxième phase, dite "COWAM 2", va se dérouler entre 2004 et 2006 avec pour objectif de poursuivre l¹activité de réseau, <B>d¹élargir le champ des partenaires et d¹étudier les conditions de mise en ¦uvre de nouveaux modes de gouvernance en matière de gestion de déchets radioactifs</B>.. Huit groupes de travail pluri-institutionnels se répartiront les différents thèmes d¹étude. Ce projet représente un budget de 2,3 millions d'euros avec un financement pour moitié de la Commission européenne, et pour moitié de sponsors au niveau national et local (IRSN, EDF, CEA, ANDRA</I>)." (Gilles Hériard-Dubreuil, déclaration du 20 février 2003 à la CSPI (Commission Spéciale et Permanente d¹Information) près de l¹Etablissement COGEMA de La Hague ; cf www.commissionhague.unicaen.fr/cspi/reunion_20fevrier2003.htm ). <BR>
Jusqu'au Ministère de l'environnement (favorable au nucléaire depuis juin 2002), on ne cache pas l'espoir de voir "COWAM 2" déminer les mobilisations :"<I>Vote au Parlement en 2006, pour statuer sur le devenir des déchets nucléaires en France (...) De précédentes expériences<B>, comme l'échec de la "mission Granite"</B>, peuvent faire craindre des oppositions assez vives au moment de la prise de décision. A ce titre, il semble particulièrement intéressant de suivre les travaux effectués dans le cadre d'un projet de recherche européen, appelé <B>COWAM 2</B>, coordonné par l'institut <B>MUTADIS</B>. (...) Ce programme de recherche présente un mode de fonctionnement lui-même innovant, dans la mesure où il s'appuie <B>sur la participation d'un large cercle d'acteurs de la société civile</B>, porteurs d'enjeux, et concernés à divers titres par la gestion des déchets nucléaires. Ces acteurs participent à l'orientation des recherches, et seront conviés à l'évaluation de l'ensemble des résultats. On trouve dans ce "cercle extérieur" des représentants des communautés locales, des élus, et <B>des associations, ainsi que des experts en sciences humaines</B>, des experts techniques, et des acteurs traditionnels du secteur des déchets nucléaires (opérateurs, autorités nationales, producteurs de déchets).</I>" On voit bien ici l'importance fondamentale attachée à la présence d' "<B>acteurs extérieurs</B>", désignés aussi par le terme "<B>société civile</B>". A la limite, peu importe leur compétence, leur légitimité, leur représentativitéŠ C'est leur seule présence qui va permettre de faire passer le projet pour l'aboutissement d'un processus démocratique et non pour ce qu'il est : un crime contre la planète, contre les générations actuelles et futures. De toute évidence, les enseignements de l'échec de la "mission granite" ont été tirés. On pouvait s'y attendre : dans le compte-rendu officiel de la "mission", on trouve par exemple un document (voir ici : www.tchernoblaye.org/echec-granite.htm ) qui analyse en détail les raisons de l'échec de la mission. Désormais, le mouvement antinucléaire doit apprendre à se protéger et, certainement, à refuser de se laisser "ausculter" par les chercheurs qui étudient les mobilisations, l'acceptabilité du risque, les processus de "concertation".. Même s'ils ne sont pas menés pour ça, le fait est que de tels travaux peuvent être très utiles aux autorités et aux industrielsŠ<BR>
<BR>
<B>ŠET DES PROGRAMMES POUR FAIRE ACCEPTER LA CATASTROPHE NUCLEAIRE<BR>
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Le lobby nucléaire ne se contente pas d'étudier de très près les façons de faire accepter aux populations les futurs sites de déchets nucléaires. Le risque de catastrophe, en particulier nucléaire, est aussi décortiqué sous tous les angles. Et, bien entendu, quel "meilleur" exemple que Tchernobyl pour mener des études ? Problème : même si le nuage de Tchernobyl a traversé une grande partie de l'Europe, ce sont l'Ukraine et surtout la Biélorussie qui ont été les plus touchées. Or, c'est en Europe de l'Ouest, que le lobby nucléaire est le plus puissant, en particulier en France avec <B>EDF</B>, la <B>Cogéma</B> (désormais composante du groupe <B>Areva</B>), le Commissariat à l'énergie atomique (<B>CEA</B>), ou l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (<B>IRSN</B>). Qu'à cela ne tienne : ces quatre puissantes structures sont unies dans le <B>CEPN</B> ("<I>Centre d¹étude sur l¹évaluation de la protection dans le domaine nucléaire</I>" ; www.cepn.asso.fr ; voir annexe 2) qui leur sert de véritable cheval de Troie pour s'imposer partout où leurs intérêts sont en jeu. Bénéficiant d'une manne financière d'environ 2 millions d'euros par an, soutenu qui plus est par des financements publics, le <B>CEPN</B> a mis en ¦uvre plusieurs programmes <B>Ethos</B>, <B>Core</B>) dont la finalité dépasse l'entendement. Michel Fernex, Professeur honoraire à la Faculté de Médecine de Bâle (Suisse), a produit sur le sujet un excellent article dans le n°22 de Trait d¹union, revue de la Criirad.. Extrait : "<I>Le lobby nucléaire cherche à établir des directives en vue du prochain accident nucléaire qui serait inéluctable selon les experts. En cas d'accident, la priorité devrait être la réduction des dépenses. Ceci implique de considérer comme intangible le dogme de la non-nocivité des faibles doses de rayonnements ionisants. (...) Les responsables d'Ethos ont demandé au ministre biélorusse chargé des problèmes de Tchernobyl de se substituer à l'institut indépendant de radioprotection Belrad, dirigé par le Professeur V.B. Nesterenko, dont ils utilisaient les données de mesures depuis quelques années. La lettre du ministère, du 25.01.2001, communiquait en conséquence au directeur de Belrad, que la gestion d'une série de villages du district de Stolyn lui était enlevée au profit de Ethos-2, " conformément à la demande de ces derniers. "</I>" Michel Fernex ajoute "<I>Si les conséquences sanitaires de Tchernobyl étaient connues, elles mettraient fin au programme de développement nucléaire mondial</I>" (Politis, 13 décembre 2003).. Sans surprise, <B>Mutadis consultant</B> est le coordonnateur des programmes <B>Ethos et Core</B> qui, contrairement à ce que prétendent leurs promoteurs, n'ont rien d'humanitaires. En effet, la meilleure défense étant l'attaque, le lobby nucléaire met en ¦uvre ces programmes dans le but d'imposer dans l'opinion un certain nombre de contrevérités :<BR>
- les conséquences d'un désastre nucléaire seraient bien moins graves qu'on ne le pense généralement<BR>
- seule une petite zone géographique devrait être évacuée<BR>
- vivre en zone contaminée serait tout à fait possible<BR>
- consommer des produits contaminés ne serait pas dangereux (à condition tout de même de prendre quelques précautions !)<BR>
- la plupart des maladies dans les zones contaminées sont en réalitéŠ psychosomatiques ! Elles ne seraient pas dues à la radioactivité mais à un choc psychologique post-catastropheŠ<BR>
Sur ce dernier point, Francis Sorin, directeur du pôle information de la Société Française d¹Energie Nucléaire (la SFEN, qui regroupe plusieurs milliers de cadres de l'industrie nucléaire), explique sans plaisanter le 18 novembre 2004 dans l'Yonne Républicaine : "<I>L¹accident a été un drame pour les populations résidentes avec l¹apparition incontestable de pathologies notamment psychosomatiques avec troubles cardiaques, maladies digestives, anxiété.</I>"<BR>
L'affaire est claire : pour éviter sa disparition pourtant méritée, le lobby nucléaire empêche l'opinion publique de découvrir les conséquences réelles de la catastrophe de Tchernobyl. Pire, il se prépare à renouveler cette immense manipulation : si une catastrophe nucléaire se produit en France, le discours ne sera pas "<I>Nous avons eu tort, le nucléaire est vraiment trop dangereux, il faut programmer la fin la plus rapide de cette industrie</I>". Ce sera : "<I>Bien sûr, cet évènement est regrettable, mais la situation n'est pas si grave. Grâce aux études que nous avons menées après Tchernobyl, nous vous assurons que vous allez pouvoir continuer à vivre tout à fait normalement". <BR>
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</I><B>ENTRAINEMENT POUR UN TCHERNOBYL EN EUROPE DE L'OUEST ET EN PARTICULIER EN FRANCE<BR>
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Si vous pensez qu'il s'agit là d'un procès d'intention et que les gens du nucléaire n'oseront pas aller aussi loin dans le cynisme, sachez que vous vous trompez et que cette nouvelle étape de manipulation est déjà en marche, sous le nom de <B>SAGE</B> (<B><I>S</I></B><I>trategies <B>A</B>nd <B>G</B>uidance for establishing a practical radiation protection culture in <B>E</B>urope in case of long term radioactive contamination after a nuclear accident. </I>En français<I> </I>: "<I>Stratégies pour le développement d¹une culture de protection radiologique pratique en Europe en cas de contamination radioactive a long terme suite a un accident nucléaire</I>"). Sur le site Internet dédié (www.ec-sage.net), on peut lire "<I>A l'issue du Projet Ethos, la Commission Européenne a reconnu l¹intérêt d¹engager une réflexion sur les conditions et les moyens d¹application de la démarche <B>pour l¹Europe occidentale</B> et, à cette fin, soutient le projet Sage. Ce dernier vise à élaborer un cadre stratégique pour le développement d¹une culture de protection radiologique pratique en cas de contamination radioactive à long terme, aussi faible soit elle, suite à un accident nucléaire ou tout autre événement ayant entraîné une dispersion de radioactivité dans l¹environnement</I>." D'ailleurs, nous ne devrions pas tarder à découvrir comment vivre heureux en zone contaminée puisque "<I>Le CEPN organise les 14 et 15 Mars 2005 un séminaire européen intitulé "<B>Surveillance radiologique et culture pratique de radioprotection pour les populations habitant dans les territoires contaminés à long terme</B>", pour présenter les résultats du projet Sage</I>"<BR>
D'ailleurs, des "travaux pratiques" ont d'ores et déjà été mis en ¦uvre dans le département de l'Aube (voir ici : www.cc-pays-de-gex.fr/assoc/atsr-ri/c_grenoble/conf15.pdf ). Il faut dire que c'est un département quasiment colonisé par l'industrie nucléaire avec la centrale nucléaire de Nogent et surtout les sites de stockage des déchets nucléaires de Soulaines et de Morvilliers. Extraits : "<I>A la demande du Préfet de l¹Aube, différents groupes de travail se sont intéressés aux conséquences et à la gestion d¹un accident nucléaire fictif sur la centrale de Nogent-sur-Seine. Le groupe "<B>Décontamination des sols et chaîne alimentaire</B>", animé par la Direction Départementale de l¹Agriculture et de la Forêt et composé de représentants de la Direction Départementale des Services Vétérinaires, de la Chambre Départementale d¹Agriculture et de l¹Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a analysé les conséquences d¹un accident fictif sur l¹agriculture locale afin d¹élaborer des stratégies de gestion post-accidentelle des productions animales et végétales contaminées et de réhabilitation de l¹espace agricole</I>." (Voir document complet en annexe 4). Si vous pensez qu'il n'est pas inutile de repérer les productions contaminées si c'est pour empêcher leur consommation, sachez que ce n'est pas vraiment l'objectif des autorités et de leurs partenairesŠ<BR>
