[Fr-diffusion] Appel à la solidarité le 10 mai à Fribourg
andrea
andrea at attac.org
Dim 30 Avr 14:01:32 CEST 2017
---------- Message transféré ----------
De : Pierre Duffour <pierreduffour at gmail.com>
Date : 30 avril 2017 à 13:42
Objet : Appel à la solidarité le 10 mai à Fribourg
À : Pierre Duffour <pierre.duffour at gmail.com>, Andrea Duffour <
andrea.duffour at gmail.com>
*Bonjour,*
*Le réseau pour l'action Transnationale nous demande la solidarité avec
des associations de villageois et de paysans du *Cameroun, Côte d’Ivoire,
Liberia, Sierra Leone et Cambodge, propriétaires des terres réquisitionnées
pour la culture intensive * de palmiers à huile et d'hévéas. *
La Socfin, une holding luxembourgeoise spécialisée dans les plantations
d’huile de palme et d’hévéas et qui pour cela accapare les terres des
populations en Afrique et en Asie. Cette entreprise possède les bureaux de
plusieurs de ces filiales chargées de la logistique, de la vente, de la
recherche et développement à Fribourg au 3 square des Places (à coté de la
place Python),
Socfinco FR
Socfin Green Energy
Socfin Research
Sodimex FR
Sogescol FR
Induservices FR
L’ensemble ne regrouperait qu’une trentaine de salariés. Ces filiales n’ont
jamais connu d’actions devant ou dans leurs locaux car très discrets,
bien-sûr :.
*La raison*
Malgré de nombreuses interpellations depuis plusieurs années, la Socfin
persiste dans son refus d’ouvrir un dialogue avec les associations de
riverains qui représentent les populations touchées. Sur le terrain, les
promesses ne sont pas tenues. Pire sur certaines plantations la situation
se dégrade.
*L’objectif*
Il s’agit d’accentuer notre pression sur cette entreprise avant la tenue de
son assemblée d’actionnaires le 31 mai au Luxembourg. Nous voulons affirmer
notre force et notre capacité à menacer la tenue de cette AG si aucune
avancée rapide n’est enregistrée.
*Des militants viendront depuis la France pour une action visant à mettre
sous pression les sociétés du groupe Bolloré et du milliardaire Fabri
basées à Fribourg. Une occasion de montrer notre solidarité avec les
populations du Sud.*
*Si vous êtes intéressés, après avoir pris connaissance des informations
qui suivent, vous pouvez répondre à ce message pour de plus amples
précisions et le plus rapidement possible. Je répondrai à chacune, chacun
d'entre vous: pierreduffour at gmail.com <pierreduffour at gmail.com>*
* Nous cherchons le plus grand nombre de personnes possible pour seconder
les militants français qui se déplaceront à cette occasion. *
*Je vous demande de garder cette information secrète en dehors de vos
réseaux. *
*Une réunion de préparation avec les personnes qui auront répondu à ce
message suivra. *
*Un grand merci pour votre participation active. *
*Pierre Duffour *
*ATTAC-FRIBOURG *
*PLANTATIONS SOCFIN/BOLLORÉ :*
*SOUS LES PALMIERS LA RAGE*
Le ReAct
Le ReAct, Réseau pour l’Action Collective Transnationale, est né en 2010 à
partir d’une analyse partagée : les injustices sociales et
environnementales ont pour cause principale l’asymétrie de pouvoir et la
domination des intérêts des grandes entreprises sur ceux de la majorité des
personnes. Dans ce contexte, le ReAct vise à révéler le pouvoir des
personnes affectées par les abus des firmes multinationales (FMN).
Pour cela, le ReAct souhaite contribuer à organiser les travailleurs.ses et
les communautés afin de construire un pouvoir social à même de lutter
contre les abus des multinationales et de défendre les droits et intérêts
des plus démunis. En allant à la rencontre des acteurs affectés par
l’activité des FMN, les militants du ReAct sont des « tisseurs de liens » à
l’échelle locale, nationale et transnationale entre les personnes
désireuses d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.
*Le ReAct s’est lancé dès 2010 dans une campagne contre les abus de Bolloré
et Socfin qui détiennent des plantations en Afrique et en Asie et
accaparent des terres, via la construction d’une alliance internationale
des communautés locales affectées.*
Contexte
*La Socfin* est une holding luxembourgeoise détenue par l’homme d’affaire
belge Hubert Fabri (poursuivi à plusieurs reprises pour fraude fiscale par
le fisc belge, sans succès jusqu’à présent) et dont l’actionnaire principal
est le groupe Bolloré (39% des parts). Cette holding détient des
plantations industrielles de palmiers à huile et d'hévéas dans de nombreux
pays d’Afrique et d’Asie. Depuis 2008, les expansions de ces plantations
sont continues. Les surfaces plantées des sociétés africaines de la Socfin
sont passées de 129 658 à 185 324 ha entre 2009 et 2015, soit une
augmentation de plus de 40%. Ces expansions provoquent de graves conflits
avec les populations riveraines qui sont privées de terres et voient leurs
conditions de vie sans cesse se dégrader. Sourde aux interpellations sur
cette situation, la Socfin fait preuve d’une attitude sur la question qui
n’est pas sans rappeler les pratiques coloniales du début du XX siècle.
