[Fr-diffusion] Sommes-nous tous des terroristes ?

andrea duffour andreaduffour at gmail.com
Mar 26 Nov 13:43:59 CET 2013


vous rappelez-vous de mon dernier mail au sujet de Bahar Kimyongür (voir en
bas) ?
entretemps, ce citoyen belge a de nouveau été arrêté, une fois pendant ses
vacances en famille en Espagne, une fois en ce rendant à une conférence en
Italie.   Bahar risque dêtre extradé vers la turquie. C'est un militant qui
a besoin de notre soutien, commençons par faire tourner l'infor matif ce
soir à Bruxelles.


http://www.michelcollon.info/Bahar-Kimyongur-emprisonne-en.html
http://www.michelcollon.info/Bahar-sera-t-il-arrete-dans-188.html
http://www.michelcollon.info/Bahar-Kimyongur-n-est-pas-un.html

attention, en ayant ouvert ce mail, vous êtes tous suspects

cordialement

andrea



---------- Message transféré ----------
De : andrea duffour <andreaduffour at gmail.com>
Date : 2 mars 2013 11:57
Objet : Fw: Discours de Bahar Kimyongür à l'ONU
À :



des militants anti-fachistes ont apostrophé de "fachiste" hier soir à
Genève le militant belge kimyongur bahar qui est  issu de la mouvance
marxiste léniniste.

la manipulation médiatique va si loin qu'on se trompe dans nos propres
rangs !

fais-toi une opinion par toi- même en lisant son  discours à l'Onu du 28
fév.

cordialement
 andrea  (probablement aussi fachiste sans le savoir)





*De :* Kimyongur Bahar [mailto:bahar_kimyongur at yahoo.fr]
*Envoyé :* vendredi 1 mars 2013 03:17
*À :* Drejo23 liege
*Objet :* Discours de Bahar Kimyongür à l'ONU





*Conférence sur la Syrie au Palais des Nations en marge de la 22e session
du Conseil des droits de l’homme de l’ONU*



*Intervention de Bahar Kimyongür *

*Genève, 28 février 2013*





Mesdames et Messieurs,





Au moment où nous célébrons dans la rage, l’impuissance et le deuil le
deuxième anniversaire de la guerre de Syrie, un énième retour en arrière
sur la couverture médiatique du conflit n’est pas inutile pour comprendre
le jusqu’au-boutisme des belligérants ayant conduit au pourrissement de la
situation que nous connaissons aujourd’hui.



Force est de constater que dans les pays alignés à la politique étrangère
étasunienne notamment la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Angleterre,
seule une poignée de journalistes ont cherché à comprendre la complexité de
la situation syrienne, nageant à contre-courant dans un environnement
hostile car dominé par des bataillons d’intellectuels sentimentalement et
politiquement acquis à la cause rebelle.



Dès le début de la crise syrienne, des observateurs indépendants ont
épinglé de nombreux cas de manipulation médiatique que certains
professionnels de l’information ont véhiculés parfois involontairement.



Croyant servir la dissidence syrienne et se conformer ainsi aux valeurs
humanistes dont ils se targuent d’être les gardiens, des journalistes
sérieux se sont convertis en ministres d’une propagande aussi maladroite
que nocive.



Les analyses pointues et la modération que l’on attendait d’eux ont cédé la
place tantôt aux effets d’annonce et autres communiqués triomphalistes
chantant les succès militaires de la rébellion tantôt aux pamphlets
incendiaires conspuant, dans une surenchère de superlatifs outranciers, les
pratiques répressives réelles ou fabriquées des services de sécurité
syriens.



Par naïveté ou par conviction, par lâcheté ou par paresse, des journalistes
ont bafoué les principes élémentaires de leur profession comme l’enquête de
terrain, la vérification des sources ou le recoupement de l’information.



Ils ont crié à la censure tout en l’appliquant à l’encontre des voix
critiquant la doxa occidentale sur la Syrie.



Certains d’entre eux n’ont pas eu peur de verser dans la caricature voire
la calomnie pour discréditer les voix dissidentes qui offraient une vision
indépendante de la situation dans ce pays.



Des rumeurs colportées sur les réseaux sociaux comme la prétendue fuite à
l’étranger du président syrien, son prétendu train de vie fastueux, son
prétendu plan de repli en un territoire alaouite imaginaire ou encore sa
prétendue retraite sur un porte-avion russe ont été complaisamment relayées
par de très sérieuses agences de presse.



