[fessenheim-tn] TR: Morbide bilan nucléaire

Pierre Ackermann piackerm at club-internet.fr
Sa Feb 10 22:57:35 CET 2007



Cordialement
Pierre
P Avant d'imprimer cet email, réfléchissez à l'impact sur l'environnement,
merci

-----Message d'origine-----
De : Pierre Ackermann [mailto:piackerm at club-internet.fr] 
Envoyé : samedi 10 février 2007 22:55
À : Forum Les Verts Alsace
Objet : TR: Morbide bilan nucléaire



Cordialement
Pierre
P Avant d'imprimer cet email, réfléchissez à l'impact sur l'environnement,
merci
-----Message d'origine-----
De : lacote at web.de [mailto:lacote at web.de] 
Envoyé : samedi 10 février 2007 14:03
À : lacote at web.de
Objet : Morbide bilan nucléaire

Morbide bilan nucléaire :
Soixante millions de morts depuis 1945

Un étude internationale révise à la hausse les effets du nucléaire et
propose des normes plus drastiques.

C'est une solide dose de poil à gratter que quarante-six scientifiques
viennent de glisser dans la boîte aux lettres de diverses institutions
internationales, dont la Commission européenne. Le premier rapport (1) du
Comité européen sur les risques de radiations (2) remet en cause les normes
et méthodes d'évaluation qui ont prévalu jusqu'à présent en matière de
radioprotection.

Sollicitée et financée par le groupe Verts européens, il y a cinq ans,
l'élaboration de cette étude a été coordonnée par le chimiste anglais Chris
Busby et a rassemblé une palette d'experts « indépendants » du monde entier.
Nous avons développé une méthodologie qui remédie aux manquements bien
connus de la commission internationale de protection contre les rayonnements
(CIPR), expose Chris Busby, cheville ouvrière de l'étude. Le modèle du CIPR
a une base physique datant d'avant la découverte de l'ADN. Comme tous les
modèles, elle est de nature mathématique, réductrice et simpliste. Bref
dépassée.

Historiques, ces modèles prennent pour base d'analyse la quantité de cancers
et de leucémies constatés suite à l'explosion de Hiroshima en 1945. Une
relation linéaire trop simple, estiment les experts, qui déplorent l'absence
de prise en compte de facteurs liés à l'exposition interne (ingestion et
inhalation de particules) à la base de nombreux cancers, notamment aux
abords des usines de retraitement de plutonium, en Russie. Mais les cancers
ne sont pas les seules affections visées, pointe l'étude, qui évoque les
mutations de l'ADN induites par la catastrophe de Tchernobyl, en 1986.

Un facteur de risque multiplié par soixante

Afin de revoir l'évaluation des risques lors des expositions aux
rayonnements ionisants (essais nucléaires, pollution historique, proximité
de centrales), l'étude a créé de nouveaux facteurs de pondération dits de «
danger biophysique » ou de « danger lié la biochimie de l'isotope ». En
appliquant ces principes aux données officielles des Nations Unies, l'impact
sur la santé humaine d'une faible irradiation chronique est multiplié par
soixante ! Si bien que le total des morts par cancers est estimé à quelque
61,6 millions depuis 1945, contre 1,1 million selon les sources officielles.
Le nombre de cancers est pour sa part évalué à 123,2 millions contre 2,3.
L'étude estime en outre que les radiations ont induit une importante
mortalité infantile et foetale (3,4 millions).

Conséquence « logique » pour ces experts : il importe de réduire la dose
maximale de rayonnement admissible à 0,1 millisievert (contre 1 mSv
actuellement) pour chaque être humain. Cela fait quinze ans que je collecte
et j'analyse l'impact des radiations à faible dose, commente le biologiste
russe Alexey Yablokov, coauteur de l'étude. Ces données m'ont convaincu que
les standards internationaux ont jusqu'à présent reflété davantage les
intérêts de l'industrie nucléaire que le souci réel de la santé humaine. Ce
rapport est une bonne base pour créer un nouveau Comité mondial sur les
risques des radiations !