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<B>ECOULER LES PRODUCTIONS AGRICOLES CONTAMINEES<BR>
</B><BR>
Il est tout à fait intéressant de noter que le lobby agro-productiviste, en particulier le lobby des grands céréaliers français, est présent dès le lancement du programme Ethos, par l'intermédiaire de <I>l¹Institut National d¹Agronomie de Paris-Grignon (INAPG</I>), vite rejoint par l'association <B>Sols et civilisation</B> : "<I>La deuxième phase du projet (2000-2001), co-financée par la Commission Européenne, le Ministère Suisse des Affaires Etrangères, l¹Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, l'association Sol et Civilisation</I>, <I>ainsi qu' Electricité de France et COGEMA</I>" (www.cepn.asso.fr/fr/ethos.html ). <BR>
<B>Sol et civilisation</B> est une émanation des grandes structures agro-productivistes, fortement liée à la FNSEA. (voir ici : www.soletcivilisation.fr ). D'ailleurs, le programme <B>Core</B> a été rejoint par le groupe <B>FERT</B> (Formation, Épanouissement, Renouveau de la Terre), dirigée par Gérard de Caffarelli, ancien président de la FNSEA, et dont le Directeur du développement est un dénommé Michel Mollard, ingénieur Agronome àŠ l'INAPG. Sur le site web www.fert.fr, on peut lire que "<I>FERT s'appuie sur les ressources humaines du groupe <B>Les Céréaliers de France</B> (Š) FERT confie la gestion technique des projets qu'elle appuie à sa filiale FERTILE, S.A. au capital de 7.500.000 FRF, principaux actionnaires : FERT, UNIGRAINS, Sol et Civilisation</I>." Ces riches structures imposent en France l'agriculture productiviste, extrêmement polluante, fortement subventionnée et exportatrice (entre autre au détriment des productions locales des pays du Sud). Elles ne cachent par ailleurs pas leur soutien aux OGM (voir annexe 4) dont la problématique est fortement comparable à celle du nucléaire. <BR>
Mais cette analogie ne suffit pas à expliquer que le lobby de l'agriculture productiviste prenne la peine (et l'argent) de financer et participer à différents programmes comme Ethos ou Core. Cet engagement semble clairement lié au problème de l'écoulement des productions agricoles contaminées en cas d'accident nucléaire en Europe de l'Ouest et particulièrement en France. D'ailleurs, comme par hasard, Core décrète que l'on peut consommer des produitscontaminés à condition de prendre quelques précautionsŠ et surtout de nier les graves conséquences sur la santé de la contamination (ingestion de particules radioactives). Ainsi, sur son site web, FERT valorise sa participation à Core "<I>depuis 2001</I>" et explique :"<I>Le programme d'amélioration de la qualité radiologique et de l'économie de la production de pommes de terre dans les territoires contaminés (Š) a permis de diffuser des techniques qui ont contribué à l'amélioration de la qualité radiologique de 25 à 30% et à un accroissement des rendements de 250%</I>." Bon appétit : vous reprendrez bien un peu de ces aliments contaminés à "seulement" 70%. Et vous en reprendrez bien 2,5 fois plus : c'est fou ce que ça pousse bien en zone contaminée ! Par ailleurs, sur le site web de l'IRSN on peut lire : "<I>En Ukraine, sur la plus grande partie des territoires contaminés, les entreprises agricoles et les particuliers produisent des produits alimentaires conformes aux normes en vigueur depuis le 25 juin 1997 (pour le 137Cs : 100 Bq/l pour les produits laitiers, 200 Bq/kg pour la viande, 20 Bq/kg pour les pommes de terre et le pain).</I>" (Voir annexe 4). Le même texte explique que seuls 90 000 hectares sont exclus de toute production agricole alors qu'il y a au moins 8 millions d'hectares de terres contaminées. A peine 1% des terres contaminées sont donc exclues de production agricole. Voilà un rapport qui doit convenir aux grands producteurs agricoles dans l'hypothèse d'un accident nucléaire en France. D'ailleurs, dès 1998, Ethos avait publié un album poétique de photos en couleurs sur papier glacé, montrant des paysans intemporels aux prises avec un "monde nouveau". La publication de propagande se terminait par cette phrase : <I>"...vivre sous Tchernobyl, c'est réapprendre à vivre, à vivre autrement, intégrer au quotidien la présence de la radioactivité comme composante nouvelle de l'existence...</I>"<BR>
Mais, peut-être doutez encore d'une aussi machiavélique motivation à participer aux programmes sur les conséquences de Tchernobyl. Après tout, peut-être est-ce simplement une démarche humanisteŠ Alors prenez connaissance de <B>Farming</B> (<B>F</B>ood and <B>A</B>griculture <B>R</B>estoration <B>M</B>anagement <B>I</B>nvolving <B>N</B>etworked <B>G</B>roups ; www.ec-farming.net ). Il s'agit d'un programme financé par la commission européenne dont l'objectif est de mettre en place "<I>un groupe de travail qui, <B>en cas d¹accident nucléaire affectant l¹agriculture</B>, l¹alimentation et la vie rurale <B>en France</B>, pourrait fournir des données pour des décisions stratégiques</I>", mais aussi de travailler sur "<I>deux problèmes clé : la gestion des produits alimentaires contaminés après un accident ; et les stratégies pour un retour des territoires à la production agricole tout en minimisant les quantités de déchets générés</I>". Ces "déchets", ce sont bien les productions agricoles contaminées. Il s'agit d'en "minimiser" la quantitéŠ en décrétant que la plus grande part de ces productions peut être consommée. Voir ici : www.ec-farming.net/stakeholderpage/french_stake ; cliquer sur "Prisentation de Farming" (sic !)<BR>
Rappelons que le Pr Bandajevski, qui a mené des recherches en Biélorussie montrant les conséquences dramatiques de l'ingestion de produits contaminés (même faiblement) par le césium, a été condamné en juin 2001 à 8 ans de réclusion, ce qui n'empêche pas les membres du programme Core de coopérer "fructueusement" avec les autorités de la dictature Biélorusse. Notons encore que l'INAPG participe à Farming par l'intermédiaire de plusieurs responsables dont Henry OllagnonŠ déjà engagé dans Core ! D'ailleurs, l'INAPG revendique la connexion entre ces différents programmes : "<I>INAPG, contractor/ in charge of the French Farming group, was then relied on its experiences within the framework of the projects towards the "rehabilitation of the living conditions in the contaminated territories of Belarus following the accident of Tchernobyl" (projects Ethos 1 and 2, then project Core)</I>" et avoue l'implication de la FNSEA, des grands producteurs de lait et du lobby nucléaire dont l'incontournable CEPN : "<I>This process, for which the ISP/INAPG played the role of facilitor, joined together, in addition to the French farmers national association (FNSEA), the National Milk Producers Federation (FNPL), the Nuclear Protection Evaluation Centre (CEPN) and the Institute for Radiological Protection and Nuclear Safety (IRSN), ten institutes and technical national centers for agriculture.</I>"<BR>
Enfin, notons que la liste des participants français au programme Farming est édifiante (Voir ici : www.ec-farming.net/stakeholderpage/french_stake ; cliquer sur "Farming-D16 French report"). On trouve des représentants :<BR>
- du lobby agro-productiviste : FNSEA, INAPG, Sol et Civilisation, mais aussi la Sopexa (www.e-sopexa.com/francais/index.html), une structure spécialisée dansŠl'<B>exportation des production agricoles françaises </B>! ; (Voir annexe 4)<BR>
- du lobby nucléaire (CEPN, IRSN) ;<BR>
- de l¹Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) qui se prépare à cautionner la consommation de produits contaminés<BR>
- et bien sûr de l'Etat avec le ministère de l'agriculture mais aussi les ministèresŠ de l'Intérieur et de la Défense. <BR>
La présence de ces derniers confirme les craintes émises par diverses associations lors de la parution le 8 septembre 2003 d'un décret présidentiel "<I>portant création du comité interministériel aux crises nucléaires ou radiologiques</I>", attribuant un rôle prépondérant au Secrétaire général de la défense nationale. En cas d'accident nucléaire, il ne fera sûrement pas bon être antinucléaire et tenter d'informer la population du danger de consommer des produits contaminés, même faiblement.<BR>
<BR>
<B>REPERER ET ETUDIER DE PRES LES OPPOSANTSŠ<BR>
</B><BR>
Nous avons vu que, en cas de catastrophe nucléaire, les militants antinucléaires peuvent légitimement craindre pour leur liberté d'action et d'expression, et peut-être même pour leur liberté tout court. Cependant, ce n'est pas seulement dans cette hypothèse ultime qu'ils doivent se méfier. Ainsi, d'une certaine façon, la "mission granite" n'est pas un échec total pour le lobby nucléaire qui a décidé d'en tirer tous les enseignements. Après coup, la mobilisation des opposants a été décortiquée jusque dans les moindres détails. Les apparitions dans les médias des opposants, de chaque porte-parole ou représentant associatif, ont été minutées, décortiquées en détail, classées par registre. Un travail dont l'aspect titanesque montre bien l'importance qui lui est donnée par le lobby nucléaire.<BR>
Mais, bien entendu, l'intérêt pour les entreprises et les autorités est de repérer les opposants le plus tôt possible, et si possible <B>avant le début du processus de "concertation"</B>. Ainsi, la FNTP (Fédération nationale des travaux publics) vient d'éditer une brochure très complète sur la façon de mener et réussir une "concertation". (Voir ici : www.fntp.fr/publications/guide-collectivite.pdf ) Dans cette brochure, on peut lire : "<B><I>Identifier les acteurs "à risque". </I></B><I>Sur les dossiers "sensibles", les maîtres d¹ouvrage s¹adjoignent parfois les services d¹un <B>sociologue</B> afin d¹identifier, de repérer, en amont de la démarche, l¹ensemble des acteurs susceptibles de prendre part à la discussion, notamment ceux qui pourraient se révéler des opposants". </I>Il ne s'agit bien sûr pas pour nous d'accuser de façon générale les chercheurs, mais ceux-ci doivent néanmoins se méfier de l'instrumentalisation dont ils peuvent faire l'objet. Certains doivent s'interroger sur l'abondance, l'origine, et les objectifs des financements de leurs travaux : il est normal de se poser des questions si, avant la mise en ¦uvre d'un projet, une entreprise propose d'importants moyens pour identifier les "acteurs à risque". Quant aux associations, elles doivent réfléchir à la finalité des sollicitations qui leur sont faites avant de répondre à des chercheurs souhaitant étudier les mobilisations citoyennes.<BR>
