[fessenheim-tn] TR: [Revue de presse] Attentats radioactifs : la France n 'est pas prête
Pierre Ackermann
piackerm at club-internet.fr
Do Jan 3 18:35:21 CET 2008
Cordialement
Pierre
P Avant d'imprimer cet email, réfléchissez à l'impact sur l'environnement,
merci
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De la part de eric bonnaire
Envoyé : jeudi 3 janvier 2008 17:58
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Objet : [Revue de presse] Attentats radioactifs : la France n 'est pas prête
Attentats radioactifs : la France n'est pas prête
Jean-Michel Bader
Le Figaro 03/01/2008 | Mise à jour : 17:14 |
Des exercices simulant la prise en charge d'un grand nombre de victimes
irradiées ou contaminées doivent être préparés dans les grandes villes
afin de tester les capacités de réaction des services de l'État. Crédits
photo : AFP
À la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire, un groupe d'experts a
imaginé les scénarios d'explosions de bombes sales pour anticiper la
prise en charge des victimes.
DOCUMENT Retrouvez l’intégralité de l’étude :
http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/Binder.pdf
Le rapport «Prise en charge des patients irradiés ou contaminés en cas
d'attaque terroriste impliquant des sources d'irradiation», établi par
un groupe d'experts français en janvier 2006 et que s'est procuré Le
Figaro, fait froid dans le dos. Car il évoque sans détours, comme le lui
avait commandé en octobre 2004 la Direction générale de la sûreté
nucléaire et de la radioprotection (DGSNR), les conséquences médicales
individuelles et de santé publique d'explosions de bombes sales dans des
lieux publics, ou encore de contaminations volontaires de sites
sensibles (gares, métros).
«Le monde médical n'est pas prêt», indique au Figaro le directeur de la
radioprotection humaine de l'IRSN, Patrick Gourmelon. «Or, ce que je
sais, c'est qu'un jour cela peut arriver.» Les autorités jusqu'ici n'ont
pourtant pas souhaité rendre public ce rapport, dont les recommandations
sont à suivre à la lettre pour éviter d'aggraver les choses. L'une
d'entre elles serait de créer une cellule avec les représentants des
principaux médias, des professionnels de la communication de crise, et
des spécialistes de la radioprotection, pour avertir les Français…
Premier scénario : l'explosion d'une bombe sale mêlant des
radio-isotopes d'origine médicale et industrielle. C'est ce qui s'est
produit à Guyana, au Brésil, en 1987, avec la rupture accidentelle d'une
source contenant de la poudre de Césium 137 qui avait contaminé 249
personnes et fait 4 morts, 112 000 Brésiliens ayant dû être contrôlés.
Les Prs Jean-Marc Cosset (Curie), Norbert Gorin (Saint-Antoine, Paris),
Thierry de Revel (Percy, Clamart) et Patrick Gourmelon (IRSN) ont
analysé dans leur rapport ses conséquences. En dehors des dégâts
corporels et matériels du fait de l'explosion et du blast, «l'afflux sur
site d'un attentat de personnels pour le secours aux victimes» risque de
se faire avant une détection de radiations. Il faut donc préalablement
une recherche de toute contamination radioactive par une équipe spécialisée.
Second scénario, celui qui fait vraiment l'objet de toute l'attention
des rapporteurs : le dépôt clandestin et non revendiqué d'une source
radioactive dans un lieu public. Un groupe terroriste doit d'abord se
procurer une source scellée à haute activité, ou une source
industrielle. Est-ce possible ? En décembre 2006, la société belge
Ellwood Steek Belgium a déclaré la disparition d'un crayon de cobalt 60
industriel qui n'a jamais été retrouvé.
Le Pr Jean-Marc Cosset se souvient avoir visité un hôpital d'Amérique du
Sud d'où avait disparu la tête d'une bombe au cobalt… «La plupart du
temps, ce type de contamination a fort peu de conséquences médicales.
Mais les réactions de la population… pourraient se révéler
dévastatrices.» Le public pourrait réclamer pour la décontamination «la
destruction pure et simple de certains bâtiments et atteindre des coûts
astronomiques».
La contamination volontairede sites «sensibles»
Une variante de ce scénario est la contamination volontaire (avec une
poudre radioactive) de sites «sensibles» visant à «rendre inutilisables
des structures aussi indispensables qu'une gare, un métro, un quartier
d'habitations ou une poste, un hôpital…» Au menu : la dispersion
mécanique à partir d'un container de la poudre radioactive dans une
ventilation, entre autres.
Mais c'est l'utilisation de sources scellées de haute activité qui
préoccupe le plus les rapporteurs. Une source de cobalt 60 de quelques
centaines voire quelques milliers de curies (des dizaines de
térabecquerels) «sortie de son container initial, trop lourd pour être
transportée facilement par un kamikaze» peut être transportée dans une
valise et sortie au dernier moment. Le terroriste au contact mourra en
quelques jours, mais aura eu largement le temps de coller la source au
dos d'un siège d'une station de métro ou dans un wagon, car «la petite
taille de la source le permet facilement». On observerait des effets
qualifiés dans le rapport de «gravissimes» : des radionécroses plus ou
moins graves chez les voyageurs s'étant assis sur le siège, avec aplasie
médullaire secondaire (la moelle osseuse devient déserte), ou des
anomalies de production des globules rouges, blancs et des plaquettes
sanguines, chez les voyageurs installés dans le wagon à distance de la
source. Précision utile : «Il faut ajouter la panique des quelques
milliers de personnes ayant utilisé la ligne de métro avant que la
source ne soit découverte.»
En l'absence de revendication par les terroristes, il faudra du temps et
de la sagacité pour découvrir la cause. En 1999-2000, à Istanbul, la
perte d'une source de cobalt 60 n'a été découverte qu'au bout de 25
jours grâce à l'intuition d'un médecin généraliste : les nausées et
vomissements initiaux de membres d'une même famille avaient été d'abord
mis sur le compte d'une intoxication alimentaire. Les symptômes cutanés
typiques de radiodermites n'avaient pas été reconnus par les
dermatologues, et le syndrome hématologique n'était pas spécifique.
Dans ces scénarios insidieux, les généralistes, les urgentistes et
certains spécialistes sont en première ligne. Tous les urgentistes ont
reçu un cédérom documentant les scénarios et les stratégies de prise en
charge. Mais un exercice récent, au Parc des Princes, a montré les
difficultés de mise en œuvre pratique de l'actuelle doctrine NRBC
(nucléaire, radiologique, biologique et chimique) : difficultés de
triage, retards des décisions, fuites dans les combinaisons. Un constat
partagé par de nombreux autres pays.
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