Un vecteur politique, donc. Les Verts européens déclarent vouloir utiliser
les résultats de cette étude afin de renforcer les normes européennes. Le
Parlement s'est prononcé en ce sens, il y a quatre ans. Mais il avait été
désavoué par le Commission. Du poil à gratter, disait-on ?

Christophe Schoune, Le Soir, 12 février 2003.

(1) Synthèse et commande du rapport : www.euradcom.org, une traduction
française du document est disponible en librairie.
(2) CERR, Comité européen sur le risque de l'irradiation, avenue de la
Fauconnerie, 73, B-1170 Bruxelles-Belgique




"Recommandations du Comité Européen pour les Risques des Radiations (CERR) :
les effets sanitaires des expositions à de faibles doses de rayonnements
ionisants, à des fins de radioprotection."
Annonce d'une nouvelle source de recommandations pour la radioprotection :

Un groupe de scientifiques européens va publier prochainement un nouveau
volume de conseils pour la radioprotection. Le Comité Européen sur les
Risques des rayonnements (CERR)), qui comprend également des spécialistes de
pays extérieurs à l'Union Européenne, a développé une méthodologie qui
remédie aux manquements bien connus de la Commission Internationale de
Protection contre les Rayonnements (CIPR).

Le modèle de la CIPR a une base physique, datant d'avant la découverte de
l'ADN. Comme tous ces modèles, elle est de nature mathématique, réductrice
et simpliste, et en conséquence, elle a une puissante capacité descriptive.
Ses valeurs - "doses"- sont l'expression d'une énergie moyenne rapportée à
l'unité de masse, les masses utilisées dans les applications du modèle étant
supérieures à 1 kg.

Par analogie, un tel modèle ne distinguerait pas entre l'énergie moyenne
transférée à une personne qui se chaufferait devant un feu de cheminée, et à
une personne qui avalerait un morceau de charbon ardent. Dans ses
applications aux problèmes en question - une exposition interne, à de
faibles doses d'isotopes ou de particules - il a été utilisé de manière
purement déductive.

La base d'application de la CIPR est la quantité de cancers et de leucémies,
suite à l'exposition à une irradiation gamma externe, aigue, à haute dose,
d'un grand nombre de personnes à Hiroshima. En plus de cela, d'autres
arguments basés sur des moyennes, ont été utilisés pour affirmer qu'il
existe une relations linéaire simple (dans le domaine des faibles doses)
entre la dose et la quantité de cancers. Cette base "Linéaire Sans Seuil"
(LNT), permet de calculer, de manière simple, les augmentations de cancers
prévisibles, par rapport à chaque irradiation externe donnée.

En comparaison, la démarche de l'ECCR est de type inductive, du type
"regarder par la fenêtre" ce qui se passe dans le monde réel. Il existe de
nombreuses données sur des taux anormalement élevés de cancers et de
leucémies dans des populations vivant à proximité de sites nucléaires, en
particulier quand (autour des usines de retraitement) les mesures dans
l'environnement montrent une contamination par des radioisotopes
artificiels. Par ailleurs, des populations entières ont été exposées aux
retombées des essais nucléaires en atmosphère, les personnes vivant sous le
vent, près des sites nucléaires ainsi que les cohortes exposées suite à des
accidents (par exemple la cohorte des enfants leucémiques de Tchernobyl), ou
suite à leur travail dans l'industrie nucléaire civile ou militaire.

En rédigeant ses Recommandations, le Comité a tenu compte d'une série
d'études épidémiologiques, montrant une augmentation de la morbidité et de
la mortalité par cancers, associée à des rejets radioactifs, comme la
corrélation entre les retombées mondiales des essais nucléaires et
l'épidémie de cancers du sein actuelle.

Le Comité a également pris en compte des études récentes sur des phénomènes
comme l'instabilité génétique, et l'effet de proximité, qui peuvent induire
des effets somatiques non cancéreux.