Par ailleurs, il est important de savoir que le lobby nucléaire tente par diverses méthodes de diviser les opposants. Ainsi, en 2004, les fameux <B>Gilles Hériard-Dubreuil</B> et <B>Henry Ollagon</B> ont réussi à se "glisser" dans un livre sur Tchernobyl, témoignant ainsi aux côtés de militants antinucléaires estimés. Cela pouvait éventuellement se comprendre si l'ouvrage avait clairement présenté un "face à face" entre opposants et défenseurs du nucléaire. Mais il est véritablement problématique que le directeur de Mutadis puisse passer pour un philanthrope venant en aide aux victimes de la catastrophe de Tchernobyl dont, par ailleurs, il minimise méthodiquement les conséquences à travers les programmes Ethos, Core, Sage. De plus, lorsqu'il présentera les résultats du projet Cowam2 sur la meilleure façon de faire accepter un site de déchets nucléaires, rien n'empêchera M. Hériard-Dubreuil, pour crédibiliser ses propositions et repousser toute accusation, de rappeler qu'il travaille "<I>avec la société civile</I>" sur la question de Tchernobyl.<BR>
<BR>
<B>MANIPULER ET INSTRUMENTALISER DES ASSOCIATIONS<BR>
</B><BR>
C'est bel et bien le lobby nucléaire, par l'intermédiaire du CEPN et de Mutadis, qui est à l'origine des programmes de désinformation "post-Tchernobyl", à commencer par le premier d'entre eux, Ethos. En voici la preuve. Sur le site web du CEPN, on peut lire : "<I>Le projet Ethos a été mis en ¦uvre par une équipe de recherche impliquant quatre organismes scientifiques : le Centre d¹étude sur l¹Evaluation de la Protection dans le domaine Nucléaire (<B>CEPN)</B>, l¹Institut National d¹Agronomie de Paris-Grignon (<B>INAPG)</B>, l¹Université de Technologie de Compiègne (<B>UTC)</B> et le groupe d¹étude <B>Mutadis</B> (gestion sociale du risque) qui assurait la coordination scientifique.</I>" (www.cepn.asso.fr/fr/ethos.html ). L¹Université de Technologie de Compiègne (UTC<B>)</B> a clairement été recrutée par Mutadis : "<I>Nous avons été contactés par Gilles Hériard-Dubreuil, directeur de Mutadis Consultants, spécialiste dans la gestion des risques qui étudiait depuis 1986 les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, pour participer à une mission de trois ans dans les territoires contaminés</I>" (www.utc.fr/evenements/utc-infos/n1107.pdf ). Nous n'avons pu trouver d'information sur les conditions exacte de l'arrivée de l'INAPG dans Ethos, mais il apparaît clairement que ce sont le CEPN et Mutadis qui sont à l'origine de tout. Par contre, ces structures ont inlassablement travaillé à l'intégration continue de nouveaux partenaires d'horizons divers (associations, médecins, ONG, établissements scolaires, etc.). <BR>
Ainsi, peu à peu, Ethos et Core n'apparaissent plus comme l'émanation du lobby nucléaire mais comme des programmes pluridisciplinaires, humanitaires et humanistes. Le fin du fin a été atteint à partir de la fin 2004 : des conférences de présentation du programme Core sont maintenant animées par les seules associations ou organismes "de la société civile": le lobby nucléaire n'a même plus besoin de se déplacer ni d'apparaître, ce qui éveillerait légitimement les soupçons. Les documents diffusés comportent simplement, parmi une longue liste, le sigle CEPN dont presque personne ne sait qui il cache. Ainsi, le 26 novembre 2004 à Bordeaux, une conférence intitulée "Tchernobyl et les villages oubliés" a été organisée et présentée par des associations participant au programme Core qui a été évoqué et vanté avec insistance, sans que jamais la responsabilité totale de l'industrie nucléaire, ni même sa présence dans ce programme ne soit évoquée. Cet "oubli" a été rectifié par des militants antinucléaires qui ont pu se rendre à cette conférence, mais on peut légitimement craindre que le subterfuge ne fonctionne en d'autres occasions. <BR>
Notons aussi le rôle que joue le ministère des affaires étrangères de Suisse, qui a intégré Ethos et Core et les subventionne : questionnés sur leur présence dans ces programmes, plusieurs associations et organismes jurent qu'ils sont invités et financés par ce ministère Suisse et qu'ils n'ont aucun lien avec le lobby nucléaire. Pourtant, nous savons par exemple que "<I>la deuxième phase du projet Ethos (2000-2001) a été co-financée par la Commission Européenne, le Ministère Suisse des Affaires Etrangères, l¹Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, l'association Sol et Civilisation, ainsi qu'EDF et COGEMA</I>." (cf www.cepn.asso.fr/fr/ethos.html). Ces différentes structures sont bel et bien unies dans la mise en ¦uvre de leurs projets et il est un peu trop facile de ne prétendre être invité que par les Suisses. C'est par exemple le cas de l'association "Patrimoine sans frontière", organisatrice principale de la conférence de Bordeaux, dont la présidente a justement tenu ce discours qu'il est encore plus légitime de mettre en doute lorsqu'on lit le compte-rendu de l'AG 2004 de cette association. Extraits :<BR>
<I>- arrivée d'Amelia V.K, juriste et spécialiste du droit du nucléaire, anciennement en poste à l'OCDE<BR>
- Nadzeya Y. a été chargée du suivi du projet Core depuis avril 2003<BR>
- arrivée de Guillaume K., en poste depuis le 1er février 2004. Ce dernier était précédemment Chargé de mission près de l'Ambassade de France en Biélorussie, ce qui lui a valu de suivre de très près la mise en place du programme Core pour le compte du ministère des Affaires étrangères.<BR>
</I>On ne peut être qu'étonné par la présence d'une experte du droit du nucléaire, mais aussi par les capacités d'une modeste association à salarier de tels spécialistes. Quant au fait de ne pas avoir de rapport avec le lobby nucléaire, il suffit de vérifier sur le site web de Core que la Présidente de Patrimoine sans frontière co-anime directement un sous-programmeŠ <B>avec le CEPN. </B>(Voir ici : http://www.core-chernobyl.org/eng/projects/topicalprojects/culture/radikulture).<BR>
Enfin, le lobby nucléaire a atteint son objectif principal : il ne ressort <B>jamais</B> des programmes Core et Ethos que la sortie du nucléaire serait, ne serait-ce que sous forme d'hypothèse, un bon moyen pour éviter une nouvelle catastrophe nucléaire. Le discours qui est tenu est que, quoi que l'on en pense, le nucléaire est là et qu'il faut faire avec. Que le risque nucléaire est là et qu'il faut l'accepter. Que la catastrophe nucléaire est possible, voire probableŠ et donc qu'il faut s'y préparer !<BR>
<BR>
<B>FAUT-IL SE PREPARER À LA CATASTROPHE NUCLEAIREŠ OU BIEN EMPECHER QU'ELLE NE SURVIENNE ?<BR>
</B><BR>
On nous dit que le danger est là et qu'il n'est pas inutile de se préparer au pire. A cette remarque qui peut sembler de bon sens, nous répondons plusieurs choses :<BR>
- l'expérience montre que rien ne peut vraiment limiter les conséquences d'une catastrophe nucléaire. La mise en ¦uvres de programmes comme Sage et Farming pourra certainement sauver des intérêts économiques, industriels, politiques. Mais cela ne protègera en rien les populations. Que faire contre un nuage comme celui de Tchernobyl ? <BR>
- des questions fondamentales ne reçoivent jamais de réponse : à Tchernobyl, 800 000 liquidateurs se sont sacrifiés pour stopper la catastrophe. Qui ira si une nouvelle catastrophe nucléaire se produit ? Par ailleurs, comment évacuer des millions de personnes ? Et où les évacuer ?<BR>
- les programmes de "réhabilitation" des zones contaminées reposent sur deux graves mensonges : d'abord, il existerait un seuil en dessous duquel une dose de radioactivité ne serait pas dangereuse. Or, un tel seuil n'a jamais été démontré. Ensuite, l'ingestion de particules radioactives, c'est-à-dire la contamination, ne serait pas particulièrement grave. Or, nous l'avons déjà mentionné, le Pr biélorusse Bandajewski a démontré exactement le contraire auprès des enfants vivant dans les zones contaminées.. Ces enfants sont atteints de maladies qui n'affectent normalement que des personnes âgées (foie, c¦ur, rhumatismes, etc.), leurs organes étant gravement endommagés par le césium ingéré.<BR>
- pire : il existe des dizaines de produits de fission contenus dans un nuage de type Tchernobyl. On sait bien qu'ils sont radioactifs mais la plupart sont des éléments artificiels dont on ne connaît pas le comportement chimique dans l'organisme et les effets en cas d'ingestion. Pour le Césium, Bandjevski a commencé à montrer que les conséquences sont graves. Qu'en est-il de l'américium ? De l'actinium ? Du Neptunium ? Etc. De fait, prétendre qu'on peut tolérer ces produits dans l'alimentation tant humaine qu'animale, même en quantité limités, sans en avoir mesuré les conséquences n'est ni plus ni moins qu'un crime. On pourrait même parler d'empoisonnement avec préméditation, comme dans l'affaire du sang contaminé.<BR>
- de fait, les distributions de pastilles d'iode sont dérisoires : elles ne protègent que de l'Iode radioactif et encore, dans certaines conditions précises qui risquent bien de ne pas être respectées en situation de panique. Mais les pastilles d'iode ne protègent en rien de tous les autres produits. Pastilles ou non, les personnes situées à proximité de l'accident nucléaire mourront en quelques heures ou quelques jours, et de millions d'autres seront touchées. Les distributions de pastilles servent surtout à abuser les citoyens en leurs faisant croire qu'ils sont protégés.<BR>
- c'est la même chose pour les exercices et autres simulations d'accident sont ridicules : un nuage radioactif restera-t-il dans le périmètre de 10 kilomètres concerné par les exercices officiels alors que celui de Tchernobyl a, lui, traversé toute l'EuropeŠ Il est clair que rien ne se passera comme prévu en cas de véritable catastrophe : les exercices ne peuvent reproduire les réactions de panique. La majorité des gens auront la réaction naturelle de tenter de s'échapper en voiture avec leur famille. Imaginez-vous dans un embouteillage gigantesque, et le nuage radioactif qui arrive...<BR>
- enfin, nous considérons qu'il est choquant, scandaleux, inhumain et criminel de se positionner dans l'hypothèse du désastre nucléaire. La seule chose sérieuse à faire est d'éviter par tous les moyens qu'un nouveau Tchernobyl ne se produise. Et la seule solution réelle est de fermer au plus vite toutes les installations nucléaires. Cela ne fera d'ailleurs pas disparaître tous les problèmes, en en particulier pas les déchets radioactifs, mais ce sera déjà un grand progrès pour la planète et pour l'humanité.<BR>
<BR>
<BR>
<B>Conclusion<BR>
