[fessenheim-tn] Article du Monde sur les déchets radioactifs dans le Grand Est

schwartz arnaud schwartz_a at yahoo.com
Mi Aug 27 10:26:28 CEST 2008


Le Monde - 17 août 2008 - Xavier Ternisien
Les élus doivent compenser les départs des militaires
Pour les élus d'Alsace et de Lorraine, l'implantation d'un site de stockage de déchets radiocatifs de faible intensité apparaît comme une goutte d'eau comparée à la saignée que subit actuellement le Grand Est de la France, dans le cadre de la restructuration de la carte militaire.
En tout, la Lorraine devrait perdre 8 500 emplois civils et militaires. Un traumatisme qui ravive les souvenirs de la grande crise de la sidérurgie dans les années 1980. La région avait alors perdu 100 000 emplois industriels sur une période de vingt-cinq ans dans la métallurgie, les houillères et les mines de fer. Le choc actuel est plus faible, mais plus concentré dans le temps. " A elle seule, l'agglomération de Metz va perdre 5 000 à 6 000 emplois dans cette opération, ce qui représente un dixième de l'effort national ", déplore le député (UMP) de Moselle François Grosdidier. Les Messins ont un maigre lot de consolation : ils conservent leur cour d'appel qui, initialement, devait être supprimée dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire.
En Moselle également, la petite ville de Bitche (5 700 habitants), située à la frontière allemande, va perdre la moitié de sa population avec la dissolution du 57e régiment d'artillerie. Commercy, dans la Meuse, devrait voir disparaître 900 emplois avec le départ du 8e régiment d'artillerie. Le député (UMP) Bertrand Pancher a demandé, sans trop d'illusions, la délocalisation de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), dont le siège social se trouve à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Son argument majeur est que la Meuse abrite déjà, à Bure, un laboratoire de recherche pour le stockage souterrain de déchets de haute activité à vie longue.
S'il n'obtient pas le déménagement de l'Andra, le député de Commercy espère l'installation dans sa ville d'un régiment franco-allemand. Mais, pour lui comme pour les autres élus lorrains, le stockage des déchets n'est pas " une panacée ".
François Grosdidier met en garde les maires qui pourraient être tentés : " Les communes touchées par les restructurations militaires doivent d'abord développer leur attractivité dans le secteur marchand. Or le stockage de déchets radioactifs n'est pas de nature à rendre attractive une zone sinistrée, ni pour les entreprises ni pour les populations... "
Jean-Pierre Masseret, président (PS) du conseil régional de Lorraine, va plus loin : " Nous n'avons pas vocation à être une poubelle ou un pot de chambre, s'exclame-t-il. Les Lorrains vivraient mal qu'on leur propose de compenser le départ des militaires par l'arrivée de déchets radioactifs. Si un centre de stockage doit voir le jour en Lorraine, il faut que cela s'inscrive dans un cadre plus vaste, avec un accompagnement en termes d'aménagement du territoire, d'implantation de centres de recherche et d'une réindustrialisation. "
" EN LEUR ÂME ET CONSCIENCE "
Adrien Zeller, le président (UMP) de la Région Alsace, juge que la balle est dans le camp des maires. " C'est à eux qu'il appartient, en leur âme et conscience, de décider s'ils sont prêts ou pas à accueillir une telle implantation." Néanmoins, M. Zeller croit plutôt déceler des réticences chez les 900 maires de sa région. " Les Alsaciens ont plutôt une sensibilité favorable à l'environnement ", souligne-t-il. Il insiste sur la transparence qui doit accompagner une telle implantation. " Il ne suffit pas pour un maire de prendre un chèque et de se taire dans son coin. Je n'ai pas à intervenir dans leur choix. Je n'ai pas de position de principe. Mais j'espère que le débat sera ouvert localement et que chacun pourra s'exprimer sur des enjeux aussi importants. "
Si l'ouverture d'un centre de stockage de déchets peut affaiblir l'attractivité des villes moyennes touchées de plein fouet par les restructurations militaires, elle offre en revanche une manne tentante pour beaucoup de communes rurales qui perdent de la population.
Le cas se produit fréquemment aujourd'hui avec l'éolien. " La taxe professionnelle apportée par l'installation d'éoliennes dans les villages est considérable, constate Adrien Zeller. Beaucoup de maires y succombent. " Les déchets radioactifs connaîtront-ils le même succès ? Jean-Pierre Masseret en doute : " Pour l'instant, je n'ai pas connaissance de maires qui se seraient portés spontanément candidats. La tendance actuelle est plutôt à la prudence et à la réserve. "


      _____________________________________________________________________________ 
Envoyez avec Yahoo! Mail. Une boite mail plus intelligente http://mail.yahoo.fr
-------------- nächster Teil --------------
Ein Dateianhang mit HTML-Daten wurde abgetrennt...
URL: https://listi.jpberlin.de/pipermail/fessenheim-tn/attachments/20080827/bf4baae8/attachment-0001.htm