L’emballement médiatique planétaire fabriqué à partir des salves d’hoax
anti-régime a eu pour principal effet de radicaliser les forces loyalistes
et de ridiculiser les partisans d’une démocratisation sincère de leur pays.



Ce faisant, les principaux médias occidentaux n’ont pas manifesté le même
enthousiasme lorsqu’il s’agissait de parler des citoyens progouvernementaux
démembrés, mitraillés ou déchiquetés par les bombes des rebelles et de
leurs alliés takfiristes.



Les décapitations rituelles organisées par ces derniers n’ont pas suscité
autant d’indignation que les exactions commises par l’armée
gouvernementale. Ni les appels au génocide des alaouites et des autres
minorités « impies » lancés dès le début de la crise syrienne dans
certaines mosquées du pays et via des chaînes satellitaires golfiques aux
heures de grande écoute.



Ce n’est qu’un an et demi après les premières manifestations que la presse
occidentale a découvert les télécoranistes de la haine comme le Syrien
exilé en Arabie saoudite Adnane Arour qui se targue pourtant d’avoir des
millions d’adeptes en Syrie et dans le monde.



Il n’est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre dit un vieil
adage.



Concernant les attentats terroristes visant les civils, de nombreux
journalistes ont versé dans les théories du complot les plus grotesques en
accusant le camp loyaliste de tuer délibérément ses propres enfants pour
discréditer l’opposition.



Quant aux activistes pour la paix et la souveraineté des peuples qui, à
Bruxelles, Paris ou Londres, prêchent désespérément dans le désert, ils se
sont vus symboliquement interdire toute expression d’empathie envers les
civils innocents qui avaient le malheur de mourir sous le mauvais drapeau.



Lorsqu’une équipe de la chaîne Al Ikhbariya dont la célèbre journaliste
Yara Saleh, a été prise en otage par l’Armée syrienne libre (ASL) durant
l’été 2012, les groupes de presse occidentaux ont joué aux trois singes.



Aucun média dominant pourtant si enclins à défendre la liberté
d’information n’a même évoqué la fin tragique de Hatem Abou Yahya,
l’assistant cadreur de l’équipe exécuté par ses ravisseurs.



La libération par l’armée gouvernementale syrienne des trois autres membres
de l’équipe n’a pas suscité plus d’engouement parmi nos faiseurs d’opinion.



Quiconque souhaite connaître l’ampleur du black-out médiatique qui a frappé
l’équipe d’Al Ikhbariya n’a qu’à pianoter le nom de l’un de ses malheureux
journalistes sur un moteur de recherche.  On ne trouve quasi aucune trace
de leur kidnapping.



En effet, en Occident, seuls des sites marginaux et non-alignés en ont
parlé.



Les horreurs de la guerre ont été systématiquement imputées au régime
syrien même celles que la rébellion a fièrement revendiquées.



Pendant deux ans, certains prétendus experts de la Syrie ont claironné la
« fin imminente » du régime en se basant entre autres sur les affirmations
de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).



D’après leurs dires, le régime était « de plus en plus isolé ». Il était
« aux abois », « cerné de toutes parts ». Le président ne comptait plus que
« quelques fidèles corrompus issus de sa communauté ».



Il paraîtrait même que toute la population était mobilisée contre la
dictature d’une « secte », d’un « clan », d’une « famille », d’une
« maffia ». Les jours, voire les heures du président étaient comptés.



En décembre 2011, le ministre des affaires étrangères israélien Ehud Barak
ne donnait pas plus de quelques semaines ou mois avant la chute d’Assad (*Le
Monde*, 6 décembre 2011).



L’ancien diplomate français Wladimir Glasman alias Ignace Leverrier qui
anime le blog de propagande « Un œil sur la Syrie » hébergé par *Le
Monde*a cru bon de créer un fil info avec une « chronique du
délitement du
régime ». Mais son torrent de nouvelles triomphalistes s’est rapidement
tari.


En août 2012, Gerhard Schindler, chef du service de renseignement allemand
BND, fait plus fort que ses homologues israéliens. Il rejoint le club des
prophètes et des oracles en déclarant que (non pas les mois ou les semaines
mais) les jours du régime du président Assad étaient comptés (*RFI*, 20
août 2012). Cette lumineuse prédiction vieille de plus de six mois revient
en quelque sorte à affirmer que tous les êtres vivants mourront assurément
un jour.



Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan promettait quant à lui de
célébrer la victoire des rebelles en allant très prochainement prier dans
la mosquée des Omeyyades en Syrie (*Hürriyet*, 5 septembre 2012).



Depuis, beaucoup d’eau, de sang et de larmes ont coulé sous les ponts qui
enjambent l’Oronte.



Les menaces d’intervention armée, le chantage, les coups d’esbroufe, les
stratégies subversives qui vont des opérations « false flags » à la mise à
disposition par les pétromonarchies arabes d’une enveloppe de 300 millions
de dollars pour encourager les défections au sein du gouvernement syrien et
de l’armée n’ont pas eu raison de la combativité du régime (*Le Figaro*, 3
avril 2012 ; *Russia Today*, 11 août 2012)



N’est-il pas surprenant que seule une infime minorité de hauts
fonctionnaires d’un Etat pourtant taxé de vénal et de corrompu ait cédé aux
chants des sirènes mazoutées du Golfe et succombé à la tentation
pécuniaire que font miroiter des monarques aussi bedonnants que leurs
barils de pétrole ?



Personne parmi ces messieurs de la grande presse prétendument bien informés
n’a jugé bon d’associer le flegme du président syrien au soutien populaire,
certes difficilement quantifiable, mais bien visible et réel dont il jouit
et à sa confiance en l’avenir.



Au lieu d’analyser la réalité telle qu’elle est, les francs-tireurs de nos
mass médias éberlués par la zen attitude du président syrien se sont
attelés à brosser le portrait psychologique d’un « tueur au sang froid ».



Dans une mauvaise foi dont ils ont le secret, ils n’ont vu que des facteurs
externes et militaires à son maintien au pouvoir : la main invisible d’Hugo
Chavez, l’armement russe et iranien, l’appui logistique du Hezbollah, la
terreur des moukhabarats et des chebbihas, la puissance de son aviation...
Le peuple lui, était d’après eux, unanimement acquis au renversement du
régime.



Seuls de rares journalistes honnêtes ont tenté de comprendre comment une
dictature pouvait masser des centaines de milliers de sympathisants dans la
rue sans pécule ni baïonnette.



Aux allégations dépeignant une armée syrienne démoralisée répondaient des
images de fantassins guillerets et motivés.



Rares ont été les observateurs européens qui ont analysé objectivement la
combativité de l’armée arabe syrienne et du Baas syrien, père de tous les
baassismes.



Les stratèges occidentaux et leurs subordonnés arabes misaient sur un
effondrement comparable à celui du régime irakien à la veille de la chute
de Bagdad en 2003. En vain.



Ils espéraient voir pans entiers de l’armée syrienne rejoindre la rébellion
comme lors de la guerre civile libyenne en 2011. En vain.



Il y a un mois à peine, Rami Abdel Rahmane a dû reconnaître sur la chaîne
d’information France 24 que le poids des défections est surestimé. « Les
défections n’ont pas pesé sur l’armée syrienne » a-t-il affirmé. (*France
24*, 23 janvier 2013).



Dans la même interview, interrogé sur la création des Forces de défense
nationale par l’armée syrienne, une formation paramilitaire de 50.000
femmes et hommes chargée de défendre leur quartier contre les incursions
rebelles, Rami Abdel Rahmane tord le cou à un autre préjugé au grand dam de
ceux qui taxent le gouvernement de Damas de « régime alaouite ».



Il dit en effet : « *Ces nouvelles forces sont formées de personnes de
toutes les confessions. (…) Ce sont simplement des personnes qui
soutiennent le régime et contrairement à ce que l’on pense, il y en a de
toutes les communautés*. »



« *Contrairement à ce que l’on pense* » souligne-t-il. Et voilà que la
source syrienne la plus crédible aux yeux de l’Occident remet en question
une idée largement répandue. Répandue par qui ?



Par les fabricants et les trafiquants d’opinion qui peuplent les bureaux de
rédaction de nos gazettes, nos hémicycles, les chaires universitaires, les
centres d’études stratégiques et les plateaux de télévision.



Aujourd’hui, au bout de deux ans de guerre sans merci, face à la ténacité
du régime et de la population loyaliste, les mêmes sources reconnaissent du
bout des lèvres avoir été vite en besogne.