</B>Dans les mois à venir, le lobby nucléaire va tenter d'imposer plusieurs projets indispensable à sa perpétuation : l'enfouissement des déchets nucléaires (à Bure dans la Meuse, pour imposer comme en Finlande l'idée que la question des déchets "haute activité vie longue" est réglée) ; un ou plusieurs réacteurs nucléaires EPR dont une tête de série à Flamanville (Basse-Normandie) ; une nouvelle usine de production du combustible nucléaire (usine Georges Besse 2, en remplacement de la première, vieillissante, située à Pierrelatte dans la Drôme). Parallèlement, les centrales nucléaires actuelles sont vieillissantes alors que les budgets de maintenance subissent d'importantes restrictions budgétaires : les risques d'accident nucléaire, voire même de catastrophe, n'ont jamais été aussi élevés. Le lobby nucléaire (Etat, multinationales comme EDF ex-service public et Areva) est prêt à utiliser toutes les méthodes pour arriver à ses fins mais aussi pour survivre à un nouveau Tchernobyl.<BR>
Pour ne pas que l'irréparable se produise, il faut déjouer les pièges tendus par le lobby nucléaire et organiser la résistance citoyenne, en ne perdant pas de vue que le colosse nucléaire que nous avons face à nous a des pieds d'argile. A l'échelle mondiale, l'heure de vérité approche : plus le pétrole deviendra cher, et plus apparaîtra l'incapacité du nucléaire à représenter une alternative. En effet, les réserves planétaires d'uranium le combustible qui "nourrit" les réacteurs nucléaires seront épuisées vers 2050, et bien plus tôt encore en cas d'augmentation du nombre de réacteurs nucléaires sur la planète. Aucun "miracle" ne permettra à l'industrie nucléaire d'éviter cette fin inéluctable : après l'échec criant de Superphénix, la filière du retraitement des déchets montre son incapacité à relever le défiŠ tout en démultipliant les risques.<BR>
Le nucléaire, manifestement incapable "sauver" l'humanité du réchauffement climatique et de la montée du prix du pétrole, va redevenir aux yeux de l'opinion ce qu'il n'a jamais cessé d'être à nos yeux : une industrie injustifiable qui doit disparaître au plus vite.<BR>
<BR>
<B>Le Réseau "Sortir du nucléaire" Janvier 2005<BR>
<BR>
</B><I>NB : Après la publication de la première version de "La désinformation nucléaire", un certain nombre d'associations membres du Réseau "Sortir du nucléaire" ont reçu une "réponse" du cabinet Mutadis, qui assure le secrétariat ou la "coordination scientifique" de divers programmes du lobby nucléaire dont il prétend pourtant être totalement indépendant. Nous ne reviendrons pas sur cette réponse, tant les éléments apportés dans "La désinformation nucléaire" sont édifiants mais nous nous contenterons néanmoins d'apporter deux précisions : <BR>
- La "démocratie participative" a pour caractéristique principale que se sont les citoyens qui prennent les décisions au bout du compte. Or, ce n'est jamais le cas dans les "concertations" concernant le nucléaire, qui n'ont donc rien à voir avec une quelconque forme de "démocratie participative".<BR>
- L'Etat français et l'Union européenne (en particulier à travers le traité Euratom) dépensent beaucoup d'argent - notre argent ! - dans la promotion et la mise en ¦uvre du nucléaire. Il est donc proprement ridicule de prétendre être indépendant du lobby nucléaire sous prétexte de recevoir aussi de l'argent issu des budgets publics et d'ailleurs attribué à dessein pour soutenir les projets de l'industrie nucléaire.<BR>
-------------------------------------------------------------<BR>
</I><B> Annexe 1 L'échec de la "mission granite" <BR>
<BR>
Document a) Une victoire du mouvement antinucléaire<BR>
<BR>
Communiqué du Réseau "Sortir du nucléaire"<BR>
<BR>
</B>Communiqué du Réseau "Sortir du nucléaire" révélant la liste des quinze sites pressentis. Ce communiqué a été diffusé à toutes les associations concernées, mais a aussi été repris par de nombreux médias. Grâce à cette initiative les associations et populations locales ont eu le temps de s'organiser en prévision de la venue de la "mission granite".<BR>
<BR>
<B>Information exclusive</B> - <B>Communiqué de presse du 27 janvier 2000</B> <BR>
<B>15 sites granitiques potentiels</B> <B>pour un "laboratoire" prélude à l'installation d'un centre d'enfouissement des déchets nucléaires hautement radioactifs :</B> <B>qu'en pensent les populations ?</B> <BR>
Le Réseau "Sortir du nucléaire" (fédération de 487 associations basée à Lyon) a pu récupérer la liste et les cartes détaillées, jusqu'ici confidentielles (1), des 15 sites potentiels pour l'implantation d'un pseudo "laboratoire" prélude à l'installation d'un centre d'enfouissement des déchets nucléaires à haute activité et à vie longue dans un sous-sol granitique. Ces informations, retenues depuis plusieurs semaines, n'ont pas encore été communiquées aux communes concernées. Une mission de concertation collégiale avait été mandatée par le gouvernement pour travailler sur cette question et rien ne devait être dévoilé au minimum avant la mi février 2000. <BR>
Les 15 sites potentiels sélectionnés par l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) sont : <BR>
<BR>
Le Finistère (canton de Huelgoat), les Cotes d'Armor (cantons de Plouaret, Quintin, Dinan), l'Orne (canton de Athis), la Mayenne (canton d'Izé), la Vienne (canton de St Barbant Port-de-Salle), la Haute Vienne (canton d'Auriat), la Creuse (canton de Crocq-Sernöel), la Corrèze (canton de St Julien Le Vendornois), le Cantal (canton de Glénat), l'Aveyron (canton de Sanvensa), la Dordogne (canton de Piegut-Pluviers), la Vendée (canton d'Avrillé), les Deux-Sèvres (canton de Neuvy-Boin). <BR>
<BR>
Après l'autorisation, en août 99, d'un site destiné à préparer un stockage en grande profondeur à Bure (site acheté aux élus de la Meuse à coup de millions); après l'accident du Blayais sur lequel la lumière est loin d'être faite, le gouvernement a lancé une mission de recherche d'un second "labo" d'enfouissement dans un site granitique, malgré une opinion publique réticente aux projets de stockage de déchets radioactifs. La masse et la toxicité des déchets radioactifs s'accumulant, il s'agit toujours pour l'industrie nucléaire de les cacher et de rendre présentable à l'opinion publique un nucléaire propre et exportable. Il s'agit également de préparer cette opinion à l'allongement de la durée de vie des réacteurs existants ainsi qu'au renouvellement du parc des centrales nucléaires. <BR>
Les populations des sites granitiques doivent d'abord compter sur elles-mêmes, comme l'on déjà fait celles des départements concernés depuis dix ans, en s'opposant aux projets d'enfouissement. <BR>
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", la méthode de mystification de l'ANDRA a été bien rodée : <BR>
- convaincre d'abord les élus et les "décideurs" du bien fondé économique du projet de "labo", <BR>
- faire miroiter une manne financière importante et acheter le silence des populations, <BR>
- limiter la consultation au minimum, <BR>
- et enfin imposer une prise de décision rapide des conseils généraux et municipaux en les mettant en concurrence. <BR>
La volonté du lobby nucléaire d'enfouir définitivement les déchets radioactifs n'a d'égal que la volonté des nucléocrates d'escamoter le débat démocratique sur les choix énergétiques nationaux et sur la sortie du nucléaire. <BR>
Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les populations à refuser les projets de "laboratoires" d'enfouissement et à interpeller les élus. La seule solution pour les déchets radioactifs, c'est d'arrêter d'en produire en sortant au plus vite du nucléaire. <BR>
(1) Cartes détaillées sur simple demande au 04 78 28 29 22<BR>
<BR>
<B> Annexe 1 L'échec de la "mission granite" <BR>
<BR>
Document b) Dépêche AFP <BR>
<BR>
Laboratoire souterrain: la "mission granite" reconnaît son échec<BR>
PARIS, 28 juil 2000 (AFP) -</B> Les trois sages nommés par le gouvernement pour étudier l'implantation éventuelle d'un laboratoire souterrain sur le stockage des déchets radioactifs reconnaissent leur échec et expliquent qu'ils se sont heurtés à "un refus pur et simple de la concertation", dans un rapport publié jeudi. <BR>
La mission était chargée d'étudier l'implantation éventuelle d'un laboratoire souterrain dans un site granitique. Quinze sites avaient été sélectionnés, dans l'Ouest et le Massif central. Depuis le début de la mission, le 7 mars, de nombreuses manifestations anti-nucléaires se sont déroulées dans les départements concernés, notamment en Mayenne où les trois hauts-fonctionnaires de la "mission granite" ont été symboliquement expulsés jusqu'aux limites du département. <BR>
"La concertation voulue par le parlement et mise en oeuvre par le gouvernement avec la création de la mission n'a pas été comprise. Elle s'est souvent heurtée à un refus de discuter", souligne le rapport remis jeudi aux trois ministres concernés (environnement, recherche et industrie). Sur seize départements envisagés, quinze ont dit leur refus du laboratoire et un a refusé de recevoir la mission. <BR>
Selon les trois hauts-fonctionnaires, "deux motifs principaux expliquent ce refus pur et simple de la concertation": d'une part l'action des opposants au nucléaire qui veulent démontrer qu'il n'y pas de solution au problème des déchets et qu'il faut renoncer à ce type d'énergie; d'autre part, le fait que "la solution du stockage en profondeur a semblé déjà acquise et avoir les faveurs de l'Etat". <BR>
La mission regrette également que la solution du stockage géologique soit perçue comme une dissimulation des déchets --"une gestion par l'oubli"--, sans que le moindre élément de comparaison soit avancé avec les autres modes de gestion. <BR>
Une gageure - La mission relève également qu'en tête des arguments avancés pour dire non au projet figure le problème d'image de la région, notamment sur les plans touristique et agricole. Pourtant, sur quatre sites examinés et sur lesquels figurent d'importantes installations nucléaires (La Hague, Bure, Chinon et Soulaines), "aucun impact négatif durable et mesurable n'a été enregistré sur l'activité agricole ou touristique", selon la mission. <BR>
En filigrane, les trois sages se montrent critiques sur la façon dont cette mission leur a été confiée. "Nous avons la conviction, écrivent-ils, que sur un sujet aussi complexe que la meilleure solution pour gérer des déchets radioactifs, il faut du temps et de la méthode pour arriver à une vision suffisamment partagée des recherches entreprises, des enjeux et des risques". La mission estime également "qu'engager une procédure lourde (de concertation) sur quinze sites est une gageure", et qu'il vaudrait mieux, "après des contacts préalables, n'engager la phase de concertation que sur quelques sites". <BR>
De leur côté, les trois ministres auxquels a été remis ce rapport "réaffirment l'attachement du gouvernement à toutes les voies de recherche" sur les déchets nucléaires, notamment sur le "stockage réversible en profondeur sur deux sites géologiques différents". Un laboratoire est en cours de construction sur un site argileux, à Bure (Meuse). Un deuxième site reste donc à trouver pour mener des recherches dans le granite. <BR>