Pratiques qu’elle revendique puisqu’elle met en avant « *son siècle
d’histoire qui démontre sa capacité à s’intégrer parmi les communautés
locales. »*
*Le groupe Bolloré* et son PDG, Vincent Bolloré, possèdent 38.75% de la
Socfin en 2016. Il dispose donc d’un pouvoir de décision important sur
Socfin mais se refuse à l’utiliser en arguant qu’il n’est pas l’actionnaire
majoritaire et qu’il n’a pas de pouvoir de décision. Toutefois, au vu des
sommes importantes que lui rapportent les plantations, il ne peut
s’exonérer de responsabilités dans la gestion de ces dernières. D’autant
plus que ses profits sont les produits directs de la situation
catastrophique entretenue dans les plantations : faibles compensations, bas
salaires, absences de contreparties… Le Point de Contact National de l’OCDE
a reconnu lui-même la responsabilité du groupe Bolloré vis-à-vis des
plantations gérées par la Socfin.
Face à cette situation intolérable, dans plusieurs pays, Cameroun, Côte
d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Cambodge, les paysans et villageois
propriétaires des terres réquisitionnées, se sont mobilisés et continuent
de se mobiliser pour protester contre les conditions d’implantation et
d’exploitation de ces plantations et pour obtenir des compensations pour
les préjudices s qu’ils subissent. Ces préjudices portent sur la privation
de moyens de subsistance en l’absence de terres et de forêts rendues
désormais inaccessibles. La faiblesse des compensations octroyées en
échange des terrains est une autre source de conflits. De fait, les
populations riveraines n’ont ainsi pas donné leur consentement libre
préalable et informé pour céder leurs terres. De plus, les plantations ne
respectent pas ou peu les obligations qui leur ont été faites en échanges
des terres. Ainsi, la fourniture de services publics : eau,
électrification, écoles, dispensaires, entretien des routes, n’est
effectuée que très partiellement sur quelques plantations seulement. En
outre, des milices privées de sécurité entravent leur liberté de
circulation au prétexte de protéger les plantations contre les vols et
dégradations. Sur le plan environnemental, le déversement massif de
pesticides a eu pour effet de polluer les eaux et de les rendre impropres à
la consommation pour les communautés locales qui ne disposent d’aucune
alternative de rechange.
*Face à cela, les riverains réclament :*
Un réel dialogue social
La rétrocession d’une partie des terres accaparées.
Des compensations effectives et des mesures de développement économique et
social
La protection de l’environnement
Depuis 2010, afin de parvenir à ouvrir des négociations, le réseau pour
l’action collective transnational (ReAct) a aidé les personnes touchées à
s’organiser et à construire une alliance au niveau international.
L’Alliance Internationale des Riverains des Plantations Socfin/Bolloré est
ainsi née le 5 juin 2013 pour lutter de manière efficace contre les abus de
cette multinationale. Cela s’est traduit par des actions coordonnées en
Afrique, en Asie et en Europe lors des AG d’actionnaires notamment.
Nous avons également tissé un réseau de partenaires que nous cherchons sans
cesse à élargir pour nous aider dans ce combat.
Situation actuelle
Bolloré se cache derrière Socfin, et a refermé la porte ouverte en 2014
lors d’une première rencontre avec l’Alliance des Riverains. Socfin
continue de refuser le dialogue malgré des demandes incessantes et renvoie
sans cesse le règlement du conflit à l’échelle locale. Or aujourd’hui, sur
le terrain, les organisations de riverains luttent sans cesse pour faire
progresser la situation, mais très peu de résultats concrets sont visibles.
Dans la plupart des pays, aucun cadre de négociation ne permet, à l’échelle
locale, de résoudre les conflits de manière durable, la plupart du temps
car ces cadres excluent les véritables représentants légitimes des
riverains.
Les efforts des riverains n’ayant pas permis jusqu’ici de débloquer la
situation de manière plus globale, malgré quelques victoires locales, il
s’agit aujourd’hui d’accentuer la pression sur le groupe Bolloré et sur la
Socfin, afin de les pousser à ouvrir le dialogue social avec ceux qui sont
victimes de ses activités, et de parvenir enfin à des avancées concrètes
significatives pour les riverains.
Pour cela, il nous faut jouer sur l’ensemble des leviers de pression dont
nous disposons en Europe. En plus d’interpeller encore et encore le groupe
Socfin et le groupe Bolloré, dans leurs locaux en Suisse, en Belgique et ce
jusqu’aux Assemblées Générales de ces deux groupes en Juin, il s’agira de
toucher leurs partenaires financiers, pour que ces derniers puissent
intervenir dans le processus et faire bouger les rangs au sein de Socfin.
Notre moyen d’action demeure l’action directe non-violente, et il s’agira
ainsi de médiatiser encore davantage la situation.
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