Il ne suit pas la CIPR, lorsqu'elle pense que la seule conséquence
stochastique de l'exposition aux rayonnements est le cancer. Des atteintes
générales à la santé, dont on souffre pendant toute sa vie, sont sans doute
plus difficiles à quantifier, vu que ces chiffres peuvent aussi être dus à
des progrès de santé publique, à une amélioration des conditions sociales,
mais cette difficulté ne signifie pas que les rayonnements n'ont aucun effet
sur ces paramètres.

Le Comité a, entre autres, tenu compte de données sur l'augmentation des
taux de mortalité infantile, suite aux retombées globales des essais
nucléaires en atmosphère, des données récentes sur la mortalité infantile et
les enfants morts-nés, dans des régions avec contaminations différentes, de
l'usine de retraitement et de fabrication nucléaire de Mayak, ainsi que des
données sur une série de maladies non cancéreuses, à Hiroshima et dans les
régions contaminées par l'accident de Tchernobyl. Le Comité considère que
ces données sont confirmées par des travaux expérimentaux.

En conséquence, le Comité a déterminé des facteurs de risques pour des
catégories d'atteintes mesurables. Là où les données précises manquaient, il
a extrapolé à partir de la mortalité infantile et d'autres indicateurs, pour
qualifier le risque "qualité de vie diminuée pour une personne". Il estime
que cette réduction de la qualité de la vie, repose sur une large palette de
morbidité qui conduisent à des morts prématurées, dans un système où
d'autres facteurs resteraient constants. Les facteurs de risque sont donnés.

Le Comité a développé des facteurs de pondération, afin de tenir compte des
divers dangers, associés à différents types d'expositions. Les nouvelles
pondérations, dites "facteur de danger biophysique" (Wj) et "facteur de
danger lié à la biochimie de l'iosotope" (Wk), présentent un grand avantage
: bien que les risques nouvellement perçus des faibles doses, suite à des
expositions internes ou externes, puissent être bien plus élevés que ce que
supposait la CIPR, il n'est pas besoin de changer les cadres législatifs
actuels, concernant les doses maximales permissibles.

Ce sont les doses elles-mêmes, qui seront calculées différemment. Ceci est
particulièrement pertinent pour l'estimation des atteintes à la santé dues a
une irradiation chronique par de faibles doses, suite à l'ingestion ou à
l'inhalation de radioéléments rejetés dans l'environnement, dans le cadre
d'autorisations légales ou suite à des accidents.

Ceci a des implications importantes pour la réglementation des rejets, ainsi
que pour la dérégulation des territoires contaminés et des matériaux issus
de la déconstruction nucléaire.

Le ECCR a appliqué les nouveaux facteurs de pondération Wj et Wk, aux
données de l'IUNSCEAR pour la dose collective due à des retombées
radioactives, y compris des essais nucléaires, jusqu'en 1989.

L'impact total sur la santé humaine est calculée et comparée avec les
données de la CIPR :

- Total des morts par cancers : 61 619 512, (CIPR : 1 173 606),
- Total des cancers : 123 239 024 ,(CIPR : 2 350 000),
- Mortalité infantile : 1 600 000, (non prise en compte par la CIPR),
- Mort foetale : 1 880 000, (non prise en compte par la CIPR),
- Perte de la qualité de vie : 10%, (non prise en compte par la CIPR).

Le Comité reconnaît le problème éthique posé par l'exposition de populations
à des substances mutagènes sans qu'elles le sachent et sans qu'elles y
consentent,et quand un grand nombre des personnes exposées (beaucoup d'entre
elles n'étant pas encore nées), n'en tirent aucun bénéfice pour
contrebalancer les atteintes à leur santé. C'est pourquoi le Comité s'est
entouré de juristes, d'environnementalistes et d'universitaires,
spécialistes des attitudes sociales face au risque et à la construction de
la connaissance. [...]

www.euradcom.org, Edition 2003.