Deux ans et 70.000 morts plus tard, ils ont dû revoir leur copie.



Voyons à présent quatre des stéréotypes les plus remâchés, réchauffés et
resservis par nos médias mainstream.





*Théorie n°1 : Au début, le mouvement syrien de contestation était
pacifique.*



C’est vrai et faux. Plusieurs dizaines de manifestants pacifistes ont été
torturés et tués, notamment à Deraa. Ce terrorisme d’Etat est
injustifiable. Mais dès le début de la contestation, les forces de sécurité
ont également été la cible de tirs provenant des manifestants. De nombreux
policiers et militaires sont morts sous les balles des opposants dès les
premiers jours de la contestation. Des réseaux de tunnels et des caches
d’armes ont été découverts y compris dans des mosquées. La thèse de
l’implication d’une « troisième force » composée d’éléments infiltrés et de
provocateurs n’a jamais été évoquée par la presse occidentale. Par
ailleurs, des appels à la haine anti-alaouite, anti-chrétienne, anti-chiite
et anti-iranienne ont été scandés dans plusieurs manifestations notamment à
Jableh, Idleb et Jisr Al Choughour. Les sons et images de ces émeutes
déguisées en manifestations pacifiques à destination du public
international abondent sur la toile mais les médias mainstream n’y ont
guère prêté d’attention.



*Théorie n°2 : l’extrémisme religieux en Syrie n’existe pas. S’il existe,
c’est le régime qui l’a fabriqué.*



Doublement faux. Si l’écrasante majorité des musulmans sunnites syriens
rejettent l’extrémisme religieux, il n’en est pas moins une menace bien
réelle autant pour les musulmans que les non musulmans. Le takfirisme,
cette version factice et fasciste de l’Islam constitue depuis toujours une
menace existentielle tant pour le nationalisme arabe que pour la
cohabitation pacifique entre communautés religieuses. Les takfiristes
syriens considèrent en effet le baassisme comme une cause communiste, athée
et perverse à combattre sans merci par le djihad. Les croyances issues ou
inspirées de l’Islam telles que le chiisme, l’alaouisme ou l’ismaélisme
sont logées à la même enseigne de même que le christianisme et le
judaïsme. Plusieurs
imams sunnites syriens ont été tués par les takfiristes car jugés déviants
ou progouvernementaux. Le dernier en date, le cheikh Abdoullatif al Jamil a
été tué par les rebelles à la mosquée de Salahaddin à Alep au début de ce
mois.

Deux sources d’inspiration sont à la disposition des islamofascistes
syriens et étrangers : les textes anciens comme les fatwas du théologien
syrien médiéval Ibn Taymiyya et les chaînes satellitaires télécoraniques du
Golfe comme Iqraa TV, Wessal TV, Safa TV, Quran i Kerim TV qui, sans
interruption, distillent la haine anti-chiite, anti-iranienne,
anti-Hezbollah et antinationalisme arabe. Adnan Arour et tous les autres
prêcheurs de haine bénéficient d’une couverture médiatique planétaire
depuis bien avant le « printemps syrien ». Les djihadistes installés en
territoire libanais sous l’impulsion du clan Hariri lui-même soutenu par
les Saoudiens depuis les accords de Taëf qui mirent fin à la guerre civile
libanaise (1975-1990) jouent un rôle de premier ordre dans la fragmentation
de la société syrienne sur base religieuse.

Les confrontations entre le régime laïc syrien et le takfirisme ont une
histoire longue et sanglante. Elles ont culminé avec le massacre de Hama en
1982. Les minorités ont été plusieurs fois la cible de massacres à
caractère sectaire. L’attentat visant le mausolée chiite de Saida Zeinab à
Damas par les terroristes du Fatah al Islam le 27 septembre 2008 préfigure
la guerre sectaire actuellement menée par la rébellion takfiriste contre le
gouvernement de Damas et ses soutiens populaires.