"Une réflexion plus générale sera menée sur les conditions et les modalités de la concertation, ainsi que sur l'information de l'opinion", conclut le communiqué.<BR>
<BR>
<B>Annexe 1 L'échec de la "mission granite" <BR>
<BR>
Document c) Extraits du bilan officiel de la "mission granite"<BR>
<BR>
</B>Mission Granite - <B>MUTADIS</B> Groupe Méthode - Version 4 (définitive) 23/06/00 <BR>
Participants associatifs du Groupe de travail : M. David Boiley, ACRO; Mme Bérengère Chambon, Gers Action Ecologie; M. Pierre Gut, Poitou Charente Nature; M. Vincent Perrot, CLCV; M. Bernard Schockaert, UFC-Que Choisir; M. Francis Thube, Graine Poitou Charente; Mme Monique Sene, GSIEN<BR>
<BR>
Propositions (groupe de travail associatif) -résumé-<BR>
<BR>
<B>Contribution des associations à la concertation :<BR>
</B>- indemnisation des participants associatifs (frais, temps passé, congé représentation) dans les structures de concertation,<BR>
- renforcement du statut des participants associatifs dans les instances de concertation,<BR>
- reconnaissance de la participation à des actions d¹intérêt public dans le statut des chercheurs,<BR>
- création de moyens (taxes) pour développer le recours à l¹expertise contradictoire dans les instances de concertation locales (budgets gérés de façon paritaire par ces instances de concertation), <BR>
- groupe de travail (Etat, opérateurs, collectivité, associations) pour préciser les limites de la confidentialité (faire appliquer le principe de justification de la confidentialité)<BR>
- réflexions sur le fonctionnement des instances et dispositifs locaux de concertation (CLIS, Enquête publique, etc.) en vue d¹une participation plus effective des citoyens et des associations<BR>
(Š) <BR>
"La Mission a constitué un groupe de travail avec des interlocuteurs associatifs qui l¹ont accepté (...) Les trois premières réunions, tenues les 5, 13 et 25 avril, ont porté sur l¹apport associatif et l¹organisation de la concertation. La Mission Granite a tenu une dernière réunion associative le 31 mai 2000 pour recueillir les propositions des associations citées plus haut <B>sur le projet de laboratoire </B>et sur la contribution possible de ces mêmes associations à la concertation. Pour l¹animation de ce groupe de travail, la Mission Granite a reçu le soutien technique et logistique de Mutadis Consultants".<BR>
----------------------------------------------------------------------------<BR>
<B>Annexe 2 : organismes et programmes destinés à faire accepter par<BR>
les populations les installations nucléaires et les risques associés<BR>
<BR>
a) Le CEPN : Centre d¹étude sur l¹évaluation de la protection dans le domaine nucléaire.<BR>
<BR>
</B>Présentation officielle sur www.cepn.asso.fr/fr/present.html :<BR>
<BR>
"<I>Le CEPN est une association à but non lucratif créée en 1976 pour constituer un pôle de recherche et d'études dans les domaines de l'évaluation des risques pour la santé et l'environnement associés au cycle électronucléaire et l'optimisation de la protection radiologique.</I>"<BR>
<BR>
<B>Les membres actuels du CEPN sont au nombre de quatre :<BR>
- Electricité de France (EDF),<BR>
- Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)<BR>
- Commissariat à l'Energie Atomique (CEA )<BR>
- Compagnie Générales des Matières Nucléaires (COGEMA)<BR>
<BR>
</B>Conseil d'Administration du CEPN : <BR>
Président : D. Quéniart (IRSN)<BR>
Vice-Président : H. Bernard (CEA)<BR>
Secrétaire : A. Sugier (IRSN)*<BR>
Trésorier : Y. Garcier (EDF)<BR>
<BR>
Placé sous la direction de Jacques Lochard, le Groupe de Recherche est composé essentiellement d'économistes, d'ingénieurs et de physiciens. Il accueille régulièrement des stagiaires étudiants et des thésards. L'effectif est toujours resté de l'ordre d'une vingtaine de personnes.<BR>
<BR>
Implication des acteurs dans la gouvernance du risque radiologique - Principales études 2002 2003 :<BR>
… Contribution au développement de recommandations pratiques pour la protection radiologique des populations de sites et de territoires contaminés (IRSN). L'objectif de cette étude est de tirer les enseignements du projet EHTOS sur le plan de la radioprotection pratique. Il vise à proposer les bases pour le développement d'un dispositif de mesure de la radioactivité et d'une culture radiologique pratique pour les populations vivant dans un environnement durablement contaminé. <BR>
… Participation au réseau européen sur la gouvernance des activités à risques : TRUSTNET (Commission Européenne - DG-Recherche)<BR>
… Analyse comparative des modes de gouvernance des rejets radioactifs et chimiques des installations industrielles - RISKGOV (Commission Européenne - DG-Recherche)<BR>
… Projet européen SAGE : développement de procédures pratiques en cas de contamination radioactive durable de l'environnement après un accident nucléaire (Commission Européenne) <BR>
… Projet CORE : coopération pour la réhabilitation durable de la qualité de vie pour les habitants des territoires contaminés par l'accident de Tchernobyl (Ministère des Affaires Etrangères)<BR>
<BR>
* Mme Annie Sugier est aussi présidente du Groupe Radioécologie Nord Cotentin (GRNC)<BR>
<B>Annexe 2 : organismes et programmes destinés à faire accepter par<BR>
les populations les installations nucléaires et les risques associés<BR>
<BR>
b)</B> <B>Le programme européen TRUSTNET<BR>
</B>www.trustnetgovernance.com/inshort.htm<BR>
<BR>
Le programme européen Trustnet est un " <I>processus de réflexion collective concernant la gestion sociale des risques industriels, naturels et sanitaires en Europe</I> " qui s'est déroulé de 1997 à 1999 dans le cadre du quatrième Programme de Recherche de la Commission Européenne. 80 participants (fonctionnaires, chercheurs, industriels, associatifs) ont élaboré, à partir d'une étude de cas, le concept de "<B>gouvernance des activités à risque"</B>, et défini un modèle de décision reposant sur la construction d'une <B>confiance mutuelle</B>. <BR>
<BR>
Composition du Comité de pilotage :<BR>
<BR>
- Vincenzo CAVICCHIA, ENEL, member of E7, Italy <BR>
- Jacques DESARNAUTS, Atofina, France<BR>
- Eva DIETRICHSON, KEMI, Sweden <BR>
- Gilles HERIARD DUBREUIL, TRUSTNET Coordinator, France <BR>
- Neale KELLY, DG Research , European Commision<BR>
- Notis LEBESSIS, Forward Studies Unit, European Commision <BR>
- Jean LE GUEN, Health and Safety Executive, UK <BR>
- Jacques LOCHARD, Centre d'Evaluation de la Protection dans le domaine nucléaire (CEPN), France <BR>
- Ortwinn RENN, Centre of Technology Assessment, Germany<BR>
- Annie SUGIER, IPSN, France<BR>
<BR>
Le secrétariat est à nouveau assuré par la société Mutadis Consultants :<BR>
TRUSTNET SECRETARIAT c/o MUTADIS CONSULTANTS 3 rue de la fidélité - 75010 Paris - France - Tél: +33 1 48 01 88 77 - Fax: +33 1 48 01 00 13<BR>
<BR>
<B>La liste des membres français de Trustnet <BR>
</B>www.trustnetgovernance.com/network/members2.htm<BR>
Elle comprend :<BR>
- des représentants de structures étatiques ou institutionnelles : CNRS, Institut Français de l'Environnement, Agence du médicament, Ecole Polytechnique, Université de Technologie de Compiègne, Mairie de Dunkerque.<BR>
- des composantes du système nucléaire français : IPSN, DRIRE Nord Pas de Calais, Mutadis<BR>
- des chercheurs en sciences humaines : Laboratoire de Psychologie de l'Environnement, EHESS<BR>
- Michel Turpin, Vice-Président de l'ERAP et membre du Conseil Scientifique de l'Institut Européen de Cindyniques (IEC)<BR>
- une entreprise (Péchiney)<BR>
- et une association de protection de l¹environnementŠ<BR>
<BR>
<B>Commentaire Réseau "Sortir du nucléaire" : <BR>
</B>Nous avons déjà évoqué plus haut ce programme dont le seul objectif est de parvenir, par des stratégies adaptées, à faire accepter une activité ou une installation à risque par les populations, les associations, les élus.<BR>
<BR>
<B>Annexe 2 : organismes et programmes destinés à faire accepter par<BR>
les populations les installations nucléaires et les risques associés<BR>
<BR>
c) Le "projet européen COWAM" (sept 2000- sept 2003)<BR>
</B>http://cowam.com/present_fr.htm<BR>
<BR>
Le ton est donné dès la page de présentation : <BR>
" <I>Résultat attendu du projet COWAM : des recommandations concrètes destinées à améliorer la qualité des processus de décision en matière d'<B>implantation de sites de gestion des déchets nucléaires</B></I> "<BR>
<BR>
En d¹autres termes : " <I>Les populations se mobilisent lorsqu¹on veut leur imposer un site de stockage des déchets nucléaires. Comment s¹y prendre pour empêcher le développement de telles mobilisations ? </I>"<BR>
<BR>
Composition du Comité de pilotage du " Projet Cowam " : <BR>
(http://cowam.com/committee.htm )<BR>
<BR>
- Mr Harald ÅHAGEN, Oskarshamn municipality <BR>
- Mr Detlef APPEL, AKend, German Working group on Site Selection Procedure <BR>
- Mr Gilles HERIARD DUBREUIL, Mutadis, Cowam Co-ordinator <BR>
- Mr George-Neale KELLY, European Commission, DG RTD <BR>
- Mr Yves LE BARS, Andra , Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, France <BR>
- Mrs Shelly MOBBS, National Radiation Protection Board (NRPB), Leader of the Waste Management Group, UK <BR>
- Mr Bertrand NEERDAEL, SCK.CEN, Head of Waste Disposal Department <BR>
- Dr Serge PRETRE, Former Director of HSK (Swiss Radiation Protection Authority) <BR>
- Mr Thierry SCHNEIDER, CEPN (Centre d'études sur l'évaluation de la Protection dans le domaine nucléaire) <BR>
- Mr Olof SÖDERBERG, Special Adviser for Nuclear Waste Disposal <BR>
- Mr Mariano VILA D'ABADAL, AMAC, Organisation of Spanish Municipalities with Nuclear Power Plants <BR>
- Mr Magnus WESTERLIND, SKI (Swedish Nuclear Safety Authority) <BR>
<BR>
Le secrétariat est assuré par la société Mutadis Consultants :<BR>
COWAM SECRETARIAT c/o MUTADIS CONSULTANTS 3 rue de la fidélité - 75010 Paris - France - Tél: +33 1 48 01 88 77 - Fax: +33 1 48 01 00 13<BR>
<BR>
<B>Commentaire Réseau "Sortir du nucléaire" : <BR>
</B>On peut noter en particulier la présence de <BR>
- Mutadis et du CEPN, protagonistes principaux de notre enquête, <BR>
- L¹Andra qui a sur les bras d¹immenses quantités de déchets nucléaires, du fait de l¹imposant parc nucléaire français.<BR>
- La Commission européenne qui souhaite imposer à tous les pays nucléarisés de l¹Union européenne un site d¹enfouissement profond des déchets nucléaires.<BR>
<BR>
<B>Annexe 2 : organismes et programmes destinés à faire accepter par<BR>
les populations les installations nucléaires et les risques associés<BR>
<BR>
d) L'Institut Européen de Cindyniques - www.cindynics.org<BR>
</B>La liste des sponsors est édifiante '(cf www.cindynics.org/iec-sponsors.htm) : EDF, Cogéma, Total, SNCF, l¹AMRAE*, le CNPP**. Gilles Heriard-Dubreuil est vice-président du comité scientifique de l'Institut Européen de Cindyniques ( cf : www.cindynics.org/iec-historique.htm )<BR>