Résultat dans la presse en France après la publication (2 ans plus tard)
d'un contre rapport des officiels français de l'Institut de radioprotection
et de sûreté nucléaire (IRSN)... presque rien :




Le Monde, 14/12/2005 :
L'impact des contaminations radioactives internes mérite un réexamen

Les normes d'exposition à la radioactivité sont-elles insuffisamment
protectrices pour la population ? En 2003, des experts mandatés par les
députés Verts européens l'affirmaient. L'Institut de radioprotection et de
sûreté nucléaire (IRSN) français vient de répondre par la négative, sans
nier que certains aspects de la question sont "recevables et méritent
débat".

Dans son rapport de 2003, le CERI (European Committee on Radiation Risks)
évaluait à plus de 61 millions dans le monde le nombre de morts par cancer
dues, jusqu'en 1989, aux retombées radioactives principalement liées aux
essais nucléaires dans l'atmosphère. Soit trente fois plus que les
estimations résultant des modèles de radiotoxicologie en vigueur. [Donc il y
a officiellement d'après l'IRSN, 2 millions de morts par cancers dus au
nucléaire !]

L'IRSN conteste le mode de calcul retenu par le CERI et souligne des
"incohérences" dans son raisonnement. Pour cet organisme public, qui s'est
entouré pour l'occasion d'experts extérieurs, y compris liés à des
associations de défense de l'environnement, il n'y a pas lieu de remettre en
cause le système actuel de radioprotection.

"Néanmoins, poursuit-il, certains composants de ce système pourraient
probablement être améliorés en s'intéressant de façon plus explicite et
systématique aux incertitudes liées à la détermination de la dose après
contamination interne." Celle-ci désigne les radionucléides inhalés ou
ingérés. Cette prise de position constitue en soi un événement, tant le
raisonnement qui guide les normes émanant de la Commission internationale de
protection radiologique (CIPR) semble intangible.

Ces normes sont pour une bonne part déduites de l'étude des survivants des
bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki. Or ces populations ont subi
essentiellement des expositions externes ponctuelles élevées. Les
pathologies qu'elles développent au fil des décennies sont-elles
représentatives de celles qui pourraient résulter d'expositions chroniques à
faibles doses, internes et non externes ? C'est ce que s'est demandé le
CERI.

ETUDES SUR L'ANIMAL. "C'est une bonne question, mais le CERI n'apporte pas
un raisonnement scientifique suffisamment fondé pour y répondre, estime
Jacques Repussard, directeur général de l'IRSN. Pour autant, l'impact des
contaminations internes à faibles doses mérite des investigations."

L'IRSN a entamé des travaux sur l'animal, pour étudier l'apparition à
faibles doses de maladies autres que le cancer. Les résultats seront publiés
dans les prochains mois. L'Institut recommande la mise en place de
programmes de recherche "de fond" pour cerner la façon dont les
radionucléides migrent et se fixent dans les organes et les tissus. [Il
faudra probablement encore 50 ans d'étude pour que l'IRSN admette les
dangers du nucléaire ???]

Dans la mesure où il s'agit de métaux lourds, ils peuvent avoir des effets
chimiques propres, qu'il conviendra tout d'abord de caractériser. Enfin, des
études épidémiologiques analytiques, conduites sur des populations comme les
travailleurs du nucléaire, dont on connaît précisément le degré de
contamination interne, seront nécessaires sur le long terme.

Le coordinateur de l'étude du CERI, Chris Busby, se félicite que les
questionnements sur l'impact des contaminations internes soient pris en
compte par les autorités françaises. Il estime cependant que les données
épidémiologiques recueillies depuis l'accident de Tchernobyl sont déjà
suffisamment claires pour invalider les modèles de la CIPR.