* Théorie n°3 : le régime syrien est alaouite*



Archifaux. Cette allégation réductrice est, de surcroit, offensante pour
toutes les parties en conflit. Elle est offensante pour les nombreux
ministres, députés, dirigeants de syndicats et de corps professionnels,
chefs d’état-major, officiers supérieurs et moyens, soldats, policiers et
autres centaines de milliers de fonctionnaires non alaouites. Elle est tout
aussi offensante pour les nombreux opposants alaouites qui luttent contre
le gouvernement. L’origine alaouite du président syrien et de certains
membres de son entourage ne fait pas de l’Etat syrien un « régime
alaouite ». La Syrie est à la fois un Etat culturellement marqué par
l’Islam sunnite de rite hanéfite et l’unique Etat laïc du monde arabe. La
laïcité syrienne est consacrée par une formule omniprésente dans la bouche
des Syriens : Al din la Allah wal watan lel jemi’ : « La religion est à
Allah est la patrie est à tout le monde ». Curieusement, aucun média n’a
entendu parler de ce principe fondamental qui fait de la Syrie un havre de
paix intercommunautaire.

Mais, ces mêmes journalistes ne se gênent pas d’utiliser les mêmes termes
que les djihadistes liés à Al Qaïda pour qualifier l’Etat syrien. Ils y
voient des privilégiés alaouites partout. Pourtant, les alaouites vivent
pour la plupart de maigres moyens et ne sont même pas officiellement
reconnus en tant que communauté religieuse. Sous la présidence de Bachar el
Assad, près de 5.000 mosquées sunnites et 250 églises ont été construites
ou restaurées. En revanche, jamais l’Etat syrien n’a consacré un seul
centime à l’entretien des lieux saints alaouites ni à la rémunération des
cheikhs alaouites.

L’obsession de certains médias et experts à vouloir désigner leur ennemi
par son identité ethnique ou religieuse est symptomatique de ce vieux
réflexe raciste et colonial qui consiste à inférioriser l’autre en
l’enfermant dans une identité réductrice, englobante, dépersonnalisante et
le cas échéant carrément stigmatisante. Stigmatisante car certains médias
occidentaux et djihadistes tiennent les alaouites collectivement
responsables de crimes commis par des escadrons de la mort
progouvernementaux pourtant issus de toutes les communautés du pays.

Il nous semble normal de dire « le président alaouite Bachar el Assad »
mais nous serions choqués si quelqu’un disait « le ministre juif des
affaires étrangères Laurent Fabius ».

Certains journalistes semblent avoir vite oublié le principe universel qui
dit : « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse. »



*Théorie n°4 : La rébellion est populaire. L’armée est honnie.*



Thèse à moitié vraie donc à moitié fausse. Cette théorie largement répandue
en Occident est pourtant démentie par des leaders de l’Armée syrienne
libre.

Interrogé par l’agence Reuters, Abou Ahmed, chef d’une milice de la Brigade
al Tawhid active à Alep depuis juillet 2012 déclare : « L’ASL a perdu son
soutien populaire. »

Il estime que 70% de la population de la ville est progouvernementale (Yara
Bayoumi, *Reuters*, 8 janvier 2013).

Dans plusieurs quartiers aleppins administrés par la rébellion, la
population se plaint d’actes de pillage et de mauvais traitements infligés
par les milices de l’ASL. La population excédée manifeste régulièrement aux
cris de « ASL voleuse, nous voulons l’armée régulière » (Jaych al Hour
harami, bedna jeych el nizami).

De l’autre côté de la barricade, l’armée est constamment sollicitée par la
population. Il  suffit de visionner les chaines télévisées gouvernementales
pour se rendre compte de l’ampleur de cette autre réalité syrienne. On y
voit des soldats accueillis en héros, nourris et choyés par la population.

Si les médias prenaient exemple sur Anastasia Popova ou Robert Fisk, s’ils
se donnaient la peine de parcourir l’envers du décor, s’ils allaient
interroger les millions de Syriens pro-gouvernementaux, neutres ou non
politisés, ils réaliseraient que ces citoyens préfèrent rester sous la
protection de l’armée et sous l’administration gouvernementale qui leur
assure des moyens de subsistance : un salaire, une retraite, des soins
médicaux, une instruction etc.





Les mensonges et les demi-vérités concernant la Syrie sont si nombreux
qu’en dresser une liste relève de la gageure.



Ceux qui prétendent soutenir le peuple syrien lui rendront un bien grand
service le jour où ils se résoudront à décrire en toute impartialité la
souffrance de toutes ses composantes.



Peut-être que ce jour-là, les Syriens parviendront à dépasser leurs
différends et à trouver les voies de la réconciliation, seule condition de
leur survie en tant que peuple libre.


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