<BR>
Le mot grec KINDUNOS qui désigne le danger a été proposé par la Sorbonne pour désigner une science émergente dont attestaient les efforts convergents des méthodes des Risk Managers dans les industries suivantes : production d'électricité par le nucléaire, transport aérien, programmes spatiaux, grande chimie, grande métallurgie. Les industries, en état de choc en 1987 du fait de la série "Tchernobyl, Bhopal, Challenger" faisaient état de calculs, de programmes informatiques, de systèmes élaborés de retour d'expérience. Ces inventaires ont permis la publication de l'Archipel du Danger comme monographie des laboratoires de recherches Cindyniques et des concepts utilisés transversalement par les industries les plus avancées. Une concertation avec l'association américaine RIMS (Risk and Insurance Management Society) qui groupe les 6000 Risk Managers d'Amérique du Nord a conduit à la publication de Latest Advances in Cindynics (Ed. Economica 1994). Ce livre a été traduit en français sous la forme d'Eléments Fondamentaux de Cindyniques (Ed. Economica 1995) avec des compléments tenant compte de l'avance française dans cette discipline. ( www.cindynics.org/iec-approche.htm )<BR>
<BR>
<I>* L'Association pour le Management des Risques et des Assurances de l'Entreprise, est une association régie par la Loi 1901, créée en 1993. Elle rassemble environ 350 Membres, gestionnaires de risques, bénévoles au sein de l'association représentant plus de 200 entreprises françaises publiques et privées. www.amrae.asso.fr<BR>
** Centre national de prévention et de protection. Expert en prévention et en maîtrise des risques, développe, diffuse et évalue les connaissances et le savoir-faire en sécurité des personnes, du patrimoine matériel et immatériel, de l'environnement, dans toutes les activités et tous les milieux. www.cnpp.com<BR>
<BR>
</I><B>e) RISKGOV : un autre exemple de programme d'étude du risque et de la façon de le faire accepter par les populations. Coordonné par le CEPN.<BR>
<BR>
</B>RISKGOV - COMPARATIVE ANALYSIS OF <B>RISK GOV</B>ERNANCE FOR RADIOLOGICAL AND CHEMICAL DISCHARGES OF INDUSTRIAL INSTALLATIONS (www.riskgov.com )<BR>
It is coordinated by the <I>Centre d'Étude sur l'Évaluation de la Protection dans le domaine Nucléaire</I> (CEPN).<BR>
<B>Presentation of the Consortium<BR>
</B>The approach adopted in this project being based on an interdisciplinary approach, the Project Team relies on a Consortium under the leadership of the Nuclear Protection Evaluation Centre - CEPN. <BR>
The Consortium is composed of the following organisations: <BR>
CEPN (Nuclear Protection Evaluation Centre - France). <BR>
MUTADIS Research Group (France), which expertise is mainly in the fields of sociology and social risk management and which is co-ordinator of TRUSTNET.<BR>
IRSN (Nuclear Protection and Safety Institute - France).<BR>
HSL/HSE (Health and Safety Laboratory/Health and Safety Executive - UK).<BR>
University of Westminster (UoW - UK), and more particularly the School of Law, which carries out highly rated research, especially from a socio-legal perspective, in a range of field, including risk governance issues.<BR>
KTH-Royal Institute of Technology, Stockholm (Sweden), and more particularly the Philosophy Department, which is specialised in the philosophy of risk and in interdisciplinary risk studies. <BR>
----------------------------------------------------------------------------<BR>
<B>Annexe 3 : Comment le lobby nucléaire "démontre" qu'il est<BR>
somme toute possible de bien vivre en zone contaminée<BR>
<BR>
a) Le projet ETHOS en Biélorussie (19962001)<BR>
www.cepn.asso.fr/fr/ethos.html<BR>
<BR>
Présentation officielle :<BR>
</B>Le projet européen ETHOS avait pour but d'améliorer durablement les conditions de vie des habitants des villages dont la vie quotidienne a été fortement affectée par la présence à long terme de contamination radioactive à la suite de l¹accident de Tchernobyl. Il s¹agissait d¹une nouvelle démarche pluridisciplinaire basée sur une implication forte de la population dans l¹évaluation et la gestion du risque radiologique en concertation avec les autorités locales, régionales et nationales et des experts biélorusses. Le projet ETHOS a été mis en ¦uvre par une équipe de recherche impliquant quatre organismes scientifiques : le Centre d¹étude sur l¹Evaluation de la Protection dans le domaine Nucléaire CEPN (radioprotection, économie), l¹Institut National d¹Agronomie de Paris-Grignon INAPG (agronomie, gestion patrimoniale), l¹Université de Technologie de Compiègne UTC (communication, sécurité) et le groupe d¹étude Mutadis (gestion sociale du risque) qui assurait la coordination scientifique. Dans une première phase (1996-1998), financée par la Commission Européenne, la démarche ETHOS a été mise en ¦uvre dans le village d¹Olmany (District de Stolyn), situé au sud-est de la Biélorussie, à 200 km environ de Tchernobyl. Des améliorations très significatives des conditions de vie, notamment sur le plan de la protection radiologique et de la qualité des productions agricoles privées, ont été obtenues grâce à une forte implication de la population du village. Le projet a créé les conditions d¹une prise en charge de la protection radiologique des enfants par les mères de famille et a permis le développement d¹une culture radiologique pratique en lien avec les activités de la vie quotidienne au village. La diffusion de cette culture a été parallèlement réalisée par l¹école du village dans le cadre de modules pédagogiques pratiques.<BR>
Cette première phase ayant démontré la faisabilité à l¹échelle d¹un village d¹une implication active de la population dans le processus de réhabilitation des conditions de vie, les autorités biélorusses (locales et nationales) ont souhaité que soient étudiées les conditions d¹une diffusion de cette démarche basée sur un transfert d¹expérience et de méthodologie vers l¹administration locale biélorusse opérant dans les territoires contaminés. Au cours de l¹année 1999, un nouveau projet a été préparé en collaboration avec les autorités biélorusses pour étendre la démarche ETHOS à l¹échelle du district de Stolyn. La deuxième phase du projet (2000-2001), co-financée par la Commission Européenne, le Ministère Suisse des Affaires Etrangères, l¹Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, l'association Sol et Civilisation, ainsi qu' Electricité de France et COGEMA, s'est déroulée dans 5 villages du District de Stolyn (90 000 habitants) en coopération avec des instituts scientifiques biélorusses : le Centre Régional de Pinsk pour la Recherche sur la Réhabilitation Radiologique, l'Institut de Recherche Biélorusse en Science des Sols et en Agrochimie et l'Université de Brest. (Š) <BR>
Le projet ETHOS s'est achevée par l¹organisation d¹un Séminaire International les 15 et 16 novembre 2001 à Stolyn en présence des autorités nationales biélorusses et de nombreuses organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales. Les objectifs du séminaire étaient de présenter les résultats du projet et de discuter les enjeux d'une réhabilitation durable des territoires contaminés et de la prise en charge des problèmes sanitaires qui restent une préoccupation majeure de la population. En effet le projet a montré que la protection radiologique est un objectif qui ne peut être atteint isolément des autres dimensions d'une amélioration globale des conditions de vie des territoires qui sont affectés par une forte crise économique. La qualité radiologique n'a de sens que dans un contexte de redéploiement de la qualité de vie et de prise en charge de la santé.<BR>
Les 150 participants du Séminaire ont adopté une déclaration qui recommande aux organisations internationales de poursuivre la coopération avec les autorités locales et nationales et les instituts scientifiques biélorusses dans le cadre de nouveaux projets visant à favoriser le développement économique durable et la réhabilitation radiologique des territoires contaminés et tenant compte de l'expérience du Projet ETHOS.<BR>
<BR>
<B>Annexe 3 : Comment le lobby nucléaire "démontre" qu'il est<BR>
Somme toute possible de bien vivre en zone contaminée<BR>
<BR>
b) Le projet CORE en Biélorussie<BR>
<BR>
b1) La propagande :<BR>
<BR>
CORE : coopérer pour réhabiliter et améliorer les<BR>
conditions de vie dans les territoires contaminés<BR>
<BR>
</B>" Le programme CORE s¹inscrit dans la continuité du projet ETHOS qui, reposant sur une démarche pluridisciplinaire et participative, a permis d¹améliorer la situation radiologique d¹un, puis de cinq villages du district de Stolyn. Il repose sur une déclaration de principe qui souligne la nécessité d¹une prise en charge globale du problème de la contamination et fixe comme objectif d¹améliorer durablement les conditions de vie des habitants de 4 districts : Stolyn, Tchetchersk, Slavgorod et Braguin. En janvier 2004, 23 parties prenantes, institutions, autorités, organisations non gouvernementales, avaient approuvé cette déclaration, autorisant pour la première fois la mise en place d¹une gouvernance locale, nationale et internationale pour la réhabilitation des conditions de vie. " (www.patrimsf.org/brochure%20CORE.pdf )<BR>
<BR>
<B>b2) la réalité de CORE :<BR>
<BR>
</B>Extrait d'un texte de Wladimir Tchertkoff, secrétaire de l'Association "Les enfants de Tchernobyl-Belarus" - 18 juin 2003<BR>
" Que veut dire concrètement REHABILITATION d'un territoire imbibé de césium137 ? Quelle peut être la liberté de CHOIX alors qu'on est contraint de continuer à vivre dans un tel territoire ? Choix entre quoi et quoi ? Les choix concrets de "réhabilitation", effectués par CORE et financés par les contribuables européens, ne constituent-ils pas une prédétermination et un conditionnement en amont des choix de la population ? En 1998, ETHOS publie un album poétique de photos en couleurs sur papier glacé, montrant des paysans intemporels aux prises avec un "monde nouveau". Sa publication de propagande se termine par cette phrase : <I>"...vivre sous Tchernobyl, c'est réapprendre à vivre, à vivre autrement, intégrer au quotidien la présence de la radioactivité comme composante nouvelle de l'existence...</I>". En 1958, l'OMS écrivait déjà que : <I>"... du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l'avenir des utilisations pacifiques de l'énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s'accommoder de l'ignorance et de l'incertitude...</I>" [Rapport Oms N°151, 1958] En effet, la censure des travaux scientifiques de la Faculté de médecine de Gomel, dirigée par le Recteur Bandazhevsky et de l'Institut indépendant "Belrad" du Professeur Nesterenko, alliée à cette gestion virtuelle des conséquences de "l'accident", financée par l'Union Européenne, garantit "l'ignorance et l'incertitude" dans un monde nouveau, c'est à dire un monde auquel on est condamné, auquel on devra "s'accommoder"Š "<BR>