"En Suède, l'épidémiologiste Martin Tondel a mis en évidence un risque
excédentaire dans les zones exposées aux retombées de Tchernobyl,
souligne-t-il. La littérature scientifique russe va dans le même sens."
L'étude de l'impact des faibles doses sur la réparation de l'ADN a
considérablement progressé, dit-il. Une raison de plus pour fonder la
radioprotection sur la biologie plus que sur la physique.




Le Figaro, 5 décembre 2005 :
De nouvelles incertitudes sur le risque nucléaire

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire pointe des
insuffisances sur les méthodes d'évaluation des effets des radiations
réalisées d'après Hiroshima.

EN JANVIER 2003, le Comité européen sur le risque d'irradiation (Ceri-ECRR
en anglais) avait publié un rapport exigeant une révision des normes de
protection contre la radioactivité. Il demandait que la dose maximale de
rayonnement reçue par le public soit fixée à 0,1 mSv (millisievert) au lieu
de 1 mSv (l'équivalent de quelques radios des poumons), comme c'est le cas
en France depuis 2002 en application de la directive européenne de 1996.
Selon ce groupe de travail créé par les Verts européens, le nucléaire civil
et militaire (les essais dans l'atmosphère ont duré jusqu'à la fin des
années 80) serait à l'origine de 60 millions de cancers dans le monde depuis
1945. Autrement dit, tout le système de radioprotection fondé sur les
recommandations de la CIPR (Commission internationale de protection
radiologique) à la suite des explosions d'Hiroshima et de Nagasaki serait
inefficace et à revoir.

La semaine dernière, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN) a publié une analyse critique du rapport du Ceri. Ses conclusions
très balancées auront sans doute le don d'agacer autant les antinucléaires
que les pronucléaires. En effet, les experts de l'IRSN contestent les
chiffres avancés par le Ceri, car ils ont relevé plusieurs erreurs de
calcul. Ils estiment néanmoins que « les questions du Ceri sont pertinentes
», sans toutefois remettre en cause les modèles d'évaluation du risque de la
CIPR.

« Le système actuel de radioprotection peut être amélioré en s'intéressant
de façon plus explicite et systématique aux incertitudes liées à la
détermination de la dose après contamination interne », peut-on lire dans le
résumé du rapport. Cette déclaration pour le moins sibylline signifie qu'à
la différence de l'Académie de médecine, par exemple, les rapporteurs de
l'IRSN estiment qu'il est légitime de s'interroger sur l'impact sanitaire
des retombées de l'accident de Tchernobyl dans les pays d'Europe de l'Est.
Cette question est au centre d'une vive polémique en France depuis plusieurs
années. En effet, l'évaluation des risques de la CIPR est fondée sur les
survivants d'Hiroshima-Nagasaki qui ont été exposés à une exposition externe
et à un flash. Or la contamination interne et chronique à des faibles doses,
que les populations de Biélorussie expérimentent actuellement à leur corps
défendant, constitue une situation entièrement nouvelle.

Les pathologies cardio-vasculaires et les troubles du comportement constatés
chez les enfants de Biélorussie, les baisses de fertilité qui touchent les
adultes sont-ils dus à l'ingestion d'aliments faiblement contaminés ou au
stress, au tabac et à l'alcool ? « Il faut tirer ça au clair sans préjuger
du résultat », indique Jacques Repussard, le directeur de l'IRSN. Sur place,
l'hétérogénéité géographique des contaminations ne facilite pas le
diagnostic.

L'organisme français devrait prochainement publier les résultats d'une étude
épidémiologique conduite en Russie (hôpital de Tchetchersk). Les résultats
d'expériences de contamination à des faibles doses d'éléments radioactifs
réalisées sur l'animal devraient bientôt être publiés. Ces travaux menés
dans le cadre du programme Envirhom par le laboratoire de Cadarache
devraient mettre en évidence la complexité du processus de contamination.