<B>Annexe 3 : Comment le lobby nucléaire "démontre" qu'il est<BR>
somme toute possible de bien vivre en zone contaminée<BR>
<BR>
</B>c) le programme SAGE : application à l'Europe de l'Ouest en cas de catastrophe<BR>
<BR>
<B>Présentation officielle - www.ec-sage.net/D03_01.pdf<BR>
<BR>
SAGE - Stratégies pour le développement d¹une culture de protection radiologique pratique en Europe en cas de contamination radioactive a long terme suite à un accident nucléaire <BR>
Introduction - </B>Le projet ETHOS en Biélorussie (1996-2001) [1], soutenu par la Commission Européenne, a montré que la capacité de la population et des professionnels locaux à s¹impliquer dans la gestion quotidienne des problèmes soulevés par la contamination radioactive de l¹environnement, était une condition nécessaire dans le processus de réhabilitation et de redéploiement, à long terme, des territoires affectés. (Š) Le concept de " <I>culture de protection radiologique pratique</I> " repose d¹une part, sur quelques savoirs élémentaires concernant les différents mécanismes à travers lesquels les personnes se trouvent exposées à une contamination de l¹environnement et, d¹autre part, sur un accès direct à des moyens pratiques de mesure de la contamination des produits alimentaires et du corps humain. Cela nécessite la mise en place d¹une infrastructure spécifique de moyens de mesure et de diffusion de " l¹information radiologique ", en lien direct avec le système de santé et d¹éducation. Pour être fiable et crédible au sein de la population, et reconnue légitime aux niveaux local, national et international, cette infrastructure doit s¹appuyer sur une expertise pluraliste, à travers une contribution complémentaire d¹organismes gouvernementaux et non gouvernementaux. <BR>
<B>Le projet SAGE - </B>A l'issue du Projet ETHOS, la Commission Européenne a reconnu l¹intérêt d¹engager une réflexion sur les conditions et les moyens d¹application de la démarche pour l¹Europe occidentale et, à cette fin, soutient le projet SAGE. Ce dernier vise à élaborer un cadre stratégique pour le développement d¹une culture de protection radiologique pratique en cas de contamination radioactive à long terme, aussi faible soit elle, suite à un accident nucléaire ou tout autre événement ayant entraîné une dispersion de radioactivité dans l¹environnement. Ce projet constitue une plate-forme d¹échange et de réflexion dans le domaine du suivi de la situation radiologique d'une population devant vivre dans un territoire contaminé durablement. Démarré en novembre 2002 pour une durée de deux ans et demi, il est coordonné par le Centre d¹étude sur l¹Evaluation de la Protection dans le domaine Nucléaire CEPN. Il réunit en outre deux instituts d¹Europe occidentale : le " <I>Forschunzszentrum für Umwelt und Gesundheit</I> " - GSF en Allemagne et le " <I>National Radiological Protection Board</I> " - NRPB au Royaume Uni, ainsi que deux instituts biélorusses : le " <I>Brest Branch of the Research Institute of Radiology </I>" - BB RIR et le " <I>Belarussian Institute of Radiation Safety </I>" BELRAD. L¹Institut de radioprotection et sûreté nucléaire - IRSN - (France) et le Comité Tchernobyl (Biélorussie) ont exprimé leur volonté de s¹engager dans le projet. <BR>
<B>Un guide à l¹usage des professionnels de la santé -</B> Concrètement, l¹objectif du projet SAGE est de réaliser un guide pratique destiné en premier lieu aux professionnels de la santé susceptibles d¹être sollicités en cas de situation post-accidentelle. (Š) Une synthèse de l¹expérience acquise dans ce domaine au cours des 17 années qui ont suivi l¹accident de Tchernobyl, notamment en ce qui concerne l¹implication de la population et des professionnels locaux dans la gestion, au quotidien, de la situation radiologique dans les territoires contaminés, est réalisée. Ces synthèses serviront à l¹élaboration d¹une version préliminaire du guide, présentant les principes généraux d¹un système opérationnel de mesure radiologique et d¹information des professionnels de la santé et de la population. (Š) <BR>
<I>Références - [1] HERIARD DUBREUIL G. et al, The ETHOS project in Belarus, Rapport final, 2000.<BR>
[2] Site CEPN - www.cepn.asso.fr <BR>
</I>---------------------------------------------------------------------------<BR>
<B>Annexe 4 : Ecouler des productions agricoles contaminées<BR>
<BR>
a) Le groupe "Les céréaliers de France"<BR>
<BR>
</B>"Les Céréaliers de France" : AGPB, AGPM, ITCF et UNIGRAINS, "<I>plus de 500 cadres, ingénieurs et économistes</I>" (www.cerealiers-france.com ) :<BR>
- Créée dans les années 1960 par les céréaliers français, "<I>UNIGRAINS est une société financière spécialisée dont l'activité d'investisseur s'exerce spécifiquement dans les entreprises agroalimentaires et agro-industrielles, dans les biotechnologies et dans les services connexes</I>". (www.unigrains.fr/fr/presentation ). <BR>
- L'AGPB et l'AGPM sont respectivement l'<I>Association générale des producteurs de Blé et autres céréales (</I>www.agpb.fr ) et <I>l'Association générale des producteurs de maïs</I> (www.agpm.com ). <BR>
- L'ITCF, aussi appelé Arvalis, est l'Institut technique des céréales et du fourrage (www.arvalisinstitutduvegetal.fr ) qui fait la promotion des innovations technologiques commeŠ les OGM.<BR>
<BR>
<B>Commentaires Réseau "Sortir du nucléaire" :<BR>
<BR>
</B>Le Directeur général délégué d'UNIGRAINS est M. Philippe Ducroquet, par ailleursŠ membre du Conseil d'administration de la FNSEA. L'AGPM et l'ITCF sont présidés par M. Christophe Terrain qui estŠ lui aussi membre du Conseil d'administration de la FNSEA. De nombreux autres éléments montrent l'étonnante confusion entre les activités du syndicat FNSEA et celles des organisations professionnelles. <BR>
Exemple : "<I>Dans le cadre des négociations de l¹OMC qui débutent dans quelques jours à Seattle, Christophe TERRAIN, Président de l¹Association générale des producteurs de maïs (AGPM) et de la Confédération européenne des producteurs de maïs (CEPM) a assuré Luc GUYAU, Président de la FNSEA, du soutien indéfectible des organisations qu¹il représente</I>". <BR>
Dans le même texte (www.fnsea.fr/actualites/actu_suite.asp?IdArticle=433 ), on peut lire "<I>Les producteurs européens sont, dans leur ensemble, très favorables aux organismes génétiquement modifiés (OGM) qui représentent, à leurs yeux, une incontestable source de progrès à long terme, tant pour eux-mêmes que pour les consommateurs</I>". <BR>
Sont liés au groupe "Les céréaliers de France" :<BR>
- <B>FERT </B>(Formation Épanouissement, Renouveau de la Terre www.fert.fr), dirigée par Gérard de Caffarelli, ancien président de la FNSEA. "<I>FERT s'appuie sur les ressources humaines du groupe Les Céréaliers de France. FERT confie la gestion technique des projets qu'elle appuie à sa filiale FERTILE (S.A. au capital de 7.500.000 FRF, principaux actionnaires : Association FERT, UNIGRAINS, Sol et Civilisation</I>."<BR>
<BR>
<B>FERT et Sol et civilisation participent aux programmes Ethos et Core. <BR>
<BR>
</B>- <B>France Export Céréales</B> ( www.franceexportcereales.org ), une association constituée et financée par les producteurs français de céréales pour promouvoir leurs productions sur les marchés internationaux.<BR>
A connaître aussi, la<B> Sopexa</B>. "<I>Spécialiste du marketing et de la communication alimentaire, Sopexa intervient en tant que conseil de l'Etat en matière de promotion des produits agricoles et alimentaires français. Par ailleurs, elle conçoit et met en place pour le compte de ses clients - entreprises et filières agroalimentaires- des campagnes de communication valorisant leurs produits et leurs marques "made in France" sur tous les marchés</I>" (www.e-sopexa.com). Comme par hasard, Sopexa fait partie du programme Farming : il s'agit d'exporter coût que coûteŠ même des productions contaminées ! Il faut dire que la Sopexa a un chiffre d'affaire (chiffres 2003) de 65 millions d'euros réalisé à 80% à l'exportationŠ<BR>
<BR>
En fin de compte, rien d'étonnant à ce que des structures qui veulent faire le "bonheur" de l'humanité avec les OGM soient prêtes à en faire de même en écoulant des produits agricoles contaminés.<BR>
<BR>
<B>Annexe 4 : Ecouler des productions agricoles contaminées<BR>
<BR>
b) Ce qu'en dit l'IRSN <BR>
</B>www.irsn.org/vf/05_inf/05_inf_1dossiers/05_inf_17_tcherno/pdf/Tcherno17_chap3.pdf<BR>
<BR>
Extrait : <BR>
<B>Contamination des produits agricoles en Ukraine. <BR>
</B>Une grande partie des produits agricoles cultivés dans les territoires contaminés est en dessous des limites de contamination fixées par les autorités ukrainiennes, grâce aux contre-mesures appliquées. Toutefois, une partie de la production de lait, de viande, de légumes, provenant principalement de petits producteurs, reste supérieure aux limites fixées. En Ukraine, sur la plus grande partie des territoires contaminés, les entreprises agricoles et les particuliers produisent des produits alimentaires conformes aux normes en vigueur depuis le 25 juin 1997 (pour le 137Cs : 100 Bq/l pour les produits laitiers, 200 Bq/kg pour la viande, 20 Bq/kg pour les pommes de terre et le pain). Depuis 1986, la contamination des végétaux a été divisée par un facteur de 2 à 4 suivant le type de sol et la nature des végétaux. <BR>
C¹est la capacité du sol à fixer le césium qui est le principal paramètre dans le processus de contamination d¹un végétal. C¹est ce même processus que l¹on retrouve dans la contamination du lait qui dépend de la contamination de l¹herbe consommée par les bovins. La gestion des terres agricoles contaminées doit être extrêmement rigoureuse. Le facteur de transfert du césium d¹un sol à la plante peut en effet varier considérablement (de 1 à 20) suivant la composition, la teneur organique, l¹acidité et l¹humidité du sol. <BR>
En Ukraine, 8,4 millions d¹hectares de terres agricoles contaminées par le césium font l¹objet de mesures agronomiques :<BR>
- 54 900 hectares dans la zone d¹exclusion et 35 600 hectares dans les zones contaminées au delà de 555 kBq/m2 sont exclus de toute activité agricole, soit un total de 90 500 hectares ;<BR>
- 30 800 hectares sont situés dans des zones contaminées entre 185 et 555 kBq/m2, dont 15 000 hectares de tourbières où le transfert du sol à la plante est plus élevé pour le césium ;<BR>
- 1,1 millions d¹hectares sont situés dans des zones contaminées entre 37 et 185 kBq/m2 dont 99 500 hectares de tourbières ;<BR>
- 7 238 millions d¹hectares sont situés dans des zones contaminées entre 3,7 et 37 kBq/m2.<BR>