Le rapport de l'IRSN est le fruit de la collaboration d'experts
n'appartenant pas tous à l'IRSN. On trouve parmi eux plusieurs scientifiques
étrangers ou issus du monde associatif. Cette volonté de pluralisme vise à
sortir l'IRSN de son isolement. « Il y a eu des réticences pour que ce
rapport sorte. Il est prêt depuis un an. La question des contaminations
chroniques pose beaucoup de problèmes nouveaux, témoigne Monique Sené, du
Gsien (Groupement des scientifiques pour l'information sur l'énergie
nucléaire). On est en train de découvrir que la nature chimique des
radioéléments a des conséquences très importantes au point de vue des
cellules et des organes. »

Yves Miserey




Les Verts/Parlement européen, 30 January 2003 :
Renforcement - Protection contre Radioactivité

Rapport de l'ECRR

L'ECRR, commission d'experts indépendants a présenté à la presse ce jeudi 30
janvier au PE à Bruxelles le résultat de ses travaux. Pour lui, les normes
de protection contre la radioactivité doivent être sérieusement renforcées.

L'ECRR (European Committee on radiation risks) est un comité de spécialistes
des effets des radiations sur les êtres vivants, créé en 1998 sur base d'un
constat commun : les modèles de risques des rayonnements ionisants, à la
base des recommandations officielles à ce jour, ne permettent pas
d'expliquer les nombreux dommages à la santé dans les populations exposées à
une contamination interne par des éléments radioactifs.

L'ECRR a présenté à la presse, ce 30 janvier à Bruxelles, les résultats de
ses travaux ainsi que ses recommandations aux politiques pour améliorer la
protection des populations contre les radiations. Les conclusions de l"ECRR
sont basées non seulement sur les données scientifiques les plus récentes
concernant l'impact des rayonnements sur les cellules vivantes mais aussi
sur de nombreuses études épidémiologiques concernant des populations qui ont
subi une contamination à faible dose. Citons notamment parmi ces populations
celles qui ont été exposées aux retombées des essais de bombe A, les
riverains des sites nucléaires, les travailleurs du nucléaire, les
populations vivant sur des sites à haut niveau de radioactivité naturelle et
les victimes d'accidents nucléaires. L'ECRR s'est penché plus
particulièrement sur deux types d'études récentes qui montrent de manière
non équivoque les dommages dus à une irradiation interne de faible dose :
les leucémies infantiles consécutives à Tchernobyl et l'augmentation
observée des mutations de l'ADN après cette même catastrophe.

Selon l'ECRR, le nombre de décès par cancer dûs au nucléaire (depuis 1945)
serait de l'ordre de 60 millions dans le monde, les chiffres officiels
(basés sur les évaluations de la Commission Internationale de protection
radiologique) étant de l'ordre de 1 million, soit 60 fois moins.

En conséquence de leurs travaux, les experts de l'ECRR proposent que la dose
maximale de rayonnement reçue par toute personne du public soit fixée à 0,1
mSv (contre 1mSv aujourd'hui). Ils estiment que l'énergie nucléaire est un
moyen très coûteux de production d'électricité dès lors qu'on prend en
compte tous les dommages à la santé humaine.

Le rapport ECRR 2003 a été réalisé par le Dr Chris Busby, le Dr Rosalie
Bertell, le Prof Inge Schmitz-Feuerbake, le Prof. Alexey Yablokov et le Dr
Molly Scott Cato, en collaboration avec 46 scientifiques de tous pays.

Selon Paul Lannoye, député européen vert et ancien rapporteur du parlement
sur la directive relative à la protection contre les rayonnements ionisants,
le rapport de l'ECRR est une contribution historique à l'évolution de la
radioprotection. Le rapport interpelle tous les politiques en charge de la
protection de la santé et remet en cause les idées reçues véhiculées par les
partisans de l'énergie nucléaire.

Une traduction française du document est en chantier de manière à le rendre
accessible à tous les pays francophones->] avant la fin de l'année 2003.

Pour tout complément d'information, veuillez contacter :

Isabelle Zerrouk
Bureau de Presse
Les Verts/ALE au Parlement européen
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