Depuis 1991, la moitié des doses délivrées par irradiation interne est due à la consommation de lait. Les contre-mesures ont permis de réduire les doses d¹un facteur 10. La principale contre-mesure consiste à diminuer l¹acidité du sol. Entre 1986 et 1998, 617 400 hectares ont été amendés afin de réduire les transferts de césium et de métaux lourds. Toutefois, ce traitement diminue également la qualité nutritive de l¹herbe, et en définitive la qualité du lait. De 1986 à 1994, plus de 1,5 million d¹hectares ont été amendés, permettant de diviser la contamination des produits végétaux cultivés par un facteur de 2,5 à 5. <BR>
Depuis 1994, les difficultés économiques ont entraîné une diminution de l¹effort d¹amendement et la contamination des produits a, en conséquence, augmenté à cause d¹une carence des sols en potassium, entraînant une plus grande disponibilité du césium.<BR>
<BR>
<B>Commentaires Réseau "Sortir du nucléaire" :<BR>
</B>- Il est absolument criminel de considérer que l'on peut consommer des produits qui contiennent du Césium 137 à hauteur de 100 Bq/l pour les produits laitiers, 200 Bq/kg pour la viande, 20 Bq/kg pour les pommes de terre et le pain. Les Pr Bandajevski et Nesterenko ont montré que le Césium s'accumule dans les organes et causent de graves maladies dont sont en particulier atteints des dizaines milliers d'enfants. Le lobby nucléaire prétend que ces maladies sont psychosomatiques. <BR>
- La conclusion ("<I>la contamination des produits a augmenté</I>" ! ! ) est limpide : la situation, déjà inacceptable, s'aggrave au fil du temps. On nous parle de difficultés économiques mais, en réalité, il est tout simplement impossible de faire disparaître les conséquences d'une catastrophe nucléaire. Et, même si de l'argent pouvait permettre d'y arriver, on se demande bien qui voudrait dépenser des sommes pharaoniques pour sauver les populations vivant en zones contaminées. Pas les entreprises du nucléaire ou de l'agro-buisness, pas les gouvernementsŠ Et il ne faut pas croire que cela se passera mieux en France si un accident nucléaire se produit.<BR>
<BR>
<B> Annexe 4 : Ecouler des productions agricoles contaminées<BR>
<BR>
c) Le programme Farming<BR>
</B>Présentation officielle sur www.ec-farming.net : <BR>
<BR>
FARMING est un projet de recherche financé par la commission européenne dont l'objectif est de créer un réseau européen de groupes d¹acteurs en vue de contribuer au développement de stratégies concrètes et pratiques pour la restauration et la gestion des zones rurales contaminées durablement. Des liens seront établis entre les organisations qui n¹ont pas jusqu¹à présent collectivement considéré les implications de la contamination de la chaîne alimentaire. Ce projet est conduit dans le cadre d'un programme de l'EURATOM intitulé "Préserver l'écosystème II "Energie nucléaire"", programme d'aide à l'enseignement et à la recherche auquel a vocation à participer tout institution d'enseignement et de recherche appartenant à un Etat membre.<BR>
Des termes de références, inspirés du groupe de travail anglais, ont été validés par le comité de pilotage de FARMING (regroupant les quatre équipes européennes du projet) en mars 2001 :<BR>
1. Mettre en place des lieux, langages et procédures de rencontre et de négociation entre les organisations qui, en cas d¹accident nucléaire, seraient impliqués dans les décisions d¹intervention et leur application sur les systèmes agricoles, l¹alimentation et la vie rurale sur le moyen et long terme.<BR>
2. Créer un forum pour la diffusion d¹informations pertinentes sur les stratégies en matière agricole et alimentaire.<BR>
3. Débattre et juger de la faisabilité des différentes stratégies, comme partie d¹un plan pré-accidentel, et en tirer les implications pour les pouvoirs publics, l¹agriculture et l¹industrie agro-alimentaire; identifier les points à travailler.<BR>
4. Chercher les conditions et les moyens pour la création d¹un groupe de travail qui, en cas d¹accident nucléaire affectant l¹agriculture, l¹alimentation et la vie rurale en France, pourrait fournir des données pour des décisions stratégiques.<BR>
<BR>
<B>Les participants français</B> : Henry Ollagnon (ISP/ INAPG), Alain Dassonville (CGGREF/ MAAPAR), Vincent Pupin (ISP/ INAPG), Thomas Jullien (ISP/ INAPG), Ambroise de Montbel (ISP/ INAPG), Stanislas Moreau (MININT/ Marn), Serge Dragna (AFSSA), Bruno Dufer (IRSN), André Oudiz (IRSN), Florence Gallay (IRSN), Brunon Cessac (IRSN), Nicolas Reales (IRSN), Jean-michel Metivier (IRSN), Eric Giry (DGAL/ MAAPAR), Isabelle Tapie (DGAL/ MAAPAR), Dominique Maison (MININT/ DGSNR), Gareth Stace (Dairy Industry association limited, DIAL/ UK), Catherine Baudoin (ACTA), Alain Mouchart (ACTA), Dorothée Briaumont (FNSEA), Caroline Lataste (ITV France), Jocelyne Fouasssier (SOPEXA), Samuel Lepicard (CEPN), Jacques Lochard (CEPN), Alain Le Jan (CGGREF/ MAAPAR), Paul Anthony (UNAF), Luc Champolivier (CETIOM), François Grosjean (Arvalis - Institut du végétal), Michel Leuillet (Arvalis - Institut du végétal), Frédéric Giro (ITL), Annick Delaby (FNPL), Jean-Pierre Gerondeau (CGGREF/ MAAPAR), Elisabeth Pelekhine (CGGREF/ MAAPAR), André Manfredi (DSV/ MAAPAR), André Carré (CGGREF/ MAAPAR), Michel Chazaud (Mission défense/ MAAPAR), Jean-Roch Gaillet (ONCFS), Claude Aubert (ITAVI), Michel Mollard (Sol et Civilisation), Eric Allain (DDAF Aube), Bernard Fostier (ITP)<BR>
<BR>
<B>Quelques sigles </B>: ACTA : Association de coordination technique agricole AFSSA : Agence française de Sécurité Sanitaire des Aliments ; Arvalis-ITCF : Institut du Végétal-Institut Technique des Céréales et des Fourrages ; CETIOM : Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitain ; CGGREF : Conseil Général du Génie Rural, des Eaux et Forêts ; CNIEL : Centre National Interprofessionnel de l¹Economie Laitière ; DDAF : Directeur Départemental de l¹Agriculture et de la Forêt ; DGAL : Direction Général de l¹alimentation du MAAPAR ; MAAPAR : Ministère de l¹Agriculture, de l¹Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales ; FNPL : Fédération Nationale des producteurs de Lait ; FNSEA : Fédération Nationale des Syndicats d¹Exploitants Agricoles ; ICTA : Instituts et Centres Techniques Agricoles ; IDPA : Identification, Diagnostic, Prospective, propositions d¹Actions ; ISP : Institut de Stratégies Patrimoniales ; ITAVI : Institut Technique de l¹Aviculture ; ITL : Institut Technique du Lin ; ITP : Institut Technique du Porc ; ITV France : Institut Technique du Vin et de la Vigne ; MARN : Mission d¹Appui à la gestion du Risque Nucléaire du MININT ; MININT : Ministère de l¹Intérieur ; NRPB : National Radiological Protection Board ; ONCFS : Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ; SOPEXA : Conseil en marketing et communication alimentaire, spécialisé dans la promotion des produits français en France et à l'international ; STRATEGY : Sustainable Restoration and Long-Term Management of Contaminated Rural, Urban and Industrial Ecosystems.<BR>
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<B>Commentaires Réseau "Sortir du nucléaire" :<BR>
</B>Nous avons évoqué largement ce programme dans le texte. Il est néanmoins intéressant de noter la présence en force des organisations de l'agriculture productiviste et de différents ministères dont le Ministère de l'intérieur<BR>
<B> Annexe 4 : Ecouler des productions agricoles contaminées<BR>
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d) Premiers entraînements en France, dans l'Aube<BR>
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</B>www.cc-pays-de-gex.fr/assoc/atsr-ri/c_grenoble/conf15.pdf<BR>
<B>Association pour les techniques et les Sciences de Radioprotection<BR>
</B>22ème Congrès - Grenoble - 6,7, et 8 octobre 2004<BR>
"Gestion d'une situation d'urgence radiologique" <BR>
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ABSTRACT : Résultats du groupe de travail " <B>Décontamination des sols et chaîne alimentaire </B>" mis en place par le Préfet de l¹Aube en 2002 2003<BR>
A la demande du Préfet de l¹Aube, différents groupes de travail se sont intéressés aux conséquences et à la gestion d¹un accident nucléaire fictif sur la centrale de Nogent-sur-Seine. Le groupe "<B>Décontamination des sols et chaîne alimentaire</B>", animé par la Direction Départementale de l¹Agriculture et de la Forêt et composé de représentants de la Direction Départementale des Services Vétérinaires, de la Chambre Départementale d¹Agriculture et de l¹Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a analysé les conséquences d¹un accident fictif sur l¹agriculture locale afin d¹élaborer des stratégies de gestion post-accidentelle des productions animales et végétales contaminées et de réhabilitation de l¹espace agricole. Le scénario d¹accident a été défini pour que les participants soient confrontés à un large panel de problématiques :<BR>
-hypothèse d¹une contamination radioactive sur plusieurs dizaines de kilomètres (contamination des départements de l¹Aube et de la Marne), le pronostic initial d¹évolution possible de l¹accident conduisant à organiser la mise à l¹abri des populations riveraines sur quelques kilomètres ; <BR>
-dépôt composé de radionucléides à vie courte (iode 131) et à vie plus longue (césium 134 et 137) ;<BR>
-choix de dates d¹accident permettant de considérer les productions animales et végétales dans des situations différentes (grandes cultures quasi à maturité ou sols nus, cheptels au pâturage ou en stabulation). <BR>
Les critères décisionnels retenus pour l¹appréciation de la contamination des productions agricoles et la délimitation des territoires concernés sont les Niveaux Maximaux Admissibles (NMA) pour la commercialisation des denrées alimentaires issus de la réglementation européenne. Sur cette base, le calcul de la dispersion des rejets dans l¹atmosphère et des transferts aux différentes productions agricoles a permis la visualisation cartographique des zones affectées et le suivi, dans le temps, des niveaux de contamination des différentes productions agricoles. Le croisement de ces informations avec les données agricoles locales a permis d¹identifier la nature des produits affectés et d¹estimer les quantités concernées. <BR>
Les contre-mesures étudiées pour les productions végétales (céréales, oléo-protéagineux, betteraves, pommes de terres et vigne) sont de trois types :<BR>
-celles applicables aux cultures présentes au moment du dépôt ;<BR>
-celles destinées à limiter la contamination du sol ;<BR>
-celles modifiant les transferts " sol-plante ". <BR>
Concernant les productions animales, deux types de productions ont été envisagés : la filière "lait" et la filière "viande". Enfin, étant donné le caractère rural de la zone potentiellement touchée par les rejets au cours de l¹accident, ces travaux se sont également attachés à étudier les stratégies pour certaines denrées alimentaires non commercialisables, telles que les produits issus de la chasse, de la cueillette ou des jardins privés.<BR>
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